Peut-être suis-je mal informé mais qu’ont donné à ce jour, en termes de résultats concrets pour le peuple tibétain, les nombreux comités et groupes d’études, les visites de diplomates en Chine, les rapports et discours des comités du Sénat américain, du Sénat français, du Parlement européen et enfin des organisations internationales oeuvrant pour le respect des droits fondamentaux dénonçant la situation en Chine ?

Bien sûr, ces actions ont conscientisé le monde à la situation du Tibet mais la situation des Tibétains s’en est-elle trouvée améliorée ? Il me semble au contraire que plus la pression de la communauté internationale se fait sentir, plus la Chine durcit sa position... comme si c’était une lutte à finir dans laquelle elle ne perdra pas la face. Il ne manquent pas d’observateurs pour faire le constat que la Chine sous Hu Jintao semblent encore moins soucieuses des droits fondamentaux, particulièrement à l’approche des JO de 2008, notent certains.

Que fait la Chine avec les discours officiels à la langue de bois, les réprimandes, les reproches formulés du bout des lèvres par les gouvernements, les rapports des comités, des groupes d’études et des organisations de défense des droits ? Elle nie, hausse le ton, menace et rétorque que tout cela est provoqué par les campagnes de désinformation orchestrées par la clique du Dalaï Lama. La vaguelette des reproches officiels passe et la Chine continue à varlopper les aspérités et à pousser le rouleau-compresseur.

Nous savons tous que le Chine est soucieuse de son image de grande puissance. À preuve, les efforts consentis par elle en vue des Jeux olympiques de 2008.

Les choses pourraient-elles changer le jour où le vrai visage de la Chine, oppressante, peu soucieuse d’humanité, peu respectueuse des droits fondamentaux, réfractaire à la liberté, serait démasquée lors d’un événement international de grande visibilité. Le jour où un événement comme celui du Nangpa La ferait descendre massivement les gens dans les rues pour marcher sur les ambassades chinoises ? Le régime ne résisterait vraisemblablement pas à une telle onde de choc.

Les grands discours, les rapports, aussi accablants soient-ils, et l’usage des canaux officiels avec la Chine ne semblent pas l’infléchir. C’est peut-être quand la Chine verra son image irrémédiablement ternie par un mouvement de masse que l’heure d’un changement de la garde pourrait sonner au sein du parti. Et si les Chinois n’attendaient qu’un tel signe pour se mettre en mouvement ?