Commentaire de Illel Kieser ’l Baz
sur La Suisse supprime toute prescription pour les crimes pédosexuels


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Illel Kieser ’l Baz 4 décembre 2008 09:05

@Yannick Harrel

Je retiens de votre dernier commentaire l’espoir d’un « meilleur accueil par la justice des victimes de ce crime et une reconnaissance de leur statut avec publicité à la clef. C’est là dessus que devrait à mon avis se concentrer les prochaines mesures législatives. »
Dont acte en espérant que vous ne serez pas le seul.
Vous revenez sur le caractère passionnel des échanges et je vous ai signalé que cela provenait le plus souvent de ceux qui, pour des raisons souvent obscures nient toute forme de « socialisation » de la parole des victimes. On ne peut que s’étonner de l’expression d’une telle cécité.

Bien sûr, il y a des pères qui ont du affronter des divorces difficiles, avec des fausses allégations. Il y a des enseignants qui se voient un jour accusés et jetés à la vindicte populaire pour des faits qu’ils n’ont pas commis.
Ces manipulations de la parole des enfants ne peuvent servir de prétexte au déni collectif.
L’affaire d’Outreau fut largement instrumentalisée et la réalité, la vérité des faits détournées et récupérées au profit de quelques intérêts politique partisan. Pour beaucoup il s’agissait de démontrer l’arbitraire de la justice. Il y eut deux affaires : l’incarcération et l’indignité des innocents désignés par une manipulatrice mais aussi les violences subis par les enfants de cette même perverse. Ceux-là furent oubliés.
D’un autre côté il y a ces faits barbares commis par des pervers, récidivistes ou non dont les actes servent, là aussi à soutenir les campagnes devenues habituelles, pour une mise en place d’une politique de coercition tous azimuts.
Oui, le climat collectif n’est pas propice à une approche sereine et lucide de la pédocriminalité « ordinaire »
Devrait-on, sous ces prétextes faire taire les victimes qui, comme Dan, Naja et tant d’autres luttent pour faire entendre ces souffrances trop longtemps demeurées muettes ?
Je maintiens l’analyse que je fais de ce climat délétère : la prise de parole sur pédocriminalité touche et menace beaucoup de personnes qui s’abritent derrière un masque de normalité.
Si l’on tient compte des pauvres chiffres dont nous disposons (voir le commentaire de Aude Guignard, il y dans les rangs de l’Assemblée Nationale, au moins 10 à 12 prédateurs, autant au Sénat.
Avez-vous conscience de ce que cela peut laisser supposer de manipulations et de persuasion pour bloquer toute évolution des mentalités ?
 http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=48197&id_forum=1920577

Maintenant vous prétendez que vos paroles ont été mal interprétées.
Parlant des victimes vous dites :
« Car ceux qui souffrent confondent souvent justice et vengeance, ce qui est d’autant plus dangereux qu’ils ont eux même perdu une part d’humanité et de raison en fonction de l’acte subi. »
Cela se passe d’interprétation et c’est une infamie. Que vous ne soyez pas conscient – et je vous crois de bonne foi – de la portée de vos propres mots est grave et significatif d’un climat sur lequel tout citoyen peut nourrir des craintes quant à l’exercice contemporain de la justice, de la dignité humaine dans nos démocraties.
Si l’on envisage les choses sous cet angle, le débat dépasse le seul problème de la pédocriminalité...
 


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