Commentaire de Illel Kieser ’l Baz
sur Le crime d'inceste désormais au pénal ?


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Illel Kieser ’l Baz 29 janvier 2009 14:00
@mathieu

Merci pour ces demandes de précisions...

 
Si l’auteur veut bien préciser sa pensée sur quelques points...
 
Par inceste, vous entendez bien le viol par le père d’un enfant en bas âge ?
Vous ne pensez pas à l’inceste au sens Oedipien si j’en juge par vos commentaire (l’enfant adulte avec la mère). Ni d’ailleurs de relations entre adultes consentants mais consanguins. Vous ne pensez bien qu’à l’inceste comme viol, contraint donc, du père, de l’oncle, du grand père, sur le jeune enfant.
 
 
C’est cela même et c’est ce qui sera précisé, nous dit Marie-Louise Fort, dans un texte futur. Maintenant il faudra bien voir ce qui restera du rapport.
 
 
 
Cette précision sémantique contribuera à éviter aux prochains commentateurs de faire l’économie d’une réflexion sur la place de la morale dans cette affaire. (sur le thème "on couche avec qui on veut non mais ho")
 
 
Bien sûr mais il ne faut pas être trop naïf, dans cette imprécision sémantique que je vous accorde, s’engouffrent bien des arguments spécieux.
 
 
Cela, dit, si l’on ne garde que cette définition, du viol du jeune enfant par le père, une loi a-t-elle vraiment besoin d’être créée ? "Viol par personne ayant autorité" ne suffit donc pas ? La violence d’un père sur ses enfants n’est-elle pas déjà punie ?
 
Ou bien des attouchements suffisent à caractériser l’inceste, sans qu’il y ait viol ? Auquel cas, le fait que la législation soit moins sévère est-il si insupportable aux yeux de l’auteur ?
 
 
Il y a dans ces affaires bien plus que le viol. N’oublions pas qu’il s’agit, en outre, de la perversion d’un lien de dépendance naturel, celui de l’enfant à ses parents. Perversion car l’enfant devient l’objet de la puissance de l’adulte, le jouet de ses fantasmes. La relation « d’élevage » dont l’enfant dépend impose aux adultes qui l’entourent respect, écoute, disponibilité et soutien. Qu’un enfant devienne objet va à l’encontre d’une nécessité vitale pour le petit être. C’est, par suite, toute sa structure psychique qui sera affectée, pervertie.
Les dispositions actuelles demeurent beaucoup trop imprécises et dans ce vide bien des abus passent à la trappe. Les conséquences de l’inceste intrafamilial ou de la pédocriminalité de voisinage(professeur, voisin, oncle, etc.) sont bien trop négligées et sous évaluées.
 
 
 
 
La nécessité de légiférer ne me semble pas si forte, vous l’aurez compris, des textes de loi encadre déjà le champs des possibles.
 
 
C’est toujours ce qu’on peut se dire... mais l’usage quotidien de la justide nous montre qu’en l’absence d’une définition claire ment établie par le législateur, beaucoup de juges et d’enquêteurs se permettent de déqualifier les faits. L’affaire est bien plus sociale que juridique car les pays Européens sont très en retard en matière de prise en compte et de prévention de ces crimes. L’inceste n’est qu’un des versants de la maltraitance enfantine.
 
 
De plus, si l’inceste ne vous paraît possible que venant du père, ne vous étonnez pas que la disymétrie de considération ne vous apporte quelques inimités masculines...
 
Ce n’est pas moi qui affirme que le crime d’inceste est commis à 90% par de hommes, c’est le terrain, l’exercice quotidien. Que l’homme, soit alors, plus que la femme, chargé d’une responsabilité de prise en compte et de prise de conscience, c’est un juste retour des choses après plus de 3 millénaires de domination patriarcale. On ne peut pas tout vouloir, il faudra bien que les jeunes mâles le concèdent.
 
 

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