Commentaire de Halman
sur Collision satellitaire dans la haute atmosphère


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Halman Halman 17 février 2009 09:46

Bien sur le Furtif, c’est ce qu’il se passe en permanence.

Dans la ceinture de Kuiper et dans le nuage de Oort les milliers de cailloux sont en permanence perturbés.

Certains se contentent de changer légerement d’orbite, ayant donné un peu de leur énergie à un astéroïde proche ou lui en ayant pris.

Certains ayant eu des orbites relativement stables pendant des milliers d’années se voient soudain ejectés du système solaire, d’autres transformés en cailloux géocroiseurs ou en comètes.

Certains se mettent momentanément en orbite autour d’une planète. Par exemple Phobos le premier satellite de Mars dont on sait calculer à coup sur qu’il va s’écraser sur Mars dans quelques dizaines de milliers d’années mais dont on est incapables de dire le jour l’heure et l’endroit avec même la plus grossière des précisions.

On assiste même à des mise en orbite d’asteroïdes entre eux. Beaucoup sont doubles, triples, voir quadruples, tournant autour l’un de l’autre à des distances de seulement quelques kilomètres à des vitesses de quelques metres par secondes.

Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune ont tous des satellites troyens, des sattelites reliés gravitationnellements. Certains se sont mis sur les points de Lagrange en groupe, certains se suivent et jouent au yoyo derrière un autre, passant leur temps à accélérer et se retrouver plus loin, puis accélérer et se rapprocher, etc. La Terre a un astéroïde de ce genre qui le suit sur son orbite depuis quelques dizaines d’années.

A ces vitesses là et à ces gravités ultra faibles, quand ils tombent l’un sur l’autre, ce n’est pas un crash explosif comme on en voit dans les films hollywoodiens tournés par des ignares scientifiques, c’est juste un posé délicat de papillon sur une fleur de l’ordre de quelques millimètres par seconde.

Aucun dégat. Ils entrent en contact très doucement, leurs moments cinétiques ne font plus qu’un, la gravité et le temps font le reste : ils s’accrètent tout doucement pour former un gros caillou en forme de patate avec des moments de rotation complexes sur les trois axes.

Quelques fois même un morceau se détache lors d’une rotation un peu rapide, ou lors d’un passage trop près d’une planète les forces de marées gravitationnelles suffisent à le disloquer. Cela s’appelle la limite de Roche. En général ce sont surtout d’énormes séismes et des remises en place de morceaux assez brutalement. On voit bien sur les photos des crevasses gigantesques. On voit même sur certains qu’ils ont été labourrés par une charrue géante. Des sillons parallèles de dizaines et de centaines de km faits par un autre astéroïde qui les a rapés, allant trop vite pour ne pas s’y poser et pour repartir en vitesse de libération. Vitesses de libérations extremement faibles de quelques km/h sur ces petits cailloux.

D’ailleur une des meilleures blagues d’astronautes : lors d’une croisière sur un astéroïde, vous emmenez votre belle mère. Lors d’une sortie extravéhiculaire, vous balancer une main aux fesses de votre belle mère. Cela suffit à lui donner la vitesse qu’il faut pour la mettre en orbite autour de l’astéroïde. Et quelques dizaines de minutes plus tard elle repasse à la même altitude au ras du sol, pourvu que lors de la rotation du caillou une montagne ne se place pas sur sa trajectoire. Mais à ces vitesses là, il lui suffirait de tendre les bras et les pieds pour s’arrêter. Mais la bonne femme n’ayant pas la moindre notion de mécanique célèste s’en tire surtout avec la frousse de sa vie. smiley

Dans le cas de la célèbre comète Schoemaker Levy 9 qui s’est disloquée en dizaines de morceaux avant de percuter Jupiter (c’était visible depuis Paris un soir mais qui a levé les yeux pour voir Jupiter quadrupler d’éclat pendant quelques minutes a plusieurs reprises ? Moi j’avais sorti mon telescope, mais mes invités avaient préféré regarder les collisions à la télé, cherchez l’erreur. smiley ), déjà un an auparavant des morceaux de la comète avaient frolé la Terre et l’un d’eux a plongé dans le Pacifique. Mais personne n’y a prété attention, ayant des problèmes bien plus terre à terre à s’occuper.

Il arrive quand même que certains de ces cailloux soient si précisément suivis qu’on s’inquiete d’une collision sans en être certains, ou qu’on assiste en quasi direct à leur décrochage d’orbites à quelques jours près.

Mais tous les suivre et les calculer est matériellement, informatiquement et financièrement impossible.


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