Commentaire de lisca
sur Junior prend son temps


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lisca lisca 28 février 2009 14:17

Je cite Danielle Sallenave, c’est une enseigante expérimentée, elle le dira mieux que moi :
" Il est clair que la société marchande, consumériste, n’accorde plus de valeur à la transmission de la langue, au passé, à l’histoire, aux livres. Qu’elle s’en défie. Qu’elle en a peur. On peut prendre un ton catastrophiste, apocalyptique, mais c’est inopérant. Je refuse les vaticinations, et je ne crois plus aux solutions globales. C’est trop tard.

Mais il reste partout des braises. Il faut souffler dessus. Etre par exemple d’une exigence absolue en matière de langue, c’est la condition de tout. Pour tous, partout. Et ensuite, lire et faire lire... Offrir à chacun cette occasion unique d’être soi que donne la fréquentation des grands livres. D’être soi et d’être au monde.

Ces adolescents que vous avez rencontrés, qui ne lisent pas, n’est-ce pas parce qu’ils ne savent pas lire, comme vous le dit une fille en se frappant le front ? Elle voit des mots mais ils ne s’impriment pas dans son cerveau.
Les jeunes ne lisent pas ? Les adultes non plus. Il y a même des gens, appartenant à l’"élite", qui s’en vantent ! Pour ce qui est des jeunes, le problème est celui de la pratique de la lecture, et pas seulement de son apprentissage. Une fois qu’on a appris à lire, si la lecture n’est pas régulière, cela s’oublie. On lit peu, donc on lit de moins en moins bien... Et la capacité de s’émerveiller par les mots s’étiole, s’éteint. Regardez un petit enfant, quand on lui lit une histoire, il a une flamme dans les yeux. (...)"


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