Commentaire de Walden
sur Des collégiens bousculés par des CRS : MAM couvre


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Walden Walden 11 mars 2009 13:36

 

 

Attention, ne vous méprenez pas ! Si vous avez entièrement raison de dénoncer ces méfaits (car comment qualifier autrement ces actes de violence gratuite), il me semble naïf de croire qu’il ne s’agit que, volontairement ou pas, "de construire des rapports détestables entre la jeunesse et les forces de sécurité". En fait l’intention probable me semble plus généralement, en couvrant systématiquement ces dérapages dus à l’incurie des dites "forces de l’ordre" surentraînées à la brutalité, de normaliser ce type de méthode, et d’habituer l’opinion à la peur.

Organiser la peur (la peur de la répression, la peur tout court...) est une méthode de gouvernement qui ne date pas d’hier. Et que reste-t-il, hormis la peur, à un pouvoir démagogique qui échoue de bout en bout, et dont même les plus gros mensonges ne parviennent plus à tromper le public ? Que reste-t-il pour espérer perdurer contre l’intérêt populaire ?
 
Toute la stratégie de la pseudo "majorité" risque désormais de s’orienter principalement sur cet axe "autoritaire", pour rester poli(-tiquement correct), qui peut se décliner ainsi :


- créer les motifs de la peur en désignant les boucs émissaires, selon les circonstances : les clandestins, l’ultragauche, la "jeunesse difficile des quartiers", etc. : toutes les minorités visibles qui dérangent, en somme ;


- créer un contexte dans lequel chaque citoyen peut potentiellement être mis en défaut, en organisant la loi pénale, puis la justice (mise au pas du Parquet) pour cela : depuis les (rares) leaders syndicaux qui oseraient tenir des propos subversifs, les (rares) personnes qui oseraient héberger des étrangers en situation irrégulière, jusqu’aux nombreux internautes qui téléchargent, aux jeunes qui manifestent, etc ;


- organiser la répression générale en utilisant la force de manière habituelle, et ainsi dresser les citoyens à ne plus réagir, à se tenir à carreau, à raser les murs. A défaut de capacité de conviction, on déploie les capacités d’intimidation.
 
« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique.
(…).La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Aussi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste.
Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste soit fort on a fait que ce qui est fort fût juste. »
Pascal, Pensée103
 
 
Ainsi cherche-t-on à ce que ce qui est fort paraisse, sinon juste, du moins juste banal smiley

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