Commentaire de Courouve
sur Cohn Bendit dans un prochain gouvernement d'ouverture ?


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Senatus populusque (Courouve) Courouve 5 juin 2009 16:08

L’époque, les années 1970, avaient cependant la particularité de produire une argumentation en faveur de la pédophilie.

Les tentatives de justification de la pédophilie stricto sensu (enfants de moins de 13 ans selon la définition de l’UNESCO) ont émané de la partie la plus radicale du mouvement homosexuel. En 1977, le Manifeste du Groupe Homosexuel de Clermont-Ferrand disait lutter « pour que le droit à la sexualité soit reconnu sans limitation d’âge » (point 6). En 1980, le G.R.E.D. (Groupe de Recherche pour une Enfance Différente) revendiquait le « libre choix de sa sexualité quel que soit son âge » (Masques, n° 5, été 1980, p. 104). Il est vrai que les homosexuels masculins semblent sur-représentés dans les affaires de pédophilie. Selon l’inventaire du Dr Charles Perrier, un tiers des victimes de moins de treize ans d’attentats à la pudeur étaient des garçons (Les Criminels, 1900). Selon le Dr Marcel Eck, la pédophilie « est habituellement homosexuelle, mais pas toujours » (article cité). D’après Frank M. Du Mas, il y aurait quatre à cinq fois plus de pédophiles parmi les homosexuels que parmi les hétérosexuels (Gay is not good, Nashville : T. Nelson, 1979).
 Pédophilie et révolution, ou pédophilie et progrès, ont été liées dans l’esprit de certains. Le 26 janvier 1977, le quotidien Le Monde publiait une pétition en faveur de trois inculpés maintenus trois ans en détention préventive ; il s’agissait de l’affaire dite de Versailles, dans laquelle un sénateur belge, E. Brongersma., décédé en 1998, échappa de peu à l’arrestation ; parmi les signataires, on relevait les noms de : Louis Aragon, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Jean-Louis Bory, Bertrand Boulin, François Chatelet, Patrice Chéreau, Gilles Deleuze, Jean-Pierre Faye, André Glucksmann, Félix Guattari, Bernard Kouchner, Jack Lang, Danielle Sallenave, Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers. 

 L’écrivain Jean Gattégno, biographe de Charles Dickens et de Lewis Caroll, avait assimilé la répression des violeurs et des proxénètes d’enfants à la persécution d’homosexuels plus ordinaires (« Du pécheur au militant », Le Débat [Gallimard], n° 10, mars 1981, pp. 118-131) ; il sollicitait l’indignation du lecteur de l’article, confusionnant au passage les affaires Dugué et Croissant : « Impossible ici de ne pas renvoyer à l’affaire de cet éducateur employé par la municipalité d’Ivry, et qui fut finalement licencié lorsque’un employé de la F.N.A.C. eut transmis à la police des photos d’enfants qu’il avait données à développer » (note 34). Il déplorait que les « tabous » survivent : « ainsi la pédophilie et la « transsexualité » sont-elles jugées, par beaucoup d’homosexuels, comme des déviances qu’il serait inopportun de défendre » ; il s’agissait « avant tout d’inscrire la lutte pour la libération des homosexuel(le)s dans le combat pour la révolution », ce qui explique le souhait final d’une « vraie répression pour créer des militants ».

En 1984, le mouvement homosexuel C.U.A.R.H. réclama dans son Manifeste européen la légalisation de la pédophilie, mais le gros du mouvement homosexuel s’en tient encore à sa « pentalogie » GLBTQ, gais, lesbiennes, bisexuels, transexuels et queer. À la fin des années 1970, le Groupe de Libération Homosexuelle de Rouen demandait l’abaissement de la majorité sexuelle à 13 ans, mais ajoutait : « En dessous de 13 ans, le problème est complètement différent. Il n’est pas question pour nous de cautionner ni de défendre des relations directement sexuées entre un adulte et un mineur de moins de 13 ans. » (Allonz’ enfants, n° 6, hiver 1978-1979) 


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