Commentaire de Reinette
sur Cet article pourrait demain être interdit


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Reinette Reinette 21 juillet 2009 21:10

Question du public : « A quelle distance cela se passait-il ? »

Ram : « Environ 100 à 200 mètres. Les gens étaient sortis de la maison, ils avaient avancé un peu, et soudain il les a vus, des gens qui se déplaçaient dans une zone où il était interdit de circuler. Je ne crois pas qu’il se soit senti mal à cause de ça. Après tout, pour ce qui le concernait, il avait accompli son job selon les ordres qu’il avait reçus. Et l’atmosphère générale, d’après ce que j’ai compris de ce que m’ont dit mes hommes ... Je ne sais pas comment le décrire ... La vie des Palestiniens, disons, comptait beaucoup beaucoup moins que la vie de nos soldats. Pour leur part, ils peuvent justifier ça ainsi. »

Youval Friedman (instructeur en chef au programme Rabin) : « Il n’y a pas eu un ordre permanent précisant qu’il fallait une autorisation pour ouvrir le feu ?

Ram : « Non. Cet ordre existe, au-delà d’une certtaine ligne. L’idée est que tu as peur qu’ils ne t’échappent. Si un terroriste s’approche de trop près, il pourrait faire exploser la maison ou quelque chose comme ça. »

Zamir : « Après une tuerie comme ça, par erreur, Tsahal procède-t-il à une quelconque enquête ? Examine-t-on ce qui aurait pu être corrigé ? »

Ram : « Pour l’instant, personne n’est venu de l’unité d’enquête de la police militaire. Il n’y a eu aucune ... Pour tous les incidents, il y a des enquêtes individuelles et des évaluations d’ordre général sur la conduite de la guerre. Mais ils ne se sont pas attachés à ça en particulier. »

Moshe : « L’attitude est très simple. Ce n’est pas agréable à dire, mais tout le monde s’en fiche. On n’enquête pas là-dessus. C’est du combat, de la routine en matière de sécurité. »

Ram : « Ce dont je me souviens en particulier, c’est qu’il régnait au début un sentiment de mission quasi religieuse. Mon sergent étudie dans une yeshiva. Avant l’attaque, il a réuni tout le bataillon et conduit une prière pour ceux qui partaient se battre. Un rabbin de brigade se trouvait là. Après, le rabbin est venu dans Gaza et s’est déplacé dans tous les sens pour nous taper sur l’épaule, nous encourager et prier avec d’autres. Quand nous étions à l’intérieur [de Gaza], ils nous envoyaient aussi ces livrets remplis de psaumes, une tonne de psaumes. Je pense que, au moins dans la maison où nous sommes restés une semaine, on aurait pu remplir la maison avec tous les psaumes qu’ils nous ont envoyés, et d’autres livrets du même genre. »

« Il y avait un fossé immense entre ce que l’Education militaire nous envoyait et ce que nous envoyait le rabbinat militaire. L’Education a publié un argumentaire pour les officiers, quelque chose sur l’histoire d’Israël qui s’est battu à Gaza, depuis 1948 jusqu’à nos jurs. Le rabbinat a apporté un tas de petits livres et d’articles et ... le message était très cliar. Nous sommes le peuple d’Israël, nous sommes venus sur cette terre par miracle, Dieu nous a ramenés sur cette terre, et maintenant, nous devons combattre pour expulser les Gentils, qui nous gênent dans notre conquête de la terre sainte. C’était ça le message principal, et beaucoup de soldats avaient le sentiment que cette opération était une guerre religieuse. Depuis ma position d’officier qui devait « expliquer », j’ai essayé de parler de politique, des courants dans la société palestinienne, du fait que tout le monde à Gaza n’appartenait pas au Hamas, et que tous les habitants ne cherchaient pas à nous abattre. J’ai voulu expliquer aux soldats que cette guerre n’était pas pour la sanctification de Dieu, mais pour arrêter les Qassams. »

Zamir : « J’aimerais demander aux pilotes parmi nous, Gideon et Yonatan, de nous donner un peu leur point de vue. En tant que fantassin, cela m’a toujours intéressé. Quelle impression a-t-on quand on bombarde une ville comme ça ? »


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