Commentaire de finael
sur La trahison des patriciens


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

finael finael 5 août 2009 17:48

Tout d’abord, et avant d’émettre critiques et objections qui ne sauraient manquer pour un article aussi riche et intéressant je tiens à préciser que je l’ai beaucoup apprécié, en particulier la description de ce que fut réellement la « guerre de 100 ans ».

Mais permettez-moi toutefois d’exprimer quelques critiques :

- L’agriculture ne saurait être une invention du paléolithique ( - 100 000, - 12 000), mais bien du néolithique. Il n’y a pas que l’agriculture qui apparaît après la fin de la dernière glaciation => réchauffement : l’élevage, la poterie, les villes, ...

- La fin de l’empire Romain se situe au Vème siècle (avec une décadence commencée à la fin du IIIème) le IIème siècle (+101 +200) est au contraire son apogée. Pour l’instant et jusqu’à plus ample informé sa richesse provenait de son expansion : pillage, esclaves, ... et sa chute de l’impossibilité, à l’époque, de maintenir un empire aussi vaste, comme de la supériorité technologique militaire des « barbares » : cavalerie lourde et archers montés.

D’autre part Rome a su produire des ingénieurs d’exception, des scientifiques remarquables comme Pline le jeune en vulcanologie (on parle toujours d’éruption « plinienne » suite à sa description de celle qui anéantit Pompéi et Herculanum), Tite Live, des philosophes comme Sénèque, etc ...

- Le « moyen-âge », suivant l’expression consacrée, n’a rien d’un retour à l’état barbare : Reprenez Jean Gimple sur les avancées du XI au XIIIème siècle (fers et harnais pour les chevaux, bielles et engrenages pour les moulins (emploi intensif des sources d’énergie naturelles), utilisation de l’acier au lieu du fer, avancées formidable de l’architecture, inventions techniques militaires,...), sans elles, pas de révolution industrielle.

En 1300 les armées du moyen-âge auraient écrasé n’importe quelle légion : armes en acier, cavalerie lourde blindée, infanterie lourde, archerie bien plus évoluée (un archer anglais pouvait tirer à 400m). Et ne parlons pas de l’art de la fortification et du siège.

Ajoutez à celà les progrès accomplis dans le domaine maritime qui aboutiront, dès la fin du XVème siècle à une véritable révolution dans la construction navale qui permettra les voyages trans-océaniques et fera disparaître les galères.

Et voilà une toute autre vision du « moyen-âge ».

A propos, les « jacqueries » ont duré jusqu’à la révolution. Au XVIIIème siècle il n’y a pas eu une seule année sans révolte paysanne.

Enfin je crois que l’explosion démographique n’est pas une conséquence des progrès de l’agriculture mais bien des progrès de l’hygiène. Si l’énorme mortalité infantile a brusquement chuté, c’est essentiellement dû au progrès de l’hygiène et de la médecine.

Et si le lien que vous faites entre température et progrès me semble - partiellement - instructif (on parle généralement « d’optimum climatique » pour caractériser une période chaude). Je pense qu’il n’explique pas tout.

Pour moi il s’agit de l’émergence progressive des héritages des générations et des siècles antérieurs.


Voir ce commentaire dans son contexte