Commentaire de COLRE
sur La rationalité de la science est-elle inversement proportionnelle à l'importance émotionnelle du sujet étudié ?


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COLRE COLRE 10 août 2009 16:50

Bonjour,

Merci pour votre article qui fait réfléchir, même si l’on ne vous suit pas en tout.

Vos interrogations sont légitimes et me rappellent certains alter-économistes critiquant le fait que les économistes classiques ne prennent jamais en compte dans une société les richesses non mesurables… en fait : non mesurables avec les outils classiques de la mesure économique (il faudrait donc changer de paradigme).

Dans votre cas : même réflexion, pourquoi ces aspects aussi cruciaux concernant l’humanité ne sont pas étudiés scientifiquement comme ils le devraient ?

Toutefois, je ne suis pas convaincue sur les causes que vous avancez (avec des « peut-être », bien sûr), qui toutes ont pour principe la peur, peur de découvrir ce que la société n’a pas intérêt à découvrir (comme pour les économistes que j’évoquais, allant à l’encontre des intérêts « supérieurs »).

Or, j’ai l’impression que les processus que vous décrivez ne sont pas si inconnus que cela (la violence en tout un chacun, les failles du comportement parental, le rôle de la mère, la variabilité sexuelle, et puis finalement : l’imperfection de l’homme…). Donc, ces processus sont connus : mais que peut-on en faire ?!

D’ailleurs, j’agrée tout à fait à cela, et je suis la première à dire et à répéter qu’il nous manque encore une ou deux bonnes mutations, nous, humains, pour espérer compenser l’archaïsme comportemental de notre cerveau (mais, pourrons-nous attendre encore 100.000 ans ?).

Non, c’est votre conclusion qui me dérange : j’aurais tendance à dire que ces études insuffisantes sont le fruit d’un certain aveuglement de l’humain sur lui-même, et il n’est pas mûr, ou plutôt pas capable, ni culturellement ni cognitivement, de changer les choses drastiquement : la société moderne est un système complexe trop complexe, pas maîtrisable avec nos capacités neuronales. Les humains ne connaissent que le chaos ou le grand soir comme espoir de changement ! d’où, les fantasmes qui s’étalent partout sur les complots, les extra-terrestres, les religions, les crises millénaristes… Le déni de réalité règne en maître dans notre approche idéologique et existentielle du monde.

Désolée, mais pour moi il ne suffirait pas de vouloir pour pouvoir.

Je dirais même que l’humain, en se nommant sapiens, l’a cru ! regardez le temps qu’il a fallu aux sciences cognitives pour prendre le pas sur l’approche psychologique, psychanalythique et purement culturelle des déterminismes comportementaux (il y a à peine 30 à 40 ans !).

(bref ! il y a tant de choses à dire et sur lesquelles réfléchir, après la lecture de votre article, merci encore).



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