Commentaire de Maximus
sur Critique d'« Inglourious Basterds » de Tarantino


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Maximus 25 septembre 2009 20:13

Cher auteur,

je suis allé voir ce film mais je ne partage pas tout à fait votre enthousiasme, plus exactement je peux approuver totalement vos propos dithyrambiques sur les meilleures parties du film, mais je ne peux pas en dire autant des deux heures trente du film.

Pourquoi ? J’aime moins certains passages. Le début, la scène avec Diane Kruger dans l’auberge sont mémorables. Je trouve formidable aussi l’étranglement de Diane Kruger (une revisistation de la scène des ciseaux de « Le crime était presque parfait » d’Hitchcock qui bifurque par rapport à l’original). Par contre, j’aime bien moins les scènes avec Shoshana, que je trouve trop mélodramatiques, les scènes de projection avec Hitler ou la scène avec les exécutions de prisonniers allemands (je la trouve peu intéressante cinématographiquement).

Le film reste remarquable et a révélé un grand acteur, qui a mille fois mérité son prix d’interprétation. Ce personnage cynique est une réussite absolue, dans sa conception, sa mise en scène et son interprétation.

Un grand mérite de ce film est de rompre avec les clichés sur le plan plastique. On en avait assez soupé de ces sempiternelles teintes sépia, certes devenues moins populaire, avec la systématisation du gris argenté avec une légère teinte bleutées (histoire de montrer que l’on est bien dans un « Age de Fer » avec la botte nazie), dans les innombrables films et ttéléfilms « patrimoniaux » inregardables. Les couleurs vives du film tranchent radicalement avec ses sous-produits télévisuels et cinématographiques, montrant tout ce qui sépare un vrai cinéaste de tâcherons produisant les mêmes nullités à la chaîne.

Ce film m’a, pour finir, bien plus car cela faisait un moment que j’attendais de voir à nouveau sur les écrans un film traitant de manière comique de la Seconde Guerre Mondiale. On ne sait plus parler de cette période que sous le registre de l’émotion facile, avec tout le monde qui bêle en coeur contre le mal absolu. Paradoxalement, un film comique peut aider à voir un sujet de manière plus lucide, plus objectif, sans être « esclave de nos fantasmes » (ce que dit Guillaume de Baskerville dans le roman Le nom de la rose). Un tel film peut nous aider à pouvoir envisager à nouveau cette période sous l’angle de l’analyse et de la réflexion.


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