Commentaire de armand
sur Harald, le dernier héros des sagas nordiques


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armand armand 9 octobre 2009 23:18

Bonsoir,

Intéressant rappel d’une des batailles les plus cruciales d’une année non moins fondamentalepour l’histoire de la région - 1066.
Vous auriez pu rappeler l’échange qu’il y eut à la faveur d’une trêve entre Harald - qui avait apporté dans ses bagages le frère félon de Harold, Tostig - et le roi d’Angleterre. L’Anglais propose en effet de laisser repartir les envahisseurs, mais quand le Viking l’interroge pour savoir ce qu’on lui lui donnerait, le fils de Godwin lui lance : Six pieds de terre anglaise, et autant qu’il fallait en plus, le Norvégien étant plus grand que la plupart des hommes...

Si je puis être un brin critique, je trouve que vous ne soulignez pas assez la prouesse militaire qui consistait, pour Harold Godwinsson, à mener son armée jusqau’à Stanford Bridge, par marches forcées, puis à s’en retourner dans le Kent pour affronter Guillaume. Sachant que Hastings faillit être une vctoire anglaise - elle l’eût été très certainement si le roi n’était pas tombé avec ses deux frères Gyrth et Leofwine, on admire d’autant plus l’exploit du Saxon.
Je vous trouve d’ailleurs un peu péremptoire sur la question de la légitimité de Guillaume - la promesse d’Edouard aurait été contredite sur son lit de mort, les serments de Harold ont été obtenus par la contrainte - car le Saxon, victime d’un naufrage sur la côte normande, était entre les mains du Duc. Quoi qu’il en soit, promette, Pape ou non, la seule autorité en Angleterre saxonne qui détenait le droit de désigner le roi était le Witangemot, ou Conseil royal. Or le witan se déclara, sans l’ombre d’une hésitation, en faveur de Harold Godwinsson.
Quant à savoir si la conquête normande fut une bénédiction ou une malédiction pour l’Angleterre...
Pour répondre à Hiéronymus, ce n’est pas tellement que les royaumes scandinaves fussent plus puissants que l’Angleterre au début du XIe siècle - c’est qu’ils formaient un ensemble homogène - Cnut et ses deux fils ont bien été à la tête d’un empire anglo-scandinave - et les Anglais ont emprunté aux Scandinaves de nombreuses institutions - leurs ’Earls’ (équivalent des comtes) et les fameux ’Housecarles’ - ces soldats d’élite armés de haches à deux mains qui donnèrent tant de fil à retordre aux Normands à Hastings. Avec la conquete normande, l’Angleterre est aspirée dans l’orbite continental.

En tout cas, l’affrontement de 1066 mit aux prises les trois princes les plus remarquables de l’époque - tous les trois des guerriers chevronnés, d’âge mûr, intelligents et énergiques.


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