Commentaire de armand
sur Lettre ouverte au président de la République sur l'engagement en Afghanistan


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armand armand 30 octobre 2009 11:00

Monsiueur le Député,

La situation afghane est incroyablement complexe, et toute option comporte de gros risques. Personne, ou presque, ne trouvait scandaleux le renversement du régime barbare des talibans en 2001. Bien au contraire, on déplorait seulement qu’une politique d’aide plus efficace au Commandant Massoud n’ait pas permis, plus tôt, aux Afghans de faire le travail eux-mêmes.
C’est l’aventure irakienne qui a détourné l’attention de l’Afghanistan et embourbé les forces insuffisantes dans une guerre incertaine aux côtés d’un gouvernement corrompu. Cela ne nous autorise pas pour autant à nous retirer en laissant le pays retomber sous la coupe des talibans, qui comptent dans leurs rangs, en quantité non négligeable, des milliers de djihadistes étrangers et qui représentent, de toute façon, dans leur définition nationale, la volonté hégémonique des Pachetounes sur le reste de la population.
Je vous laisse le soin d’imaginer, de surcroît, les effets sur le Pakistan d’un Afghanistan re-talibanisé, au moment même où le gouvernement pakistanais semble convaincu enfin de la nécessité de reconquérer les zones tribales.
Toutes les guerres modernes sont avant tout coûteuses en vies civiles, et la volonté de limiter les frappes aériennes conduit souvent à davantage de morts pour les troupes au sol. Faut-il pour autant, chaque fois qu’un conflit implique du sang, de la sueur et des larmes, se retirer ? L’exemple du général de Gaulle peut être à double tranchant : quand les USA ont été menacés par les missiles soviétiques, il s’est rangé aussitôit aux côtés de Kennedy. Qui vous dit qu’au lendemain du 11 septembre il n’eût pas agi avec autant de détermination pour honorer cette alliance qui remonte à plus de 200 ans ? Une politique responsable et indépendante ne saurait être un alignement systématique sur les positions américaines. Mais elle n’est pas, non plus, le choix d’une opposition ou d’une abstention aveugles.
Il n’empêche, un débat parlementaire serait la moindre des choses, ainsi qu’une remise à plat de la stratégie des coalisés. En cela, votre initiative mérite soutien.

Je vous prie de croire, Monsieur le Député....


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