Commentaire de jack mandon
sur Vincent Van Gogh, la fin d'un mythe ?


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jack mandon jack mandon 7 novembre 2009 09:44

@ Olivier

Bien sur nous sommes en phase !
Mais pugnaces l’un et l’autre...comme des anciens !
Moi aussi, j’aime la vérité, mais de cette façon...

.Il était une fois

En ces temps de panique généralisée, nous sentons la puissance titanesque du collectif. C’est un monstre composite aux multiples têtes , aux appétits féroces et gargantuesques. Il est naturel qu’il prenne la forme de l’apocalyspe, amplifié et vomi par tous les orifices des médias de la terre Gaïa. Et pourtant, quelque part, comme sur une autre planète, chacun dans sa différence peut encore entendre l’appel de la vie tout au fond de lui, comme l’enfant « écoute la mer » en plaquant un coquillage sur son oreille. Je vous invite à la balade, au cheminement initiatique dans le monde parallèle de la découverte et de la redécouverte. Partons sur les traces de saint-ex, et de son petit compagnon étoilé. Je vous propose un conte philosophique, venu du bout du monde, quelque part entre l’empire du milieu, et celui du soleil levant. Emergé d’une contrée mystérieuse et luxuriante, aux senteurs naïves d’estampe, entre nature et culture, l’Eden de la conscience...

« La princesse et le magicien

Il était une fois une jeune princesse qui croyait en tout, à l’exception de trois choses.

 Elle ne croyait pas aux princes, elle ne croyait pas aux îles, elle ne croyait pas en Dieu.
Son père, le roi, lui avait dit que tout cela n’existait pas.
Un jour, la princesse s’enfuit de son château et partit pour le pays voisin. Là, à sa grande satisfaction, de la côte où elle se trouvait, elle vit des îles, et sur ces îles, d’étranges et troublantes créatures qu’elle hésitait à nommer. Alors qu’elle était à la recherche d’un bateau, un homme vêtu d’une grande robe s’approcha d’elle sur la grève.
"Est-ce que ces îles sont réelles ? Demanda la jeune princesse.
_Bien sûr que ce sont des îles réelles, répondit l’homme vêtu de la robe.
_Et ces créatures étranges et troublantes ?
_Ce sont tous d’authentiques princes bien réels.
_Alors, Dieu doit exister ! s’écria la jeune princesse.
_Je suis Dieu, répliqua l’homme vêtu de la robe en s’inclinant pour saluer.
La jeune femme retourna chez elle aussi rapidement qu’elle put.
_Ainsi, te voilà de retour ? dit le roi son père.
J’ai vu des îles, j’ai vu des princes, j’ai vu Dieu, lui dit la princesse d’un ton plein de reproches. Le roi demeura impassible.
_Il n’y a pas d’îles réelles, pas plus que de princes où de vrai Dieu.
_Je les ai vu !
_Dieu était vêtu d’une grande robe ?
_Est-ce que ses manches étaient retroussées ?
La princesse se souvint qu’elles l’étaient. Le roi sourit.
_C’est la tenue d’un magicien. Tu as été trompée.
A ces mots, la princesse repartit dans le pays voisin, revint sur la même plage où, de nouveau, elle trouva l’homme vêtu de sa longue robe.
_Mon père le roi m’a dit qui vous êtes, dit la princesse avec indignation. Vous m’avez trompé la première fois, mais vous ne m’aurez pas cette fois-ci. Maintenant je sais que ces îles que l’on voit ne sont pas réelles et ces princes non plus, car vous êtes un magicien.
L’homme de la plage sourit.
_C’est toi qui as été trompé, ma fille. Dans le royaume de ton père il y a de nombreuses îles et de nombreux princes, mais tu es sous l’influence d’un sort qu’il t’a jeté, et tu ne peux pas les voir.
Pensive, la princesse retourna chez elle. Quand elle vit son père, elle le regarda dans les yeux.
_Père, est-ce vrai que vous n’êtes pas un vrai roi, mais seulement un magicien ?
Le roi retroussa ses manches.
_Oui, ma fille, je ne suis qu’un magicien.
_Mais, l’homme, sur l’autre rivage était Dieu ?
_L’homme de l’autre rivage était un autre magicien !
_Je dois connaitre la vérité, la vérité qui se cache derrière la magie.
_Il n’y a pas de vérité derrière la magie, dit le roi.
Le princesse était désespérée. elle exprima le désir de mettre fin à ses jours.
Usant de magie, le roi fit apparaitre la mort. Elle se tenait dans l’embrasure de la porte et fit signe à la princesse. La princesse frissonna. Elle se souvint de ces îles superbes bien qu’irréelles, et de ces princes, irréels peut-être mais superbes.
_Très bien, dit-elle, je crois que j’ai compris la leçon.
_Tu vois, ma fille, dit le roi, toi aussi maintenant tu es en train de devenir une magicienne. »

Le seul réel qui vaille, est celui de notre unicité et de notre subjectivité. Il s’éveille à la tombée du nid, au sortir du ventre doux et chaud de la mère, dans la solitude royale du « grand bleu ». Il s’éteint dans la fosse commune du temps, pour tous ceux qui n’ont pas la mémoire d’aimer. Pour les autres, il sommeille lascivement et joyeusement à l’ombre lumineuse des poètes, héros éternels du temps universel.

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