Commentaire de magis
sur Mort injuste, défense légitime
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Bien sûr que nul ne peut nier que, dans certains cas, la prison, exclusion du délinquant, soit nécessaire. Toutefois, il faut peut être aussi voir un peu plus loin et se demander ce qu’il va advenir de ce délinquant une fois sa peine effectuée. Je ne suis pas anti prison. Cette mesure sert parfois d’électrochoc à des jeunes qui ne comprennent rien d’autres. Toutefois, plusieurs exemples me poussent à privilégier d’autres solutions ou, au moins, de requérir des peines prévoyant un soutien après la prison (type partie avec SME). Il faut bien connaître le profil du jeune qui est jugé. Pour ne citer qu’un exemple, un jeune (aujourd’hui majeur) dont l’histoire familiale est à pleurer, a trouvé en prison tout ce qui lui a manqué dans la construction de sa personnalité (encadrement humain, surveillant attentif, activités adaptées... ) et, sans faire de la psychologie de comptoir, je crois qu’aujourd’hui son seul repère est la prison (lieu où d’ailleurs il a rencontré son « père juridique », demi-frère naturel tout au long de sa petite enfance). Vu l’accumulation de délits qu’il commettait et leur aggravation, la prison est devenue nécessaire. Mais aujourd’hui, il n’a rien d’autres et je le retrouve, après 3 mois de liberté, en train de commettre des délits de plus en plus imbéciles (dans leur bénéfice) mais de plus en plus dangereux pour nos concitoyens... Est-ce un raté de la prison ? est-ce un gosse irrécupérable ? La difficulté avec le discours actuel est que lorsqu’on dit prison, on pense « prison à vie ». Personne n’envisage que, fatalement, l’individu ressortira, et peut être pas dans de meilleures dispositions ! A partir de là, je pense que le débat est faussé et que de laisser croire qu’envoyer un multirécidiviste en prison (par définition à vie, sinon quel intérêt ?) est LA solution.
Enfin, je crois que la jeunesse n’est pas une maladie : n’oublions pas que la plus forte délinquance (outre la délinquance routière) concerne les 16-25 ans... Avec l’âge, les gosses se calment, même ceux des cités !