Commentaire de René Job
sur J'ai mal à mon PS


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René Job (---.---.131.239) 23 novembre 2006 13:13

@ Bill

« C’est lié à l’école dans laquelle nous aurions des professeurs admîrââââââââââââble et qui font un métier magnifique. Le problême, c’est qu’en démocratie, quand le peuple est idiot, ces dirigeants le sont aussi... »

Pour vous faire une idée de ce qui est entrain de se produire à l’EN regarder du côté des USA.

Un professeur est un éducateur, spécialisé si possible.

Il n’est pas là pour enseigner tel ou tel savoir. Il est là pour garder des gamins dont les familles se débarrassent sur l’EN, bien trop occupées qu’elles sont par les difficultés croissantes de la vie quotidienne.

La proposition de Ségolène vise à cela : surveiller les gamins turbulents. Pas les enseigner.

Nos villes voient se former des ghettos. La carte scolaire a donc pour effet de concentrer les élèves en difficultés dans les mêmes établissements du fait de la disparition de la mixité sociale dans les quartiers. Pourtant il y a un puissant effet correcteur qui intervient après la troisième (le Collège), c’est l’orientation. Selon les choix ou les non choix, chacun va être affecté à une formation en Lycée. Comme les établissements se spécialisent par filière, on retrouve partiellement un effet de brassage social. Des élèves qui ne se seraient jamais rencontrés, se côtoient.

Toutefois, la réalité de l’école de la République, c’est qu’après la réforme Haby (1975), les petits africains et les pauvres ont eu pour la première fois massivement le droit de suivre des études et d’espérer une autre vie.

Les professeurs et presque tout l’encadrement de l’EN ont pratiqué un racisme absolu envers ces catégories par l’intermédiaire de tout un discours « républicain » qui permettait d’éliminer des filières gagnantes les dits gamins. Au lycée Général, il était rare de retrouver un petit Mohamed, une petite Fatima, un petit Pierre fils d’ouvrier ou une petite Céline fille d’employé.

La vérité sociale de l’EN, encore non assumée aujourd’hui, c’est la reconduction intrinsèque du racisme colonial ordinaire. Pas plus on n’a su appliquer nos valeurs aux populations « indigènes », pas plus on n’a su ensuite le faire dans nos écoles.

Aujourd’hui, demeure la haine de l’école, de la figure du professeur, des valeurs de la République « petite blanche ».

Nous aurons le communautarisme et des quotas.

La moralité de toute cette histoire,

c’est que les français à de rares exceptions près n’ont jamais été à la hauteur de leur idéaux. Mais ils ont oublié deux choses : 1/ l’autocritique que savent faire les anglo-saxons ; 2/ Ne jamais promettre ce qu’on ne peut pas tenir car çà engendre de la frustration puis de la haine et enfin de la violence.

Si au fond de toi, tu ne crois pas que l’autre est ton égal, il vaut mieux ne pas faire semblant. Car à travers l’expérience commune, il fera l’expérience de la limite de tes dires et par là dévoilera son intelligence. Après, il ne reste plus qu’à cheminer séparément.

Il n’est pas tout à fait trop tard pour notre creuset « républicain » mais je doute que ce soit avec des mesures « barbares » qu’on ramène la paix. Les jeunes veulent des adultes faits, capables de les écouter, de les guider et de les mettre sur des chemins de réussite. C’est à dire de leur apprendre à être. Faire des maths, c’est juste apprendre une certaine manière d’être. Il faut savoir se déposséder soi-même de son pouvoir social en faveur de ceux qui viennent.

Cher Bill, notre république a failli, elle faillira encore.

Les gens vivront séparés volontairement pour éviter les conflits. Dans toutes les formes d’organisations sociales, nous aurons tel pourcentage : de femmes et d’hommes, d’handicapés, de laids, de gros, de beurs, de noirs, d’asiatiques, etc.

Tout simplement parce qu’il faut faire de la place à tous, partout. Seules l’imposition et la contraire de la Loi arriverons à produire l’effet souhaité...puisque les gens d’eux-mêmes n’y arrivent pas.

Il y a plus de 6 milliards de non-français dans le monde. Ce n’est donc pas une question de choix mais une question de survie collective. Quel est le destin d’un peuple raciste dans ce monde ? Il n’en a aucun.

Et cette situation nous humilie tous les jours qui passent. Nous devrions avoir honte de l’image de notre pays et de nous. Aux USA, le Chef d’Etat-Major de l’armée US a été un noir. Personne n’a jamais dit qu’il était incompétent. La chef de la diplomatie de G. Bush est une femme noire. Je ne pense pas que quand elle vient parler à un Prédisent ou un Chef d’Etat, il l’a prenne à la légère pour une « femme » et pour une « négresse ». Elle est très forte et très intelligente. C’est pour çà que même si on n’est pas d’accord avec sa politique, on l’a prend au sérieux parce que c’est une politique : le reste, ce sont des pensées minables.

Je ferai un commentaire plus loin de l’article.

Le néo-libéralisme et la « pensée petite blanche » font un travail de sape. S’il y avait une situation de quasi plein emploi, sous au moins la forme d’une dynamique de déstruction-création rapide, les gens seraient plus détendus et plus ouverts.


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