Commentaire de wesson
sur Dette américaine : le débit du tonneau des Danaïdes s'emballe


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wesson wesson 5 janvier 2010 01:42

Bonjour l’auteur,
ce que vous avez décrit est tout simplement une conséquence logique de la manière avec laquelle le marché Américain a « réglé » le problème des prêts immobiliers.

D’une part, tout le pognon des plans de sauvetage ont été immédiatement injectés dans le marché financier, ou ils pouvaient cracher immédiatement du 30%, bien plus juteux et intéressant que les quelques % d’un prêt en bonne et due forme (et pour prêter à qui d’ailleurs, vu que personne n’est plus solvable ?). On pourrait détailler mais c’est juste pour expliquer que ce pognon est allé à n’importe quoi sauf à régler le problème de solvabilité des emprunteurs.

Et d’autre part, on a fait comme pour les stats du chômage, on a planqué ce que l’on ne voulait pas voir, histoire de ne pas affoler le marché avec un stock trop important de biens à vendre.

Pour ça, les procédures de saisie sont allongée pour retarder au maximum le constat de la mise sur le marché d’un bien à un prix cassé. ça a l’air de rien comme ça, mais pour 1 baraque en vente, vous en avez 4 en saisie préventive (preforeclosure), avec une date de vente aux enchères déjà fixée (Auction schedule) ou possédée par la banque (REO). Et toute l’arnaque consistant à ne faire apparaitre dans le stock de maisons à vendre (MLS) que les propriétés n’ayant aucune procédure en cours engagée.

Un exemple précis (données décembre 2009 pour la californie) : Pacoima (CA - 91331), 118 baraques en vente, pour 1096 en procédures. Au rythme d’achat de cette agglomération (62 baraques / mois), il y a pratiquement pour 20 mois de stock. Un autre exemple, Inglewood (CA - 90305), 26 baraques normales pour 226 en procédures, au rythme habituel d’achat (4 / mois), 63 mois, plus de 5 ans de stock ! Un dernier pour la route, histoire d’expliquer que ça touche aussi les quartiers richissimes : Beverley hills (CA - 90210), 28 mois de ventes en stock, même si dans ce dernier cas il y a en proportion sensiblement moins de bicoques en procédure.

Pour donner les chiffres plus simplement, le bidonnage est de l’ordre de 1 à 5. Il y a 5 fois plus de baraques à vende que annoncé réellement. Et les banques font tout pour faire trainer avant la mise en vente effective : des gens qui ne paient plus rien depuis 1 an et qui ne sont toujours pas expulsé, des dates de ventes aux enchères fixées aux calendes grecques, et des maisons directement rachetés par la banque qui ne les mets pas en vente, tout est bon pour planquer la réalité du marché.

Dans ce contexte, il est complètement évident que le marché immobilier n’est pas prêt de se redresser, ni cette année, ni l’année prochaine et l’année d’après d’ailleurs. Alors il ne reste plus que la solution de pousser doucement la poussière sous le tapis, en faisant racheter en loucedé par les GSE les titres adossés à ces maisons en déshérences. Sauf que la carpette, il va lui falloir la surface de la dune du pyla pour planquer tout ce qu’il y a à planquer !

Sachant cela, l’ouverture de crédit illimité des GSE n’est plus rien d’autre qu’un passage obligé, que l’on prends soin de faire entre la dinde et les marrons histoire que ça ne se voit pas trop.

Il est toujours un peu présomptueux de se livrer à des calculs savants basé sur des hypothèses héroïques afin d’estimer l’ampleur du carnage. Toutefois, un chiffre semble assez communément admis : la propriété immobilière érigée en droit de l’homme devrait couter environ 2000 M$ aux contribuables Américains, il reste donc 1600 M$ a trouver, rien que pour cette couillonnade !

Franchement, je suis un peu comme vous, je ne voit plus vraiment trop comment ils vont s’en sortir maintenant, en dehors d’une guerre qu’ils auront de toute manière bien de la peine à mener !


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