Commentaire de Voris
sur Du droit inaliénable au suicide


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Voris 22 février 2010 11:25

Droit « inaliénable » au suicide ? Je me demande si vous ne faites pas un contresens sur le mot « inaliénable ».

Le droit au suicide n’est pas reconnu comme « inaliénable et sacré » au même titre que les droits de l’Homme et c’est heureux.

En matière criminelle, ce droit est réduit (mais peut-on peut parler de droit ? Plutôt de possibilité) car le prévenu a le devoir de rendre compte au procès : s’il est coupable, il doit rendre compte de ses actes, s’il est innocent il doit venir y clamer son innocence. Il a aussi un devoir envers les victimes et leur famille et, plus généralement, envers le Peuple (puisque la justice est rendue au nom du peuple français).

L’acte irréparable commis par le prévenu est neutre quand à sa culpabilité ou non. Il ne prouve rien ni dans un sens ni dans l’autre, contrairement à ce que qu’affirment imprudemment et fort légèrement certaines voix.

Cette affaire pointe un dysfonctionnement de l’administration pénitentiaire : l’accusé avait annoncé son suicide et le kit anti suicide ne lui a pas été délivré. Bien sûr qu’il ne faut pas lutter contre les risques suicidaires au point de tomber dans le harcèlement et les privations excessives. Mais dans un cas comme celui-ci, la vigilance s’imposait. 

Imaginez que l’on néglige les risques dans des cas pareils et que la justice trouve ainsi à se débarrasser d’affaires gênantes, où irait-on ? Il faut donc lutter contre le suicide à divers titres : au nom du devoir de l’accusé de rendre compte, mais aussi au non du simple humanisme pour les personnes fragiles incarcérées (qui ne sont pas toutes des tueurs en série ! C’est même l’exception.).

Le suicide ne doit pas être une peine que l’accusé s’inflige car bien souvent c’est une peine disportionnée et la peine de mort a été abolie. L’admettre serait rétablir implicitement la peine de mort et oublier le principe de proportionnallité des peines.

En conclusion, je pense que non : le suicide n’est pas un « droit inaliénable » au suicide ?


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