lundi 22 février 2010 - par Georges Yang

Du droit inaliénable au suicide

La toute récente affaire Treiber, qui vient de se conclure par le décès par suffocation du principal suspect, pose certes le problème du suicide en prison, mais de façon plus générale celui du droit de quiconque de mettre fin à sa vie. Il ne sera pas question ici de juger Treiber, de le déclarer coupable ou innocent. L’action de la justice est éteinte avec la mort du détenu, et seul des éléments nouveaux impliquant des complices, des commanditaires ou une autre piste disculpant le prévenu, jusqu’à présent supposé innocent, car non jugé, peuvent rouvrir le dossier. Le suicide comme quelquefois les aveux ne sont pas des preuves irréfutables de la culpabilité en droit français. Certes, les familles des victimes sont en droit de connaitre la vérité, mais Treiber est mort et ne pourra ni avouer, ni se disculper. A l’annonce de son décès, les déclarations officielles ont été faites dans la précipitation, l’émotion et la démagogie dans le sens d’une surveillance accrue des détenus pour les empêcher de passer à l’acte. Et d’évoquer les draps indéchirables, le renforcement des rondes et des fouilles de cellules. S’il est légitime et même du devoir de l’administration pénitentiaire de prévenir les suicides, cela n’enlève en rien le droit de chacun, même en prison de mettre fin à ses jours.

La France n’étant pas une théocratie, le suicide n’y est plus pénalisé depuis le code Napoléon et il est de la décision de chaque être humain de pouvoir décider d’en finir. Le cas des détenus est à part, car ils sont sous la surveillance de l’administration pénitentiaire. Il est évident que tout doit être fait pour éviter que des malades mentaux, pris d’hallucinations ou de bouffée délirante en arrivent à se pendre, se défenestrer ou se mutiler. Les actuels services psychiatriques des prisons sont au minimum insuffisants, au pire, inadaptés. D’autres part, il faut aussi protéger les détenus contre les humiliations, les sévices physiques ou sexuels de la part de codétenus, ce qui est une cause évidente de dévalorisation de l’individu, de dépression et de crainte pouvant développer des tendances morbides chez les plus faibles.
 
Mais pour ceux qui sont pris de remords, qui sont rongés par la culpabilité, pour ceux qui n’ont aucun espoir de sortie avant des décennies sans possibilité de remises de peine, pour ceux qui ne voit aucun avenir après leur libération, il est envisageable qu’ils puissent passer par le suicide comme solution définitive à leur angoisse et leur désespérance. Surtout quand l’avenir est bouché, qu’il n’y a que peu de chance de réinsertion, ou que l’estime de soi a disparu. Les vrais caïds et truands ne se suicident pas ou alors, on les y aide, mais parmi les autres, certains doivent ressasser l’idée du fond de leur cellule. Pourquoi ce qui est accepté pour les hommes « libres » serait dénié à ceux qui sont derrière les barreaux.
 
D’autre part, la frénésie de surveillance, aiguillonné par la presse et l’opinion publique qui digère mal les 115 cas de l’an dernier, va rendre la vie encore plus intenable pour tous ceux qui seront soupçonnés d’avoir des tendances suicidaires. Les fouilles itératives, la lumière en permanence dans les cellules, les rondes horaires ne peuvent qu’aggraver l’état mental, perturber le sommeil et déstabiliser encore plus ceux qui sont déjà las de la vie. Le risque est de pourrir la vie de ceux qui n’ont pas envie de mourir, mais qui supporteront de plus en plus mal les contrôles tatillons.
 
Et puis, rien ne peut arrêter la détermination de quelqu’un farouchement décidé à passer à l’acte. Un drap indéchirable noué autour de la tête est aussi efficace qu’un sac en plastique, même plus car on ne peut le trouer avec les dents. Une cuillère à café aiguisée sur le ciment peut très bien trancher une carotide. Enfin, le recours à la grève de la faim totale, comme l’ont pratiqué les Irlandais, prisonniers politiques au temps de Margaret Thatcher, a montré son efficacité. Dix morts dont Bobby Sands, du fait de l’intransigeance du gouvernement britannique, mais se souvient-on, encore que ces dix ne voulaient pas être libérés ou innocentés mais sortir du régime du droit commun et accéder à celui de prisonniers politiques ? Si des détenus y ont recours en France, devra-t-on les nourrir de force ou respecter leur choix ?
 
Le nombre de 115 suicide pour une population carcérale d’environ 60.000, correspond à peu près à 2/1000, en réalité beaucoup moins car de nombreux détenus ne restent pas un an complet en prison. Il faut donc ramener ce chiffre au nombre de personnes ayant séjourné en prison dans l’année écoulée et qui doit atteindre environ les 100.000, ce qui ramène le taux à environ 1,2/1000 détenus.
 
Le taux moyen pour la population des gens libres en France était de 24,6/100.000 en 2008 parmi la population masculine, on se suicide donc 4 à 5 fois plus en prison qu’en liberté. En arrivant à un travail de prévention et de soins sur les cas psychiatriques et en empêchant les sévices contre les détenus, générateurs de suicides, on pourrait facilement ramener le taux à un chiffre assez proche de la moyenne nationale, bien que légèrement supérieur, c’est-à-dire à un niveau concernant des individus farouchement déterminés. Mais nous sommes dans une société qui se veut (souvent à juste titre) répressive, mais qui ne se donne pas les moyens de cette répression. Condamner quelqu’un pour un crime ou un délit est totalement justifié, le maintenir en détention est aussi normal, mais l’incarcérer dans des conditions indignes d’insalubrité, de promiscuité et d’insécurité ne l’est par contre pas
 
Car l’approche de la société concernant le suicide est passée d’une condamnation de type religieux à une psychiatrisation des suicidaires, même en dehors du milieu carcéral. Certains veulent le médicaliser en le considérant comme un déséquilibre passager, voire une maladie mentale. C’est faire fi bien vite du libre arbitre, ou alors donner une valeur morale ou religieuse à cette critique. Les détenus, quelque soit le crime qu’ils aient commis, reste des êtres humains à part entière et leur droit à l’autodestruction doit être respecté. Le rôle des administrateurs, des gardiens des éducateurs doit être de leur donner la possibilité de vivre le moins mal possible leur détention, mais le choix de la mort est un acte volontaire qui ne dépend que du concerné. Bien sûr les pouvoirs publics font tout pour minimiser leur part de responsabilité, les directeurs de prisons et les gardiens pensent à leur carrière et à leur avancement et se rabatte sur les manques de moyens et les coupes budgétaires. Ils pourraient faire mieux, même avec des ressources limités, mais à leur décharge, ils ne peuvent être dans la tête des condamnés. Une surveillance accrue, tatillonne, empoisonnant la vie quotidienne des prisonniers ne peut qu’avoir l’effet inverse à celui escompté.
 
Quoi qu’il ait fait, et cela ne pourra sûrement jamais être prouvé, Treiber a fait un choix et ce choix est respectable. Quant à ceux qui osent parler de lâcheté, ils ne savent pas quelle volonté il faut pour s’étrangler avec une ficelle, se trancher la gorge avec un couteau en plastique, ou au dehors de se jeter sous un train ou du vingtième étage.
 
 


42 réactions


  • Fergus Fergus 22 février 2010 10:08

    Bonjour, Georges.

    Oui, chacun a parfaitement le droit de se suicider, et cela vaut évidemment pour les détenus ayant perdu tout espoir. Mais il est également du devoir de l’administration pénitentiaire de prendre des dispositions pour éviter, dans la mesure du possible, le passage à l’acte. Je pense en particulier aux jeunes incarcérés pour la première fois et qui ne supportent pas les conditions de leur détention alors que certains, en préventive, n’ont même pas encore été condamnés ou l’ont été à de courtes peines. Le problème est que ceux-là n’ont pas forcément été identifiés comme potentiellement suicidaires par les médecins qui les ont examinés.

    Oui à une surveillance à titre préventif, mais à condition, comme vous le dites, de ne pas tomber dans l’excès en harcelant les détenus.


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 22 février 2010 10:17

    Le problème, c’est qu’il avait clairement averti qu’il en finirait. Le kit anti-suicide, apparemment, c’est seulement pour ceux qui ne disent pas qu’ils veulent se suicider.C’est comme pour Pierre Chenal, c’était vraiment trop gênant d’avoir sous le nez quelqu’un qui avait mis en évidence les insuffisances d’une institution, en l’occurence à la fois la prison et la police.


  • aivox 22 février 2010 10:25

    Excellent article .
    Droit inaliénable au suicide, et devoir de suicide digne, à part en prison où il n’est pas possible de choisir une méthode de suicide digne .
    Il n’est pas digne de se suicider dans une entreprise, par arme à feu en laissant plein de sang par tout, par pendaison, etc .
    Il y en a même qui se suicident après avoir assassiné .


  • zelectron zelectron 22 février 2010 10:25

    @futur beau « signe »
    en occurrence à la fois la prison et la police...et la justice...


  • Deneb Deneb 22 février 2010 10:46

    "...ils ne savent pas quelle volonté il faut pour s’étrangler avec une ficelle, se trancher la gorge avec un couteau en plastique, ou au dehors de se jeter sous un train ou du vingtième étage..."

    Il faut bien plus de volonté pour justement ne pas le faire.


  • Voris 22 février 2010 11:25

    Droit « inaliénable » au suicide ? Je me demande si vous ne faites pas un contresens sur le mot « inaliénable ».

    Le droit au suicide n’est pas reconnu comme « inaliénable et sacré » au même titre que les droits de l’Homme et c’est heureux.

    En matière criminelle, ce droit est réduit (mais peut-on peut parler de droit ? Plutôt de possibilité) car le prévenu a le devoir de rendre compte au procès : s’il est coupable, il doit rendre compte de ses actes, s’il est innocent il doit venir y clamer son innocence. Il a aussi un devoir envers les victimes et leur famille et, plus généralement, envers le Peuple (puisque la justice est rendue au nom du peuple français).

    L’acte irréparable commis par le prévenu est neutre quand à sa culpabilité ou non. Il ne prouve rien ni dans un sens ni dans l’autre, contrairement à ce que qu’affirment imprudemment et fort légèrement certaines voix.

    Cette affaire pointe un dysfonctionnement de l’administration pénitentiaire : l’accusé avait annoncé son suicide et le kit anti suicide ne lui a pas été délivré. Bien sûr qu’il ne faut pas lutter contre les risques suicidaires au point de tomber dans le harcèlement et les privations excessives. Mais dans un cas comme celui-ci, la vigilance s’imposait. 

    Imaginez que l’on néglige les risques dans des cas pareils et que la justice trouve ainsi à se débarrasser d’affaires gênantes, où irait-on ? Il faut donc lutter contre le suicide à divers titres : au nom du devoir de l’accusé de rendre compte, mais aussi au non du simple humanisme pour les personnes fragiles incarcérées (qui ne sont pas toutes des tueurs en série ! C’est même l’exception.).

    Le suicide ne doit pas être une peine que l’accusé s’inflige car bien souvent c’est une peine disportionnée et la peine de mort a été abolie. L’admettre serait rétablir implicitement la peine de mort et oublier le principe de proportionnallité des peines.

    En conclusion, je pense que non : le suicide n’est pas un « droit inaliénable » au suicide ?


    • Georges Yang 22 février 2010 13:28

      Voris
      Chacun a sa liste de droits de l’homme et elle varie avec les emotions, les choix, la philosophie de chacun
      Pour moi le suicide en fait parti comme manger du porc, boire de l’alccol , dire des obscenites et avorter , pour les femmes
      D’autres font passer avant le droit de vote, la liberte de culte, le multipartisme, l’adoption, la philatelie ou le lancer de nains
      C’est pour cela que nous sommes different
      Et puis un droit n’est pas une imposition aux autres


    • Voris 22 février 2010 13:45

      Vous dites : « Chacun a sa liste de droits de l’homme et elle varie avec les emotions, les choix, la philosophie de chacun »

      Mais non ! certainement pas ! Jamais de la vie ! Et votre raisonnement m’inquiète... La liste des droits de l’homme ne fluctue pas selon les goûts et les couleurs. Ces droits ont été proclamés après de longues et terribles luttes et n’ont pas été inscrits dans le marbre comme ça, à la légère et selon le goût de chacun. Leur portée universelle interdit même de tels raisonnements. Essayez de proposer le suicide comme droit universel et vous verrez ! Mais si vous échouez (ce qui est très probable) n’en faites pas un droit de l’homme universel et sacré parce que vous l’aurez décidé ainsi.


    • Georges Yang 28 février 2010 10:52

      Personnelement je doute de l’universalite des droits de l’homme, mais croit plutot a une adhesion culturelle a un certain nombre de valeurs acceptable pour un groupe culturel, religieux ou ethnique
      En occident, l’homosexualite est de plus en plus acceptee, pas en Afrique, pour la polygamie c’est exactement l’inverse

      Autres exemples, la vengeance est elle un droit, l’adultere, la consomation d’alccol, de viande, de drogue ( en dehors des effets nefastes sur autrui) ?


    • Sahtellil Sahtellil 28 février 2010 15:18

      "Pour moi le suicide en fait parti comme manger du porc, boire de l’alccol , dire des obscenites et avorter , pour les femmes"

      Manger du porc, boire de l’alcool , dire des obscénités sont des actes que l’on accomplit généralement sans y penser et sans stress particulier. Avorter fait certes appel à davantage d’émotions et est plus anxiogène mais sans pour autant engager la totalité de l’être de femme, à savoir son existence même d’être vivant. Je ne pense pas que l’on puisse parler du droit au suicide, autrement dit le droit à détruire une vie, fût-elle la sienne propre et quelle que soit l’indignité dont les autres et/ou soi-même la drapent, comme du reste des droits humains fondamentaux qui justement ont pour visée d’honorer la vie des individus et la glorifier.

      Par ailleurs,

      "Mais pour ceux qui sont pris de remords, qui sont rongés par la culpabilité, pour ceux qui n’ont aucun espoir de sortie avant des décennies sans possibilité de remises de peine, pour ceux qui ne voit aucun avenir après leur libération, il est envisageable qu’ils puissent passer par le suicide comme solution définitive à leur angoisse et leur désespérance."

      Ici, vous ne vous rendez peut-être pas compte, mais il s’agit exactement d’un tribunal, un juge, un procureur et un coupable (même pas présumé) tout en un, incarné en le seul candidat au suicide qui ne peut simultanément assurer une défense efficiente. Et qui finit par prononcer la sentence suprême. Vous conviendrez que les conditions d’un jugement équitable sont loin d’être réunies selon les canons des droits humains actuels, sans compter que la peine de mort à été à juste titre abolie dans les pays qui s’en réclament. Un réquisitoire contre soi-même ne peut en aucun cas être objectif et raisonné sans état d’âme. Libre arbitre et remords et désespoir ne peuvent absolument pas cohabiter dans le même esprit.

      Je pense qu’il faut se mettre à la place du suicidaire en puissance et tenter d’imaginer l’ouragan d’émotions contradictoire qui doivent biaiser (euphémisme) son entendement.

      BMD


    • Sahtellil Sahtellil 28 février 2010 15:29

      L’être humain est ainsi fait que le désespoir, même en milieu carcéral et pour une longue durée, ne peut être que limité dans le temps. Face aux pires conditions, l’homme finit toujours par s’adapter et s’il y met les moyens mentaux qu’il faut, par percevoir le petit éclat de contentement qui fatalement lui échoira. Les exemples de réhabilitation de criminels endurcis sont là pour nous le rappeler.

      La vie est quelque chose d’infiniment précieux et d’absolument irremplaçable. C’est un crime, et non pas une lâcheté, que de prendre sur soi d’en arrêter le cours.

      BMD


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 1er mars 2010 07:11

      En occident, l’homosexualite est de plus en plus acceptee, pas en Afrique, pour la polygamie c’est exactement l’inverse, Georges Yang ?

      On ne doit pas vivre sur la meme planete, Georges Yang.

      Certes en occident, l’homosexualite est acceptee , mais la polygamie aussi. Mitterrand n’a pas fait l’objet d’une once de debut de condamnation par ses pairs socialistes, par exemple, pas plus que DSK.

      par contre cette meme polygamie est de plus en plus contestee en Afrique. Vous le sauriez si vous lisiez les medias africains au lieu de vous informer sur ce continent par le biais de TF1.

      Inquietant votre relativisme culturel matiné de determinisme biologique.


  • Voris 22 février 2010 11:27

    Erratum : « En conclusion, je pense que non : le suicide n’est pas un »droit inaliénable". Et je reste demandeur de précision sur l’emploi de ce terme par l’auteur...


  • Francis, agnotologue JL 22 février 2010 11:27

    Georges Yang, vous évrivez : « Quoi qu’il ait fait, et cela ne pourra sûrement jamais être prouvé, Treiber a fait un choix et ce choix est respectable. »

    Non, je ne crois pas que ce choix soit respectable, vis-à-vis des familles des victimes.

    Yvan Levaï citait l’autre jour dans sa revue de presse sur France Inter, les propos du père de Géraldine Giraud, je cite : « Treiber a signé son crime en se suicidant ».

    Que la famille de la victime pense, cela c’est une chose, qu’Yvan Levaï le répète, et c’est faire offense à la présomption d’innocence. L’administration pénitentiaire avait le devoir de protéger Treiber contre lui-même. En outre, je ne serais pas étonné d’apprendre qu’il était sous sédatifs ou neuroleptiques.

    Pour moi, ce type est tombé dans un piège qui s’est refermé impitoyablement : ça ne fait pas de lui un criminel.

    C’est une faute de mélanger des considérations sur le droit au suicide et ce drame.


    • Georges Yang 22 février 2010 11:36

      JL
      Je n’ai jamais dit qu’il etait coupable ou innocent


    • Francis, agnotologue JL 22 février 2010 11:54

      Georges Yang, ai-je dit le contraire ? J’ai pris soin de citer justement votre phrase qui précise ce point. Votre réponse à mon post est totalement à coté de la plaque, désolé.


  • fhefhe fhefhe 22 février 2010 11:28

    J’ai passé 6 ans en prison dans les années 70 , je peux vous assurer que le nombre de sucides étaient aussi importants qu’aujourd’hui...
    Sachez que la majorité des sucidés sont :
    — Les « Primaires » (1ere incarcération ) , car ils découvrent un monde oû la loi du plus fort prédomine , sans possibilité de s« échapper ;
    — Les »Accusés« ou condamnés pour meurtre »Passionnel«  , ils sont rongés par le remord , c’est »Tempête« sous un crâne.....
    — Les délinquants sexuels , bien qu’isolés , ils vivent un enfer de la part des autres détenus.
    Il faut être  »blindés« , avoir un mental d’acier et surtout des relations en »interne«  pour supporter la vie carcérale .
    Incarcéré pour vols qualifiés et Association de malfaiteurs ( Hold-up) j’étais mentalement préparé ....je savais (plus ou moins) comment ne pas sombrer.
    Le plus dur c’est d’être enfermé  »Seul avec Soi-Même« , à »L’Extèrieur« vous pouvez »Extérioriser« vos problèmes , à l’L’Intèrieur » par manque de soutien vous les « Intérioriser ».
    Il est normal que la société enferme les délinquants ....qu’elle les fasse « payer » ...mais il est écrit nulle part qu’elle doive « payer » des soins psychologiques plutôt psychiatriques à ses fauteurs de « troubles »...
    Leur « trouble » mentaux ce n’est plus le problème de la société puiqu’elle les a enfermés...
    En se « creusant » la tête , ceux qui parviennent à réussir « leur sucide » , ont un creusé un trou leur permettant de s’évader de ce monde qu’il ne supporte plus...
    Moi , comme dit plusieurs fois , ici , j’ai réussi ma réinsertion grâce à l’Amour....
    Au fait , quand les médias par de sucide « avec des lacets » j’émets un doute , un gros doute....c’est impossible à moins d’en utiliser une dizaine.... !!!!
    Avec du fil à coudre , c’est possible....il suffit de le tresser. C’est avec cela que les détenus font des cordes appeler « Yoyo » pour se faire passer des journaux , de la nourriture , des cigarettes etc....d’une fenêtre à l’autre ..
    Pour conclure....A trop regarder son âme , à trop s’écouter , à trop se sentir , on oublie 2 sens : Le Goût de la Vie et le Toucher d’une poignée de main....(FhéFhé )


  • Georges Yang 22 février 2010 11:35

    Je persiste , le suicide est un droit de l’homme, cela dit, il faut evidement proteger les gens fragiles qui ont le blues et qui depriment un peu>
    En prison, le cadre est differnt , mais le libre arbitre ca existe
    Enfin merci a fehfhe qui en dit plus que beaucoup de discours theoriques


  • thejoker 22 février 2010 12:25

    le suicide n’est pas un droit
    le suicide c’est être lâche !
    le suicide est promu par ceux qui démissionnent face à l’adversité

    les droits de l’Homme n’existent que parce que l’Homme a des devoirs !
    ce n’est pas parce que l’oligarchie en place n’a cure de ces devoirs envers les pauvres affamés sdf sans eau sans eduction que personne n’a de devoir !!

    chacun a la devoir de vivre pour s’elever à la dignité d’Homme qui n’accepte pas le suicide !


    • zelectron zelectron 28 février 2010 10:02

      ...et donc que dire du suicide de Jan Pallach (Prague 1969) ?


    • Georges Yang 28 février 2010 10:47

      Jan Pallach agit dans la ligne de protestation des bonzes au Sud Vietnam a la meme epoque en s’imolant par le feu> Il s’agit d’une violence politique retornee contre son auteur, mais un indeniable acte politique, un choix reflechi>
      Cela dit, il avait peut etre aussi des motivations personnelles d’en finir et l’invasion sovietique a ete le detonateur de son geste
      Nul ne peut le savoir sauf lui


  • johnford johnford 22 février 2010 12:29

    Vous êtes en contradiction avec vous-même, vous défendez les valeurs et maintenant le suicide ; acte dans lequel tombent des personnes désespérées et fragilisées Prenez les hommes battus (ils seraient aussi nombreux que les femmes battues) , il s’agit de violence psychologique et non physique, de chantage affectif etc.. les hommes victimes de celà finissent par se suicider parce-qu’ils ne sont pas capables d’identifier leur problème et de le régler.

    Il est toujours possible de se suicider de tout de façon, mais en donner le droit signifierait légitimer cela voir encourager les plus fragiles à le faire, ou comme au japon que celà devienne une solution honorable pour un chef de famille licencié d’assurer la survie de sa famille avec son héritage.

    Messieurs dames restez en vie, ne serait-ce que pour emmerder ceux qui souhaitent une réduction de la population mondiale..


  • Georges Yang 22 février 2010 13:20

    Le suicide etait une valeur chez les Grecs et les romains une question d’honneur et loin d’etre une lachete


    • Voris 22 février 2010 13:37

      Vous avez décidément un problème avec la définition des mots. Non, le suicide n’a jamais été une « valeur » dans le monde gréco-romain. C’était seulement un moyen pour échapper au déshonneur, à la condamnation, à la captivité, aux tortures, à l’esclavage.. Ce n’est pas le suicide la valeur mais : l’honneur, la liberté, le respect de son intégrité physique, de ses croyances, de sa patrie...

      Mais dire que le suicide est une lâcheté n’est pas mieux, même si dans certains cas, ça l’est et que la frontière entre le courage et la lâcheté n’est pas toujours facile à trouver.


  • jourdan 22 février 2010 13:52

    Très bon article comme d’habitude Georges. 


    En fait votre seul mauvais article, c’est celui sur les jolies femmes, qui est carrément surréaliste, mais j’essaie d’élucider ce mystère :)

    Néanmoins, il est faux de dire que l’action de la justice est complètement éteinte, voir là :


    et là aussi, c’est intéressant :


    • PhilVite PhilVite 22 février 2010 16:46

      Exactement, ! Qu’est-ce que c’est que cette volonté d’imposer sa « philosophie à trois balles » au autres .

      Courage ou fuite, peu importe l’opinion des uns et des autres. Que celui qui veut en finir, quelles que soient les raisons (elles n’appartiennent qu’à lui et personne n’a à y mettre le nez) puisse le faire dans les meilleures conditions possibles.

      Qu’on vende un kit « super-suicide » (une dose de natrium pentobartital + un jus d’orange) dans toutes les stations service !
      Non, je provoque inutilement, mais les cordes et les couteaux de font vraiment pas du bon boulot ! Ni pour le suicidé ni pour ceux qui le trouvent. Il serait utile à mon avis, de rendre accessible à tous les volontaires une solution propre et efficace.

      @ l’auteur

      Selon vos chiffres :

      - taux moyen de suicide dans la population : 24,6/1 000 000

      - en prison : 1,2/1 000

      24,6/1 000 000 = 0,0246 /1 000 ==> 1,2/0,0246 = 48,78

      Conclusion, si vos chiffres sont bons, on se suicide près de 50 fois plus en prison !


    • Francis, agnotologue JL 22 février 2010 18:01

      « Avoir mélangé ( à cause de l’actualité) cette question avec celle de la délinquance et de la vie carcérale .Pffff..On voit ici , encore une fois , les limites du journalisme, pour ne pas dire ses incapacités » (furtif)

      Faire d’un cas une généralité c’est précisément ça la pensée unique qu’un média citoyen combat. furtif est ici l’arroseur arrosé.

      Arroseur arrosé ou activiste imbécile, je me garderai bien d’en décider.


    • Georges Yang 22 février 2010 19:05

      Merci d’avoir verifie, il s’agit d’une faute de frappe le taux de suicide chez les hommes en France ets de 24.6 pour 100.000 donc 4.8 fois plus en prison


    • brieli67 23 février 2010 23:49

      Faut comparer avec ce qui est comparable avec la population en milieu dit « spécialisé », ces autres internés.

      Une des grandes étiologies des « lyses » : le départ et le changement des internes. Pendant la formation de tout psy , les étagères de l’armoire se meublent...


  • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 22 février 2010 22:11

    Quelqu’un saurait-il où l’on peut trouver l’ouvrage « Suicide, mode d’emploi » en numérique ?

    http://laconnaissanceouverteetsesdetracteurs.blogspot.com


  • Georges Yang 23 février 2010 09:19

    Suicide , mode d’emploi, je l’ai eu en main dans les annees 80 et depuis je n’arrive plus a le trouver en librairie
    C’etait tres bien fait, comme d’ailleurs le breviaire du crime d’Ange Bastiani dans un autre registre>
    Treiber avait refuse le soutien psychologique, c’etait tout a fait son droit, on ne peut obliger quelaqu’un a survivre contre son gre


    • brieli67 23 février 2010 23:36

      Suicide, mode d’emploi. Un grand classik du oueb !
      en apparitions éphémères, sous e-book et PDF

      Moultes moutures complétées, annotées, commentées, traduites...
      à bon entendeur salut !


  • epapel epapel 23 février 2010 21:44

    Quoi qu’il ait fait, et cela ne pourra sûrement jamais être prouvé, Treiber a fait un choix et ce choix est respectable.

    En se suicidant, il prive la famille des victimes d’un procès équitable et d’une chance de connaître la vérité : cela n’est pas respectable.


  • 3°oeil 28 février 2010 14:41

    suicide ? pourquoi ne serait on pas venu le pendre à l’insu de son plein gré pour le réduire au silence...


  • Reinette Reinette 28 février 2010 15:30


    Le suicide des adolescents constitue la deuxième cause de mortalité en France entre 15 et 24 ans après les accidents de la route.

    http://www.adosen-sante.com/interieur.php?page=dossier&id=21&quest=184


  • ChatquiChouine ChatquiChouine 28 février 2010 18:05

    « Droit inaliénable au suicide », Qu’est ce que cela veut dire ?,

    Qu’est que le « droit » vient faire dans ce débat dans la mesure ou, lorsqu’une personne fait ce choix, c’est que rien ni personne n’a assez d’ emprise sur elle pour la dissuader d’en arriver là.

    Quelle importance ont des termes comme « pas respectable », « courage », « lacheté » pour des gens qui decident d’anéantir l’entité même à laquelle s’adresse ces qualificatifs.

    Ma cousine a fait ce choix, il ya 9ans, en laissant son garçon de 5ans à la garde de son père biologique, qu’il ne voyait jusque là presque jamais.
    Je ne l’ai jamais jugé, j’ai simplement eu une profonde tristesse, dont je garde les cicatrices et l’ amer regret qu’elle ne m’ait pas appelé avant d’en arriver là.

    Pour ce qui est de JP Treiber, je comprends la frustration que doivent ressentir les familles des victimes mais voilà, le fait est là,.
    La seule lutte qui vaille pour prévenir ce passage à l’acte consiste à prévenir les causes (violences du monde carcéral) plutôt que d’essayer à tout prix de prévenir l’acte, prévention qui, dans ces formes extrêmes, relèverait de la torture (camisole avec alimentation par perfusion).

    De toute manière, et comme le souligne l’auteur, ceux qui sont déterminés le feront, et ils se moqueront comme d’une guigne de ceux qui cracheront ou pleureront sur leur tombe.


  • Sébastien Sébastien 28 février 2010 21:53

    Evidemment qu’on a le droit de suicider. De toutes facons cette question est stupide car comment empecher les gens de se suicider et comment les penaliser par la suite quand bien meme cela serait interdit ??

    Lier la question du suicide a Treiber n’est pas correct. Les conditions de detention brouillent la reflexion et on peut egalement se mettre du cote de la famille de la victime qui reste dans le flou. On peut comprendre que cette position est insupportable.

    Je ne sais evidemment pas si Treiber etait coupable mais s’il avait ete declare innocent, cela aurait au moins pu relancer l’enquete. La c’est la fin et c’est triste,


  • Annie 28 février 2010 22:31

    Bonsoir George,
    Bon article et contrairement au Furtif, je ne pense pas qu’il passe à côté de la question. Les prisonniers qui se suicident alors qu’ils sont en détention préventive ou incarcérés pour un premier délit, me semblent un terrible gaspillage, parce qu’ils n’ont pas été encore jugés ou sont encore récupérables. Pour tous ceux qui choisissent, sciemment et librement de mettre fin à leurs jours, combien d’autres sont poussés par le désespoir (un mot qui recouvre toute la difficulté de s’adapter aux conditions de vie en prison) ? Connaît-on seulement le nombre de dépressifs (je parle de vraies dépressions) avec pulsions suicidaires dans la population carcérale ? Et étaient-elles préexistantes ou bien ont-elles créées par les conditions carcérales ? Combien de prisonniers fonctionnent aux antidépresseurs ?
    Peut-être dénier aux gens privés de liberté leur libre arbitre représente pour eux la dernière des indignités, mais ne pas empêcher le suicide des petits jeunes qui ont commis un premier délit me semble criminel. Alors le droit inaliénable au suicide, oui, mais lorsqu’il s’agit d’un libre choix et non pas seulement d’une porte de sortie, parce que toutes les autres sont bloquées


    • Annie 1er mars 2010 21:07

      Désolée si j’ai mal compris, mais je voulais simplement dire qu’on ne peut pas dissocier le droit inaliénable au suicide des circonstances personnelles. Surtout en ce qui concerne des détenus qui ont finalement très peu de choix.


  • Sahtellil Sahtellil 1er mars 2010 17:29

    « suicide hors toute souffrance et tout désespoir »

    Mmm... suicide rituel ? Sinon je ne vois pas. Des exemples peut-être ?

    BMD


    • Georges Yang 6 mars 2010 12:27

      Furtif
      Vos interventions etant tres souvent amphigouriques, je ne sais trop que penser de celle ci.
      Quel rapport entre les premier paragraphe et votre critique du comportement de certains athees ?


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