Commentaire de @distance
sur La parité et l'argent du beurre


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

@distance @distance 18 mars 2010 14:51

depuis que je suis môme,je n’ai jamais compris pourquoi les femmes n’allaient pas faire la guerre par exemple Par nilasse 

ignorance peut-être ?


Pendant la 1ère guerre mondiale : La plupart des hommes en âge de travailler avaient été mobilisés en 1914. Au fur et à mesure que s’envola l’espoir d’une guerre courte, il fallut ramener dans les usines les ouvriers les plus qualifiés, et aussi faire appel à la main d’oeuvre féminine.
 
Un certain nombre de femmes travaillaient déjà avant la guerre, mais elles étaient le plus souvent cantonnées dans des tâches considérées comme secondaires. Ce qui était nouveau et frappa les esprits, ce fut leur embauche d’ouvrières dans les usines d’armement.

la contribution des femmes à l’effort de guerre a revêtu des formes multiples :
 - courage des femmes d’agriculteurs qui, dans une France encore à dominante rurale et agricole, ont dû assumer à partir de l’été 1914 les durs travaux des champs ;
 - dévouement des infirmières qui ont soigné les soldats blessés dans les hôpitaux de guerre et les maisons de convalescence ;
 - compassion des « marraines de guerre » qui écrivaient et envoyaient des colis aux soldats du front, rendaient visite aux blessés dans les hopitaux ;
 - courage aussi des femmes des villes qui ont dû pallier le manque de main d’oeuvre dans de nombreux secteurs d’activités, distribuant le courrier, conduisant les tramways, travaillant plus de 10 heures par jour dans les usines d’armement.


La journaliste Marcelle CAPY, féministe et libertaire, travaille quelques semaines incognito dans une usine de guerre. Son témoignage paraît dans La Voix des femmes entre novembre 1917 et janvier 1918 :


« L’ouvrière, toujours debout, saisit l’obus, le porte sur l’appareil dont elle soulève la partie supérieure. L’engin en place, elle abaisse cette partie, vérifie les dimensions ( c’est le but de l’opération), relève la cloche, prend l’obus et le dépose à gauche.
 Chaque obus pèse sept kilos. En temps de production normale, 2 500 obus passent en 11 heures entre ses mains. Comme elle doit soulever deux fois chaque engin, elle soupèse en un jour 35 000 kg.
 Au bout de 3/4 d’heure, je me suis avouée vaincue.
 J’ai vu ma compagne toute frêle, toute jeune, toute gentille dans son grand tablier noir, poursuivre sa besogne. Elle est à la cloche depuis un an. 900 000 obus sont passés entre ses doigts. Elle a donc soulevé un fardeau de 7 millions de kilos.
 Arrivée fraîche et forte à l’usine, elle a perdu ses belles couleurs et n’est plus qu’une mince fillette épuisée.
 Je la regarde avec stupeur et ces mots résonnent dans ma tête :
35 000 kg ».


Voir ce commentaire dans son contexte