Commentaire de jcm
sur Lettre ouverte aux journalistes à propos du réchauffement climatique


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jcm (---.---.143.5) 18 décembre 2006 13:54

Je ne crois pas que « la décroissance matérielle » puisse être considérée comme un « projet de société » en elle même, car dispose-t-on d’une définition correcte, précise, bien délimitée, de ce qu’elle serait ?

Je pense que non et cette « la décroissance matérielle » ne pourrait pas non plus être un objectif commun pour l’ensemble de l’humanité car une fraction très importante de celle-ci ne dispose pas du confort matériel qui est le nôtre : pour définir cette décroissance il faudrait également définir à qui elle doit s’appliquer, ce qui ne se ferait pas sans mal.

On a vu des discussions très difficiles pour l’application du protocole de Kyoto : devait-on soumettre aux mêmes contraintes un pays très développé et un pays fort peu développé ?

Par contre pour établir un projet de société qui soit commun à tous, quel que soit son niveau de développement, nous pouvons déterminer les bornes de ce que seraient des comportements acceptables par tous et qui préserveraient l’avenir de tous, en permettant des rééquilibrages indispensables qui placeraient le monde dans un équilibre meilleur.

Un équilibre qui n’est pas uniquement mis en péril par les modifications du climat : voyons aussi du côté des instabilités politiques et sociales, du côté des pollutions graves que l’on constate partout...

Pour qu’un tel projet puisse prendre corps il nous faut des repères dont nous disposons plus ou moins en ordre dispersé, au travers de statistiques très éparses.

De ce point de vue on peut penser que nous manquons d’un système d’indicateur qui nous montrerait à la fois les succès obtenus et les progrès à accomplir.

Avec un tel système (voir : Du PIB au PIB+) nous pourrions ajuster nos actions en fonction d’objectifs clairs.

Cela nous mènerait probablement à un certain nombre de formes de décroissance, mais on peut reprocher aujourd’hui aux partisans de « la décroissance » de ne pas nous présenter de projet de société à la fois convaincant, enthousiasmant et universellement applicable.

Ce système d’indicateur pourrait nous orienter vers d’autres modèles de société plus viables mais dont il semble que personne aujourd’hui n’ait véritablement tracé les contours : place à l’inventivité !


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