Commentaire de Philippe Vassé
sur Crise de l'euro : la marche à la dislocation de la zone euro


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Philippe Vassé Philippe Vassé 8 juin 2010 12:40

Cher hgo04,

Je reviens juste sur un aspect de votre commentaire qui nécessite à mon sens un peu plus d’élaboration les autres points de votre texte étant évidents.

La crise en Chine qui est générée par les révoltes ouvrières, jusqu’ici contenues par l’appareil politico-policier de l’Etat dictatorail, et les succès croissants de ces révoltes ouvrières, n’est pas un fait secondaire comme cela est vu par certains de la petite France en déclin rapide, mais un élément éminent des processus en cours,

Ceci pour plusieurs raisons, mais je n’en citerais ici que deux :

1- les hausses salariales et de charges sociales en Chine vont avoir un impact sur la situation politique interne d’un géant économique planétaire, avec des conséquences mondiales encore difficiles à quantifier, mais formidables en poids socio-politique.

2- Si le gouvernement central chinois s’écroule et que la Chine accède enfin de nouveau à la démocratie ( sa première expérience dans ce sens date de 1911 : première République chinoise), c’est tout le contexte de sur-exploitation des travailleurs chinois et en Asie du Sud et du Sud-Est qui s’en trouvera ébranlé.

Par ailleurs, délocaliser des usines de Chine n’est pas aisée en aucun cas : les autorités locales peuvent, sous les menaces de délocalisations, prendre des mesures de réquisition, de nationalisation, de confiscation.

Le régime dictatorial été depuis les années 1980 un des pires au monde pour les droits ouvriers tout en étant très « amical » aux investisseurs.

Si le courant change de sens, nul ne peut prévoir les réactions d’un régime paniqué par les conséquences de sa politique dite « d’ouverture »...au capitalisme le plus sauvage et déréglementé.

C’est bien pour cela que le patronat taïwanais avait pris les devants en rapatriant à Taïwan les productions les plus en pointe et en laissant en Chine les usines fabriquant des produits que l’on pourra sans difficulté produire ensuite aussi sur place.

Les sociétés les plus menacées sont celles qui n’ont jamais vu rien arriver dans cet immense pays et qui croyaient que la corruption active de l’Etat par leurs soins leur garantissait un régime esclavagiste éternel.

Quant à l’inde, vu ses traditions syndicales de luttes salariales, ses libertés acquises et ses gouvernements locaux sous pression forte de la population très solidaire, y délocaliser alors que le niveau de salaire y est plus élevé qu’en Chine ne semble pas être une option pour les patrons qui veulent quitter la Chine.

Le monde entier n’écoute pas les niaiseries stupéfiantes d’Emmanuel Chain sur M6 lorsqu’il parle de la Chine....Il existe des études et des organismes qui suivent la montée sans cesse plus puissante des grèves et émeutes ouvrières en Chine qui font aujourd’hui la une mondiale.

Il en est ainsi du China Labour Bulletin qui regroupe les militants syndicalistes indépendants chinois,

Bien cordialement,


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