Commentaire de easy
sur Où commence et où finit la polygamie ?


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easy easy 20 juillet 2010 15:38


Chers intervenants,

Je vous invite à faire un distingo entre nos deux sortes d’allergies. Celle qui concerne la sexualité-amour-conjugaison-alliance et celle qui concerne la tricherie aux allocs (ici je dis allocs pour faire court, mais s’y ajoutent bien entendu toutes les sortes d’avantages pécuniaires tirés des denires publics).

Vous conviendrez que l’affaire du polygame qui vient de défrayer la chronique présente un tableau où ces deux choses-allergies sont confondues.

Si même ici, nous ne sommes pas capables de séparer les deux types d’allergies, nous ne sommes pas près de trouver de solution valable.

La première allergie, la plus commode à dire, à justifie,r et la plus consensuelle, est celle de l’abus des deniers publics.
Que ces abus soient réalisés sur une base de Bouclier, sur une base d’oubli de déclaration de revenus, sur une base d’indemnité de chômage ou sur une base de sexualité-amour-conjugaison-alliance, dans tous les cas et définitivement, ils nous scandalisent, quand ce sont les autres qui les font en tous cas.

Ici, je vous invite à ne pas discuter de cette allergie là.
Ne parlons donc plus d’argent dans ce topic.

La seconde allergie, celle qui n’a trait qu’à la manière des uns et des autres de sexer-aimer-se conjuguer-s’allier, est nettement plus intéressante car, ça vous semble évident j’espère, elle évolue dans le temps. C’est d’elle dont je vous invite à débattre.

En 1900, (c’est histoire de poser une date) les Français semblaient, dans leur très grande majorité, convenir qu’il n’y avait qu’une seule bonne manière de sexer-aimer-se conjuguer-s’allier. Cette bonne et unique manière vous la connaissez.

En 1985, Marguerite Duras, qui avait pourtant déjà écrit L’Amant, avait encore un mal fou à oser avouer une chose « Oui, quand j’étais lycéenne à Saigon, en 1931, j’ai adoré faire l’amour avec un Chinois ». Quand elle était rentrée en France et a eu des responsabilités politiques, elle avait même été jusqu’à dire, en 1940, que les Blancs ne devaient pas se mélanger aux autres races (A l’époque, en France, ça ne posait aucun problème d’utiliser le mot race)
En effet, même après Mai 1968, Woodstock, Hair, Emmanuelle, Histoire d’O, Exhibition, la pillule, le vote des femmes et j’en passe, avouer qu’on avait aimé faire l’amour avec un Jaune quand on était une Blanche, n’était pas facile. 
(Après l’élection d’Obama, beaucoup d’Américaines qui avaient un compagnon Noir ont dit que désormais, elle n’hésitaient plus autant qu’avant de se montrer avec lui)

Il y a donc la question des mélanges raciaux qui s’est posée et les choses ont évolué dans le sens d’une plus grande tolérance. 
Il y a aussi la question des différences d’âge et là aussi les choses ont évolué (Cf ; les affaires Gabrielle Russier, Mary-Kay Letourneau, etc.) puisque nous avons des ministres qui vivent ou se marient avec des femmes qui pourrraient être leur fille du point de vue âge. Et pour ne pas passer pour un sexiste, il y a les Cougars.
Il y a aussi la question du partenaire unique ou pas
 Et ncore la question du partenaire de même sexe ou pas.
Tout cela a évolué. 

Le débat que j’aimerais que nous ayons sur ce topic doit chercher à répondre à la question, suivante : y a-t-il encore, pour une large majorité des Français, une seule bonne façon de sexer-aimer-se conjuguer-s’allier ?


Autant rappeler une très vieille constante.

Peut-être parce que depuis toujours, nous sexons en cachette des autres (Diogène de Sinope scandalisait parce qu’il lui arrivait de sexer avec une partenaire devant tout le monde) nous trouvons toujours -lorsque nous le découvrons en dehors du cinéma- que la manière de sexer des autres est répugnante.
Paul aime renifler l’anus de sa partenaire mais Jacques trouve ça dégoûtant. 
La relation très intime avec quelqu’un oblige -avec plaisir généralement- à transcender certaines répulsions qu’on a en principe avec autrui. La salive, les cheveux, le sang, les odeurs, les poils des autres dans la bouche ou la douche, nous dégoûtent, sauf s’il s’agit de notre partenaire très aimé-désiré.
Sans aller jusqu’à ce point des intimes, on couche très souvent avec une personne qui en dégoûterait bien d’autres et ce n’est pas souvent qu’on envie le ou la partenaire du voisin.


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