Commentaire de Internaute
sur Impossible de prévoir les démons


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Internaute Internaute 10 septembre 2010 08:25

L’article et les commentaires posent deux questions de fond.

Notre système judiciaire est entièrement conçu autour de l’idée de punition. On inflige une peine à quelqu’un pour le punir de ses fautes. Sous l’Ancien-Régime, les pires criminels devaient passer à la question extraordinaire puis faire amende honorable (ceux qui savent comprendront ce que cela signifie). La société a évolué tandis que le droit pénal reste fondé sur les mêmes bases. Je pense qu’il faudrait réorienter l’action de la juctice dans le sens de la protection des futures victimes et non pas de la punition des fautifs. Ce changement de paradigme introduira de nouveaux comportements bénéfiques à la société. Par exemple, les délinquants seront déplacés dans les nombreux motu du Pacifique dont la France a la garde. Ils y jouïront d’une grande liberté de mouvement permettant ainsi l’assouvissement des désirs droit-de-l’hommiste d’une partie de la population qui déplore la surpopulation carcérale et en même temps ils seront retirés du circuit fréquenté par les honnêtes gens. Nous remplaçons la double pleine par le double bénéfice. Il y en a qui vont crier au retour du bagne. Que nenni ! Il n’y aura aucune chaîne, aucun travaux forcé. Ce sera le Club-Med forcé.
Les crimes crapuleux retournent le coeur et provoquent le désir immédiat de vengeance mais fort heureusement ils sont extrêmement rares dans notre pays. Par contre, la petite délinquance, les vols, les dégradations, les petites attaques aux personnes, sont la plaie de la vie moderne et gâchent la vie de millions de gens. Il faudrait des peines exemplaires pour la petite délinquance (6 mois de prison ferme pour le vol d’un sac), contrairement à l’immunité parlementaire dont jouïssent les voyous.

La deuxième question est la dérive nauséabonde que prend notre droit et qui consiste à décanter les citoyens selon une hiérarchie tirée du chapeau. La loi Gayssot a marqué le départ de ce glissement vers les heures les plus sombres de notre histoire en faisant des juifs une caste de citoyens à part, jouïssant de lois spéciales les protégeant spécifiquement. Maintenant on vient de créer un deuxième rang, celui des policiers. L’article et les commentaires laissent entendre qu’il faudrait en créer un troisième, celui des femmes trentenaires violées. On ne peut que rejeter en bloc ces propositions. La vie d’un citoyen français doit avoir une valeur unique et indifférentiable pour le droit français. Que l’on soit juif, arabe, pompier, policier, vieille ménaupausée ou jeune pubère ne devrait absolument pas rentrer en ligne de compte pour évaluer la faute commise.

Finalement, remarquons que les juges ne font qu’appliquer la loi. Ce ne sont pas eux qui ont décidé qu’un multirécidiviste pouvait être relâché à mi-peine mais votre député. Celui-là même qui vient vous parler de démocratie, de république bisounours ouverte au monde entier, d’abri-bus, de droits sociaux et de développement social est celui qui en son âme et conscience a supprimé toutes les petites peines et relâché les grands criminels à mi parcours. Il est coupable d’avoir voté toutes les lois de l’OMC et de l’UE pour accélerer les faillites d’entreprises, nous mettre au chômage et créer un mal-être dans la population propice à l’augmentation de la délinquance. Au lieu d’accuser les magistrats, cessez de voter contre vos intérêts, ce sera déjà un premier pas dans la bonne direction.


Voir ce commentaire dans son contexte