jeudi 9 septembre 2010 - par Philippe Bilger

Impossible de prévoir les démons

J’espère que ce billet n’aggravera pas l’état de Me Eolas dont le sang, paraît-il, s’est "glacé" récemment à cause de moi.

Un homme est condamné en 2006 par la cour d’assises des Hauts-de-Seine à dix ans d’emprisonnement pour le viol en 2004, sous la menace d’un couteau et d’un tournevis, d’une jeune femme qui faisait son jogging. Au bout de seulement cinq ans d’incarcération, il est placé en libération conditionnelle par un juge de l’application des peines. Deux expertises psychiatriques auraient validé cette décision, l’une de manière mesurée, l’autre en l’estimant "excellente".

Ce même homme, après avoir respecté le suivi socio-judiciaire auquel il avait été astreint, a été interpellé le 7 septembre et a déclaré avoir tué, également à coups de couteau et de tournevis, une jeune femme de vingt-neuf ans après avoir tenté de la violer, alors qu’elle effectuait un jogging le 5 au soir à Marcq-en-Baroeul, dans le Nord. Il conduisait les policiers dans la forêt de Phalempin où le corps de sa victime était découvert. Déféré et placé sous mandat de dépôt, il a été mis en examen à Lille pour enlèvement, séquestration et viol avec arme suivi de meurtre.

Je n’ai pas envie de répéter que l’exécution des peines criminelles, dans certaines affaires, peut choquer, voire indigner. En tout cas, au moins susciter l’incompréhension. Il y aurait trop à dire en l’occurrence et à nouveau on se préoccuperait davantage de dénoncer mon absence de corporatisme et de solidarité judiciaire que d’examiner le fond de ma critique.

Il n’empêche que la répétition obsessionnelle d’agissements criminels similaires, avec une terrible aggravation, ne nous permet pas d’éluder la réflexion sur les critères qui ont justifié un avenir de liberté même conditionnelle pour leur auteur après son premier forfait. Sa victime d’alors, Caroline, avec une lucidité aiguisée par le souvenir du drame, souligne que ce qui est survenu il y a peu était "prévisible" (Le post, RTL, Europe 1, France Inter, Le Figaro). 

Il serait risible et surtout indécent, d’ironiser sur des experts qui à l’évidence se sont trompés sur l’évolution de la personne qu’ils étaient chargés d’examiner. Pouvaient-ils d’ailleurs faire autre chose que supputer, supposer, espérer ? Comment l’un d’eux a-t-il eu l’aplomb d’approuver sans retenue la libération conditionnelle ? Comme si psychologues et psychiatres étaient capables de mettre de la prévision là ou règne l’incertitude de la vie, de la certitude là où le déséquilibre et les fluctuations d’une personnalité créent souvent un cheminement erratique, de la plausibilité quand l’âme est soumise quelquefois à une inventivité et à une malfaisance folles. il faut arrêter de se réfugier, pour se donner bonne conscience et s’offrir de vagues garanties, derrière un discours qui, même s’il est prudent et compétent, laisse volontiers passer un parfum "scientiste" de vérité prétendument indiscutable. Les experts demeurent en face d’un inconnu qui, au sein de la personne à déchiffrer, les condamne à formuler des hypothèses, à écarter au mieux le pire, à pronostiquer exceptionnellement le meilleur. Mais l’homme a des ombres, des recoins, il se cache autant à eux qu’il se cache à lui-même. Ils affirment que sans risque il peut retrouver l’air libre mais le prochain crime les confrontera à leur finitude. Je suis persuadé que c’est en réalité accabler les psychologues que de leur confier la lourde mission de nous décharger de notre responsabilité et de nous prédire un futur qu’ils sont impuissants à deviner. Sauf à se hausser dramatiquement du col. Ils devraient, plus que personne, accepter cette conviction mélancolique que le crime menace inéluctablement au creux de quelques existences et ne pas mythifier cette humanité dont la réalité ne cesse d’attiser les pulsions.

Autant, dans le débat judiciaire, ils apportent une lumière nécessaire à l’élaboration d’une peine équitable, autant ils donnent aux magistrats et aux jurés des pistes de nature à enrichir l’appréhension de l’accusé ou de la victime, autant, pour éclairer l’avenir au sortir de la prison, ils sont désarmés. Pour ces criminels sexuels, ils ne peuvent pas davantage soutenir qu’ils seront à l’abri d’une pulsion irrépressible que l’inverse. On leur demande trop quand, tout au plus, leur intuition nue n’a le secours que d’une expérience professionnelle qui n’évite pas les paris.

Ils sont évidemment incapables de prévoir les démons.

Cet homme, nous signale le procureur de Lille, a suivi à la lettre les prescriptions socio-judiciaires. Pourtant, les crimes ont été commis en même temps qu’il s’adonnait à la "normalité" qui lui était imposée et que peut-être il avait adoptée en croyant à ses bienfaits. Mais le fascinant et le redoutable tiennent à cette coexistence, dans certains destins criminels - coupables mais aussi victimes d’eux-mêmes -, du jour et de la nuit, d’une quotidienneté cherchant à stabiliser et d’un territoire sombre prêt à surgir, d’un équilibre précaire et d’une maladie noire, des banalités et des démons. A cette intime confusion entre le désir de se pacifier et la hantise de se perdre. Qu’à côté du suivi donnant l’impression d’une réussite ait pu se développer la montée et la poussée de l’horreur - comme si le même être était clivé en se présentant rassurant mais en se sachant possédé - constitue le lugubre enseignement de cette tragique histoire. Celle-ci démontre aussi que le manque de moyens dénoncé par l’USM n’est pas tout. Pendant que l’officiel mis en place fonctionne correctement, l’officieux intime se déglingue. Les crédits ne peuvent pas lutter contre ces tréfonds à l’égard desquels celui qui aurait seule prise sur eux s’abandonne au contraire à leur obscure toute puissance (JDD.fr).

L’article 729 du code de procédure pénale décrète, sans aucun humour, que "la libération conditionnelle tend à la réinsertion des condamnés et à la prévention de la récidive". Pourquoi ne pas tenter d’expérimenter un autre système ? Une analyse lucide des comportements et des infractions pour échapper à un subjectivisme forcené qui ne cesse de faire de terribles dégâts. Pourquoi ne pas s’interroger sur une prévention de la récidive qui résulterait plus de l’exécution de la peine que de son affaiblissement ?

Si on ne prévoit pas les démons, on peut au moins retarder leur sortie.



82 réactions


    • BlackMatter 9 septembre 2010 18:56

      Sur la page dont vous mettez le lien, j’ai cru remarqué le texte suivant : « À l’inverse, le risque d’erreur judiciaire ne doit pas, pour autant, leur faire refuser de voir les cas dans lesquels aucun doute n’est à retenir. »

      Ben ça n’empêche pas les erreurs judiciaires.
      Tous les comdamnés l’ont été par des jurys au dela de tout doute raisonnable comme dit ll loi. Pour les jurys il n’y avait pas de doute.
      Et pourtant, il y a eu des erreurs judiciaires avérées par la suite.

      Et je suis sûr que vous n’aimeriez pas être condamnés à mort alors que vous êtes innocents... La tête sous la guillotine, vous seriez toujours aussi sûr que ce que vous avancez ou preferiez vous avoir quelques années devant vous pour prouvez votre innocence même si vous devez les passer en prison ?


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 9 septembre 2010 19:11

      « La tête sous la guillotine »

      Remarque archaïque ne correspondant en rien à ce que j’ai écrit.


    • BlackMatter 9 septembre 2010 19:41

      Ben vous êtes plutot de mauvaise foi

      Vous écrivez :
      « En conséquence, la peine de mort peut être appliquée à des primo-criminels avérés afin de rendre la justice pour le crime perpétré et assurer la société de l’élimination de tout risque de récidive. »

      Vous partez donc du principe qu’on peut être sûr à 100% qu’un primo-criminel soit avéré...
      Il n’y a donc jamais d’erreur judiciaire et il est inutile alors de laisser le temps en prison lui offrir une chance de prouver son innocence...
      Et tant pis si des innocents se prenne une injection létale (ce qui n’est guère moins archaique que la guillotine, il s’agit de donner la mort), pourvu qu’on élimine le risque de récidive.

      On peut aussi dire qu’un innocent en prison va se battre pour faire triompher la vérité, pour que le vrai coupable soit identifiée ce qui évitera une éventuelle récidive. Et il faut parfois des dizaines d’années !
      Par contre, si l’innocent a été exécuté, je vous laisse deviner le reste.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 9 septembre 2010 23:34

      « vous êtes plutot de mauvaise foi »

      Non. J’assume tout ce que j’écris.
      Mais, je n’ai absolument pas mentionné « l’archaïque guillotine » au titre des modalités d’exécution.
      C’est vous qui en avez parlé.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 10 septembre 2010 09:29

      @JPL


      Non à la peine de mort. Pour quelque raison que ce soit, c’est le début d’une dérive. Mais quiconque a commis deux (2) actes de violence graves ne devrait pas être remis en liberté. S’il l’est, c’est le début d’une autre dérive. On parle de prévision. NON ! On suppute les chances que le récidiviste s’amende, alors que l’important est la possibilité qu’il ne s’amende pas.

      Le but premier de la justice N’EST PAS de punir les coupables. Le but premier de la justice N’EST PAS de les réhabiliter. Le but premier de la justice est de proteger les innocents.

      Je vais de ce clic proposer un article . Un simple fait vécu qui m’a profondément marqué j’espère qu’il sera publié sur Avox. (Le lien ci-dessous n’est pas vers cet article)


       Pierre JC Allard



    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 septembre 2010 11:28

      Par Pierre JC Allard (xxx.xxx.xxx.52) 10 septembre 09:29
      « Non à la peine de mort ».

      Vous avez parfaitement le droit de le proclamer. Je n’en ai pas moins de légitimité à penser le contraire.


    • Cogno2 10 septembre 2010 12:05

      Vous avez parfaitement le droit de le proclamer. Je n’en ai pas moins de légitimité à penser le contraire.

      Et sinon pour les erreurs judiciaires ?
      C’est vous qui assumerez les cas d’exécution d’innocents ?
      Vouloir la peine de mort c’est réagir à l’émotif, à l’instantané, sans voir les conséquences qu’il y a derrière.
      Et je rigolerai si c’était vous qui étiez condamné et exécuté par erreur.

      Ah oui, et oubliez le coté dissuasif de la peine de mort, ou que vous regardiez, ça n’a jamais fonctionné.


    • BlackMatter 10 septembre 2010 18:55

      Jean-Pierre Llabrés se moque bien des arguments que l’on peut apporté.
      Même la main dans le sac de ses contradictions, il continuera à jouer au innocent tel un politique verreux pris en flagrant délit.

      IL NE VEUT QUE FAIRE DE LA PROPAGANDE ET DE LA PUBLICITE VERS SON BLOG.
      IL NE S AGIT EN AUCUNE MANIERE DE DEBAT.


    • BlackMatter 10 septembre 2010 19:06

      « Ah oui, et oubliez le coté dissuasif de la peine de mort, ou que vous regardiez, ça n’a jamais fonctionné. »

      Et oui.
      Et pour une raison assez simple : quand on commet un crime ou un délit, on part du principe qu’on ne se fera pas prendre.... C’est de la psychologie niveau débutant.


  • Fergus Fergus 9 septembre 2010 16:41

    Bonjour, Philippe.

    Ces affaires de récidive sont particulièrement éprouvantes car elles soulignent en effet les carences de la justice et des experts chargés de se prononcer sur la dangerosité des individus. 

    Cela dit, je ne comprends pas que, dans des cas analogues, il ne soit pas recouru systématiquement au bracelet GPS, d’un coût pourtant relativement faible en regard de risques de récidive que l’on ne peut pas évaluer. Certes, ce bracelet ne peut en théorie empêcher de se commettre un crime. Mais il est fortement dissuasif pour les pervers ordinaires capables de calcul et qui ont forcément conscience du fait qu’ils seront très vite repris et réincarcérés pour de nombreuses années. Ce bracelet risque pourtant, et c’est là sa limite, d’être inopérant sur les cas qui relèvent d’une grave pathologie pouvant conduire à des passages à l’acte sur des pulsions irrépressibles.

    Un autre débat devrait être ouvert sur l’application des peines. S’il est vrai qu’il faut toujours donner un espoir de sortie anticipée aux détenus, sans aucun doute y a-t-il une réforme à conduire sur ce thème. Car la diversité des peines prononcées pour un même crime peut être effarante et aller du simple au triple pour un viol de nature identique (par exemple 6 ans ici et 18 ans là). Certes, l’histoire des condamnés n’est pas la même, pas plus que la personnalité des victimes ou le poids du milieu. Mais au delà de ces éléments, ce qui joue de plus en plus, et vous êtes bien placé pour le savoir via les confidences des magistrats, c’est la manière dont les jurés tiennent ou ne tiennent pas compte des réductions de peine, souvent en fonction de l’attitude et du discours d’un président ici plus ou moins directif, là plus ou moins impliqué.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 septembre 2010 16:57


    Article intéressant. En tant que psychologue, je suis assez d’accord avec les idées avancées et, en particulier, la conclusion.

    Je crois que les prétendues expertises psychiatriques ou psychologiques sont avant tout pifométriques dès lors qu’elles se prétendent prospectives.
    La première loi de la psychologie n’est autre que la loi du vivant : la reproduction. Ce qu’au niveau psychologique, on appelle l’habitude. Le fameux « qui a bu, boira » en est un exemple.

    Il faut de très sérieuses raisons pour pouvoir écarter avec confiance l’hypothèse la plus probable qui est que celui qui a commis un acte délictueux sur la base de pulsions toujours présentes le commettra à nouveau, car la raison est toujours la dupe de l’émotion.

    Dans le doute, il vaut mieux éviter d’écarter l’hypothèse en question.
    Quitte à récompenser les détenus criminels pour bonne conduite, je préfèrerai qu’on le fasse avec de l’argent par exemple ou de meilleures conditions de détention plutôt que par un allègement de la peine.


    • Gaston_06 9 septembre 2010 18:55

      En tant que psychiatre (non expert), j’attends effectivement toujours la littérature scientifique qui attesterait de l’utilité et de la pertinence des expertises psychologiques et psychiatriques censées évaluer le risque de récidive.
      Par contre je ne suis pas d’accord avec votre conclusion, ni celle de l’auteur, qui me paraît une pente glissante vers l’enfermement définitif de tous les « déviants » « au cas où ». Avec cette logique on ne laisse plus sortir personne de prison (violeurs, voleurs, agresseurs...) puisque statistiquement ils sont tous à risque de récidive.


    • Philou017 Philou017 9 septembre 2010 22:34

      je suis assez d’accord avec l’incapacité des psychiatres à prévoir l’évolution d’une personne déséquilibrée à travers une expertise. Maintenant ca ne veut pas dire qu’il ne faille pas envisager l’amélioration de son état et la fin de ses actes criminels.

      Mais pour cela, il faudrait un suivi médical fort, et non seulement cela, mais la mise en place de thérapies permettant une vraie évolution de la personne, ainsi que l’observation la plus précise de son état et évolution.

      Or, nos prisons sont dans un état lamentable, et hébergent de nombreuses personnes présentant des problèmes psychologiques graves, et qui ne reçoivent que très peu d’assistance.
      De plus, dans l’entassement des prisons, les actes sexuels déviants sont nombreux et les cas de prisonniers violés sont multiples.

      Dans ces conditions, comment s’étonner de récidives, spécialement chez ceux présentant des troubles psychologiques. Je suis même étonné qu’il n’y en ait pas plus.
      La prison aujourd’hui ne peut plus remplir sa fonction d’offre de rédemption et les conditions qui y règnent peuvent dans pas mal de cas aggraver le risque criminogène et de récidive.

      Les pays développés qui connaissent une criminalité faible ont eux en général de bonnes prisons, avec un accompagnement conséquent des détenus.

      Cet état des prisons est à mon avis aussi une attitude criminelle, concernant les politiques qui en sont responsables (les mêmes qui stigmatisent l’insécurité).

      Ce qui est prévisible, c’est qu’une partie du peuple, dans sa profonde bêtise, demandera à l’avenir plus de sécurité et de sévérité, en oubliant que le répréssif ne peut être qu’une partie d’un arsenal sécuritaire efficace.
      Bonjour le retour au moyen-âge de la pensée.


    • Gaston_06 10 septembre 2010 08:24

      Je pense surtout qu’il faut éviter de confondre justice et psychiatrie, et d’avoir des demandes irréalistes concernant la psychiatrie.
      La psychiatrie sert à soigner les maladies mentales. Pas à punir ou à gérer des délinquants. Donc encore moins à prévoir ou empêcher la récidive de crimes ou de délits.
      Ca, c’est de la criminologie (et encore), qui n’est pas une science plus exacte que la psychiatrie.


  • Dominitille 9 septembre 2010 17:39

    Supprimer les remises de peine serait un minimum. Un crime commis et puni à x années de prison doit pouvoir être fait en totalité. La justice française est trop laxiste et permissive avec les délinquants et oublieuse de ses devoirs envers le peuple français dont elle doit défendre les intérêts. 
    Le constant est terrible d’ années en années, les libérations anticipées sont plus souvent des échecs cruels que de véritables réinsertions dans la société, qui elle ne veut pas de ces brebis galeuses. 
     


    • Fergus Fergus 9 septembre 2010 18:52

      Non, Dominitille, la remise de peine doit être maintenue car elle est un élément très fort d’équilibre psychologique des détenus qui peuvent s’accrocher à un espoir, aussi ténu soit-il. En revanche, il conviendrait sans doute de ramener la possibilité de remise de peine de 50% actuellement à 20 ou 25% au maximum. Et sans doute faudrait-il que les peines soient prononcées de manière transparente par les jurys, c’est à dire sans que soit fait par les membres de ces jurys un calcul de peine sur le fait que le condamé béneficiera ou non d’une remise durant sa détention.

      Autre chose : contrairement à ce que vous écrivez, les récidives en matière criminelle sont peu nombreuses, fort heureusement, Philippe Bilger pourra le confirmer. Mais elles sont souvent très médiatisées et, compte tenu de l’horreur qu’elles suscitent, engendrent des réactions épidermiques ou des prises de position démagogiques parfois totalement déraisonnables. Le problème n’est évidemement pas simple, mais il doit être traité avec le recul nécessaire et en évitant dans la mesure du possible de faire parler son instinct, ce qui n’est pas toujours facile, j’en conviens.

      Bonne journée.


    • Furax Furax 9 septembre 2010 19:16

       « la remise de peine doit être maintenue car elle est un élément très fort d’équilibre psychologique des détenus qui peuvent s’accrocher à un espoir, »

      Cette phrase est aujourd’hui inaudible. Ca suffit !
      Je ne parle même pas de la malheureuse jeune femme, mais de son ami, de ses proches. Qu’en est-il de leur « équilibre psychologique » ? A quel espoir vont-ils s’accrocher ?

      Les mots semblent totalement dénués de sens :
      Qu’est’ce qu’une « perpète » limitée à vingt ans ?
      Peut-on parler de « pulsion » à propos d’un type qui fait des repérages depuis des jours et passe ses nuits à traquer sur internet ?

      Enfin, la moindre des choses serait de diffuser largement dans les médias l’identité des « experts » voire des juges d’application des peines qui commettent des erreurs aussi graves de conséquences


    • Fergus Fergus 9 septembre 2010 20:00

      Je crains, Furax, que vous ne parliez avec votre instinct, pas avec votre raison. Qu’il faille prendre des mesures drastiques pour sinon éliminer, du moins réduire considérablement le nombre des récidives criminelles ne fait aucun doute, et j’y souscris sans hésiter. Cela dit, quand je mentionne la nécessité de garder au détenu un minimum d’espoir, ce n’est évidemment pas par compassion pour un homme qui a commis un acte horrible, mais par pragmatisme, et cela tous le personnel pénitentiaire le sait parfaitement.

      Pour ce qui est des « pulsions » régulèrement mises en avant par les pervers et leurs avocats pour expliquer l’inexplicable, nul doute qu’il s’agit là d’un système d’atténuation de la responsabilité inacceptable dans nombre de cas, et probablement dans celui qui nous occupe aujourd’hui. Mais il existe aussi des cas pathologiques tels que ces pulsions existent et existeraient y compris si le libéré conditionnel portait un bracelet électronique. Ni vous ni moi n’y pouvons rien, hélas ! D’où la nécessité de trouver des solutions adaptées qui puissent satisfaire la légitime attente des victimes, mais également le traitement humain de leurs bourreaux irresponsables.

      Bonne soirée.


    • Dominitille 10 septembre 2010 20:54

      Bonsoir Fergus,
      Je ne suis pas d’ accord avec vous. Une peine de 10 ans prononcé par un tribunal lors d’un procès en assises doit être exécutée en totalité. Le condamné a commis un crime parfois irréparable, donc il doit être puni et vous, vous voudriez maintenir les remises de peine parcequ’il doit se réadapter dans la société ? mais moi, je ne veux pas de ce type dans la société tant qu ’il n’a pas payé sa dette pour cette société.
       Cessons de croire que ces criminels ont compris la leçon et que le fait de les condamner fait d’eux des agneaux. Ils se fichent royalement de leurs victimes. 
      Cessons de nous apitoyer pour ces criminels, apitoyons nous d’ abord et seulement pour les victimes. 
       


    • Fergus Fergus 12 septembre 2010 09:38

      @ Dominitille.

      Le problème, c’est que de plus en plus de jurés, sourds aux avertissements du président du tribunal, tiennent compte de ces remises de peine et votent en conséquence pour une peine aggravée censée compenser dans leur esprit cette remise de peine qui les heurte.

      Résultat : tel condamné prendra 15 ans de réclusion au lieu des 10 qui correspondent plus à la faute commise. Et il n’est pas rare désormais de voir appliquer à des viols simples des peines proches du maximum (20 ans), précisément pour tenir compte des remises de peine. 

      C’est n’importe quoi ! Raison pour laquelle il faut réformer ce système et diminuer fortement les remises de peine, mais sans les annuler pour les raisons évoquées plus haut, puisque de toute manière la remise de peine est d’ores et déjà intégrée dans la peine prononcée dans la plupart des cas. Mais sans discernement et avec d’énormes disparités liées à le personnalité du président du jury et à sa capacité à canaliser ou non, voire à orienter, le vote des jurés.

      Bnne journée.


    • Dominitille 12 septembre 2010 17:17

      Fergus,
      Qu’ est-ce qu’un viol simple ??? oseriez-vous dire à une victime de viol simple qu’ après tout 10 ans c’est beaucoup trop car son bourreau a le droit de se réinsérer dans la société ? 
      Les Français ont-ils tant de mal à punir les responsables d’ actes criminels ?
      On fait tout un battage honteux pour la réinsertion de criminels, mais que fait-on pour la réinsertion de leurs victimes ? L’ administration française est-elle si soucieuse de vouloir atténuer leur douleur ? Quels hommes ou femmes publics, politiques ont réellement pris en compte le désarroi des victimes ? 
      Pour indemniser une victime c’est le parcours du combatant. On hiérarchise la violence subie. Mais quant aux condamnés la remise de peine est automatique ! 
      En France, doit-on être plutôt bourreau que victime pour se sentir compris par la société ??
       
       


    • Fergus Fergus 12 septembre 2010 17:54

      Ne vous méprenez pas, Dominitille, je ne prétends évidemment pas diminuer la responsabilité d’un auteur de viol. Ayant été juré d’assises confronté à des affaires de viol aggravé particulièrement éprouvantes car destructrices pour les victimes, je fais simplement la différence la différence entre un viol sans violence physique particulière et un viol commis sous la menace d’une arme ou accompagné de coups particulièrement violents, entre un viol commis sur une personne adulte non diminuée et un viol commis sur une personne dépendante par un adulte ayant autorité sur elle.

      A l’évidence il doit subsister une échelle de peines correspondant à la gravité des faits commis. Actuellement le maximum pour un viol est de 20 ans, et je m’étonne que les verdicts pour un viol simple, dans le sens où je l’ai décrit ci-dessus, se rapprochent désormais très souvent de ce maximum. Si un viol simple doit valoir 15 ans, alors le viol aggravé doit désormais être puni d’une peine allant jusqu’à 25 ans. Je ne dis rien d’autre concernant le tarif. Mais, même si cette échelle de peines devait évoluer vers plus de sévérité, je maintiens qu’il faudrait conserver un volant, sans doute réduit mais réel, de remise pour les raisons invoquées antérieurement.

      Bonne journée.


  • antonio 9 septembre 2010 17:47

    J’ai vu le témoignage de sa première victime de ce criminel, une jeune femme qui a fait preuve d’un sang-froid extraordinaire, admirable, ce qui lui a permis de sauver sa vie.
    A l’annonce de sa libération, elle a déménagé ; et elle l’affirme : « J’ai toujours su qu’il recommencerait ». 
    Ne pouvait-on pas « entendre » cette jeune femme lors du délibéré pour la mise en liberté conditionnelle ? Elle le dit : « Il portait ça en lui... »

    Condamné à 10 ans de réclusion, il n’en fait que 5...
    Personne ne comprend.

    D’accord avec votre conclusion.


    • leypanou 9 septembre 2010 18:00

      « Condamné à 10 ans de réclusion, il n’en fait que 5... » : vous auriez préféré combien : 20 ? Ce serait pas mal effectivement. Je crois même qu’on peut aller jusqu’à 30. Et pendant qu’on y est, pourquoi pas 40 ?


    • Fergus Fergus 9 septembre 2010 19:01

      @ Antonio.

      Les victimes sont évidemment les dernières personnes à pouvoir donner un avis « objectif » sur un criminel. Peut-être pourraient-elles donner leur avis, comme cela se pratique dans d’autres pays, mais à titre uniquement consultatif. Impossible d’aller au delà car nombre des victimes, encore traumatisées, sont dans l’incapacité d’exprimer une opinion dénuée d’implication personnelle forte, voire d’un désir de vengeance toujours présent des années après.

      Bonne journée.


    • Gaston_06 9 septembre 2010 19:02

      Vous pensez qu’il y a beaucoup de victimes de violeurs qui affirment « C’est bon, vous pouvez le libérer, je suis sûre qu’il ne recommencera pas ! » ?


    • antonio 10 septembre 2010 00:04

      @ Fergus,
      D’accord avec vous sur l’essentiel...disons à titre consultatif, bien sûr ; il faut dire que la personnalité de cette femme qui témoignait m’a frappée : elle faisait preuve de recul ; mais c’est vrai que peu de victimes sont capables d’un tel esprit d’analyse, ce qui se comprend aisément.


    • antonio 10 septembre 2010 00:06

      @ Leypanou,
      N’importe quoi ! condamné à 10 ans, qu’il en fasse 10, c’est tout.


  • jean 9 septembre 2010 17:57

    Bonsoir Philippe, merci de cet article, probléme insoluble que le traitement de « monstres » que pensez vous de la prison sans gardiens en Corses ? espace laboratoire depuis 60 ans bientot et avec 0% de récidive ?


    • Yaltanne 10 septembre 2010 11:12

      Jean : Ah oui ? Ça existe la prison sans gardiens ? Comment cela fonctionne-t-il ?
      Un lien peut-être ?

       :)


  • Yohan Yohan 9 septembre 2010 18:21

    Les psychos sérieux n’ont pas de certitudes. D’ailleurs, il faudrait se garder d’en avoir sur ce genre d’individu. Quitte à prendre un avis, je me serai fié plutôt à celui de la précédente victime de ce monstre. La question est de savoir "pourquoi remettre ce genre d’individu en service avant la fin de sa peine, sans autre préconisation qu’un vague suivi social et médical, surtout quand on en connait les limites ? 
    Je m’adresse à vous Monsieur Bilger et au travers de vous, à votre corporation. Le bracelet électronique est-il fait pour les chiens ? car il est fort possible que ce détraqué aurait hésité avant de passer à l’action s’il avait eu le bracelet électronique. Vous ne m’oterez pas de l’idée que l’idée de passer au travers ne l’ait pas effleuré au moment se mettre en chasse....


  • paul 9 septembre 2010 18:23

    Devant cette grosse erreur qui a été commise comme d’autres récemment (Toulouse) , tout le monde réagit comme Mme Michu : les expert qui ont laissé sortir le criminel sont nuls,
    il faut durcir les peines , la castration est peut être la meilleure solution ....
    D’ailleurs pour un fait divers dramatique analogue, sarko la mine grave, flanqué de Dati l’incompétente, sur le perron de l’Élysée, en avait profité pour justifier sa peine-plancher .
    Au 20 h de TF1, le téléspectateur pose sa cuillère à soupe et applaudit !

    La grande misère du monde judiciaire s’est aggravée ces dernières années, non seulement avec les restrictions budgétaires , mais avec le tout répressif . Notamment la psychiatrie est
    le parent pauvre de ce ministère .Quel spécialiste veut travailler dans le monde carcéral quand il sait qu’il n’aura aucun moyen nécessaire ?

     http://www.medicosocial.com/spip.php?article10


  • Diva Diva 9 septembre 2010 19:17

    Face à la potentialité de la récidive de ce genre de comportement, il n’ y a pas d’autre solution, en cas d’absence de peine de mort, que celle qui consiste à de ne plus jamais laisser sortir ces individus !

    Car à mes yeux, il n’est plus possible de faire confiance à un individu qui s’est rendu coupable de ce genre de comportement notoirement criminel.
    Dans la mesure où je ne crois absolument pas à la moindre possibilité de réinsertion, en pareil cas, ne plus jamais laisser ce genre de criminel recouvrer le moyen de recommencer, me semble relever du bon sens le plus élémentaire !

    Je rajouterais même que les individus responsables de sa sortie, et peu m’importe qu’ils aient ou non respecté la loi, sont au moins autant coupable que le récidiviste, qui n’aurait pu récidiver sans eux !

    La loi est parfois mal faite, laxiste, débonnaire, et il serait temps, si nous voulons éviter d’autres drames, de rendre à la perpétuité sa véritable définition !


    • Fergus Fergus 9 septembre 2010 20:07

      Je comprends ce que vous dites, Diva, mais si l’on vous écoutait, cela reviendrait à supprimer toute hiérarchisation de la peine liée à la gravité des faits : un viol simple, au motif qu ’il pourrait donner lieu à récidive, devrait valoir à son auteur la même peine que celle qui serait encourue par un criminel en série, auteur de meurtres abominables.

      C’est contraire à toute idée de justice, et cela suppose de surcroît qu’il n’existe pour personne de possibilité de rédemption.
       
      A lévidence, la solution n’est pas dans cette extrêmité si opposée aux principes de droit qui doivent régir la justice d’une démocratie adulte et responsable.

      Bonne soirée. 


    • Diva Diva 9 septembre 2010 21:18

      Bonsoir Fergus

      A mes yeux la notion même de viol simple est une aberration !
      Tout viol est un crime et doit être sévèrement réprimandé par une peine d’au moins 30 ans incompressibles !

      Certes, je ne mets pas au même niveau un violeur et un meurtrier en série, qui à mes yeux ne devrait logiquement plus jamais pouvoir sortie de prison, mais que penser alors d’un faux monnayeur qui encoure plus d’années de prison qu’un assassin d’enfants ?
       
      Où situer véritablement la justice dans cette hiérarchisation absurde qui conduit à considérer la vie d’un individu moins importante que du papier ?

      Quant à la rédemption, je n’y crois guère : la prison ne permet qu’exceptionnellement à un individu de revenir moralement et psychologiquement sur la gravité de son acte. La plupart des enbastillés sortent renforcés dans l’idée que la justice, en les emprisonnant, les a privé de la liberté de s’adonner à leurs penchants funestes !

      Il ne faut pas une éternité pour réaliser que l’on a mal agit ! Ainsi donc, un individu qui aura vécu bon nombre d’années derrière les murs d’une cellule, passera mentalement par tous les stades ; le regret, le remord, l’injustice, l’amertume, et au final, une forte envie de rattraper le temps perdu !

      Souvent aux dépens d’une prochaine victime !

      Comme le rappelle Allan au capitaine Haddock : « Qui a bu, boira » !

      J’écris tout cela alors même que je ne suis pas directement concerné.
      Mais assurément, si un membre de ma famille avait été victime de ce genre de dégénéré (car l’usine humaine n’est qu’une usine et fabrique parfois des unités totalement défectueuses), nul doute que je serais bien plus radical à l’égard de la sanction !

      Évidemment, je sais bien que la justice est là pour gérer les conflits entre les hommes, mais il devrait y avoir, en toute logique, des solutions plus justes, à mi chemin entre la justice personnelle et une hiérarchisation des peines, inadaptée et au final, très peu répréssive !

      Le véritable problème est que nous n’avons pas remplacé la peine de mort par un moyen efficace d’empêcher les monstres d’alimenter leur appétences !


    • morice morice 9 septembre 2010 23:42

      Le véritable problème est que nous n’avons pas remplacé la peine de mort par un moyen efficace d’empêcher les monstres d’alimenter leur appétences !


      si, ça s’appelle la peine incompressible. 

  • Yaka Yaka 9 septembre 2010 19:19

    "Mais l’homme a des ombres, des recoins, il se cache autant à eux qu’il se cache à lui-même."

    Je crois que c’est la raison principale de l’incertitude de l’analyse psychologique.


  • tvargentine.com lerma 9 septembre 2010 19:34

    SI je comprend bien,il vaut mieux violer et assassiner une femme plutôt que de braquer une banque ?????

    Pourquoi des braqueurs de banque sont encore en prison,alors que ce fou est sorti ??

    La justice a t-elle les moyens financiers d’avoir une short list de professionnelle en expertises non bâclées ?

    Dans la mesure ou la justice à payer une prestation de service pour avoir des « expertises » pour ce fou,oui,je considère que la justice est responsable,à commencer à ces « fonctionnaires » dont le 1er magistrat de ce pays devrait révoquer de l’administration

    http://www.tvargentine.com


    • BlackMatter 9 septembre 2010 19:53

      Ah...

      Tu veux donner aux médecins une obligation de résultat ?
      Mais c’est un impossible sinon il faudrait poursuivre les cancérologues chaque fois que quelqu’un meurt d’un cancer.

      Ils ne peuvent qu’avoir une obligation de moyen et agir en fonction de l’état de la science.


    • panpan 9 septembre 2010 21:09

      Bien sûr qu’il vaut mieux violer et assassiner une femme que de braquer une banque.
      Leur sacro-saint pognon est bien plus protégé que la vie d’une femme.
      C’est quand on touche au fric qu’on prend le plus cher. La vie d’un homm - a plus forte raison d’une femme- a beaucoup moins d’importance.


    • morice morice 9 septembre 2010 23:32

      Pendant ce temps là un Papy de 72 ans croupis toujours en prison depuis 2 mois


      LOGIQUE : il a tiré sur des gens qui ne le menaçaient pas : il n’y avait pas légitime défense.... vous voulez transformer la France en OK Corral ? ARMER TOUT LE MONDE ?

      c’est DEBILE comme réflexion, même à droite ils ne le défendent plus....

    • Massaliote 10 septembre 2010 09:56

      Exact. Monsieur Galinier aurait du arguer qu’il a été saisi par une « pulsion ». « je dormais, quand j’entendis un bruit inquiétant. Je descendis avec mon fusil et vis 2 créatures indéterminées surgies de je ne sais où. Une irrésistible pulsion me saisit et me fit faire feu contre ma volonté profonde » Il aurait fait 8 jours d’hôpital psychiatrique et serait libre en attendant son procès. Les experts se seraient battus pour expliquer le phénomène. Compte tenu de ses antécédents et du fait que les dernières expertises démontrerait que l’intéressé ne semble pas sujet à récidive, il prendrait six moix avec sursis. smiley


  • armand armand 9 septembre 2010 20:57

    Bon rappel...
    On constate en ce moment des juges qui laissent en liberté un multirécidiviste soupçonné de braquage, une bande d’énergumènes antisémites qui agressent deux juifs à coups de couteau ; des « experts » qui libèrent un violeur à la moitié de sa peine...
    et on maintient en prison un septuagénaire qui défend son foyer contre des cambrioleuses...
    Oh, et j’allais oublier un tribunal administratif de Versailles, suivi de celui de Lille, qui estime que l’occupation illégale d’un terrain privé ou public ne saurait constituer un trouble pour l’ordre public.

    Si l’on voulait nous rappeler le spectre des « juges rouges » des années 70, acharnés à détruire la société de l’intérieur, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

    Sinon, sur le fond de l’affaire, ce qui choque - outre le chagrin et la colère de voir étouffer une vie, et de quelle façon, par un monstre, c’est la toute-puissance d’« experts » qui peuvent ainsi se substituer au jury.
    Certes, si le taré en question avait assassiné après avoir purgé la totalité de sa peine, le fait aurait été aussi grave. Mais le contexte radicalement différent, car on ne voit pas au nom de quelle légitimité des commissions peuvent se substituer au jury.


    • morice morice 9 septembre 2010 23:30

      « On constate en ce moment des juges qui laissent en liberté un multirécidiviste soupçonné de braquage, »


      réfléchissez au lieu de ressortir votre bréviaire de facho : dans ce cas là, le gars avait été arrêté sur dénonciations : or les policiers n’avaient pu trouver AUCUNE preuve à charge contre lui : le magistrat NE POUVAIT PAS FAIRE AUTREMENT : ou demain vous partez en prison vous même car votre voisin ne peut plus vous piffrer. 

      c’est à se demander si vous avez un cerveau parfois, Armand...

    • Fergus Fergus 10 septembre 2010 11:13

      Désolé, Doume, mais il semble bien que Morice ait raison en ce qui concerne le délinquant de Grenoble : rien de sérieux ni de convaincant ne figurait apparemment dans le dossier. En conséquence, le magistrat, pourtant réputé dur, ne pouvait probablement pas faire autrement sauf à violer les règles qui président à l’incarcération. Quant au réclame à la Justice de s’exercer pleinement, cela doit se faire pour tous, victimes et prévenus.

      Bonne journée. 


  • cmoy patou 9 septembre 2010 21:48

    Les délinquants sexuels sont je crois parmi ceux qui récidivent le plus, effectivement notre justice a commis des fautes graves fautes qui vaudrait pour le simple quidam à un minimum de punition or dans chaque institution quand des erreurs sont commises elles ne sont jamais punies. Les fautes : relâcher un délinquant sexuel sans prendre le minimum de précautions, on place bien des puces electroniques dans la couenne des requins ou des chiens etc.....- et là un monstre libéré sur l’avis de quelques experts part en chasse sans aucun garde fou pour la société !


    Effectivement dans notre société un braquage même sans bléssés coûte beaucoup plus cher pour l’auteur que pour un viol et dans certains cas meurtres passionnels etc.....- 

    Je crois que dans certains états aux States quand un délinquant sexuel arrive dans un quartier on prévient la population pourquoi ne pas l’ appliquer chez nous ?


    • morice morice 9 septembre 2010 23:40

      « Les délinquants sexuels sont je crois parmi ceux qui récidivent le plus, »


      et hop ça recommence et c’est FAUX  : statistiquement, ce sont ceux qui récidivent LE MOINS. Avant d’écrire des conneries, renseignez vous donc : même à TF1 ça a été dit....

      on place bien des puces electroniques dans la couenne des requins ou des chiens etc

      on devrait vous mettre quelque chose ailleurs, mais bien profond.

      Je crois que dans certains états aux States quand un délinquant sexuel arrive dans un quartier on prévient la population pourquoi ne pas l’ appliquer chez nous ?

      c’est en Angleterre et ça pose de sacrés problèmes ... et pas pour le violeur. Demain, on va envoyer des courriers dans votre ville en disant que vous en êtes un : après, vous vous démerderez pour prouver que non : or ça, ça n’arrête pas d’arriver.... c’est donc INGERABLE comme méthode !

      encore un post et vous redemandez l’usage du pilori là... 

      à vous lire, c’est évident... 

      Pour reconnaître le con, pas besoin de se baisser, il suffit de le côtoyer, de lui parler. Si vous n’en connaissez pas, soit vous avez une chance exceptionnelle, mais j’en doute, soit vous en êtes vous-même un, et peut-être même le roi. Ne pleurez pas si vous êtes un con, toute chose ayant sa fin, pour notre plus grand plaisir, vous finirez par en crever un jour. Comme quoi, il n’y a que dans le malheur, que le con réussit à faire le bonheur des autres.

      c’est bien vous vous êtes fait le portrait...

    • cmoy patou 10 septembre 2010 09:45

      @Morice,

      Comment avez vous fait pour vous reconnaître dans le portrait d’un con ? trop bon le morice !

      Maintenant faudrait peut -être aussi apprendre à lire et tourner sept fois votre clavier dans la bouche ce qui ne devrait pas vous poser de problèmes vu votre égo !

      Tâchez de retenir « je crois » n’est pas une affirmation.

  • Thomas Roussot Thomas Roussot 9 septembre 2010 21:51

    Retarder ou accélérer la sortie de démons ne change pas leur nature, il faudrait surtout en finir avec le pouvoir donné à une pseudo science parfaitement subjectiviste de déterminer de façon totalement aléatoire et arbitraire la dangerosité des individus, je parle de la psychiatrie. Ces « experts » qui entraînent par exemple des innocents à la pendaison en les accusant d’inceste (affaire Outreau) ou atténuent le risque de rechute (tous les jours) et influent sur des magistrats dépassés qui dans le doute s’abritent derrière ces faux scientifiques pour relâcher des récidivistes à foison.


  • morice morice 9 septembre 2010 23:25

    ah, ça nous change de ceux qui avaient déjà oublié le sort de Bontems et qui voulaient déjà ressortir la raccourcisseuse....


  • ddacoudre ddacoudre 9 septembre 2010 23:59

    bonjour bilger

    une bonne analyse de la limite de la croyance en la toute puissance des spy de toutes sortes pour nous prédire le futur. eux savent et connaissent leurs limites, ce sont les populations qui désirent de leur part des certitudes qu’ils ne peuvent détenir (heureusement).

    il en est de même de la croyance en l’accomplissement de la totalité de la peine, l’histoire pénale et carcérale est là pour nous le démontrer, s’il existait une solution efficace depuis le temps nous l’aurions trouvé. nos avons même vue que la peine de mort n’est pas dissuasive de la survenance d’autres crimes de même nature. l’acceptation de nos propres limites humaines est toujours difficile dans une société qui fait miroiter le pouvoir de la science de tout solutionner.

    au moyen âge il a fallut sortir du tout théologique pour avancer, aujourd’hui il nous faut sortir du scientisme populiste qui vend avec l’hédonisme « commercialiste » une existence sans drame, alors qu’ils égrainent à longueur de journée des litanies de faits divers, qui tuerait tout humain d’angoisse si nous n’avions pas un garde fou biologique qui fait fi de toutes ces crimes et délits dont l’on nous asséne, pour trouver les moments heureux dont chaque humain a besoin pour vivre.

    il semble que dans nos sociétés nous n’ayons toujours pas compris que nous crontruisons socialements nos crimes et délits, définir des comportements associaux inclus inévitablement qu’il en demeurera un certain nombre car le parfait n’est pas de ce monde, et aucune peine dans quelque pays que ce soit n’a pu inverser cela.

    cordialement.


  • bourrak 10 septembre 2010 00:20

    J’aimerais bien savoir si les psys qui on lut Cleckley ou Hare auraient fait de même que ceux qui ont relaché ces êtres dangereux.


  • W.Best fonzibrain 10 septembre 2010 00:34

    je pense que pour les viols, après une récidive, ces gens devraient être éliminés, ils sont un dangers ingérable.


    si un délinquant sexuel récidive c’est qu’il est trop malade et que la sanction n’a pas d’effet pour lui.



  • steban steban 10 septembre 2010 01:03

    Lors de mes années d’études en Psychologie. J’avais un très bon professeur de Psychologie Clinique, criminologue qui plus est.
    Une de ses déclarations qui m’a marqué était :
    « N’importe qui parmi vous tous, dans cet amphi, peut un jour ou l’autre se retrouver déstructuré et commettre des actes dont il aurait cru improbable auparavant »

    La folie, l’acte criminel est potentiellement possible chez les individus que l’on dit « normal ».

    Cela laisse à réfléchir...

    De plus, notre entourage peut véhiculer une image, une opinion négative de nous même, et il est très facile de se laisser contaminer jusqu’à s’y identifier pour de bon . Ou parfois c’est les attentes contradictoires de l’extérieur qui éparpillent l’esprit, démontent nos verrous et laisse sortir une animalité attestant de notre inconfort.

    On peut voir que l’état de folie n’apparait pas par le maintient de notre gestion psychique en adéquation avec les règles de la société et de la protection que l’on se crée par rapport à l’extérieur.
    Mais voilà une autre donné qui vient compliquer la chose, qui est à prendre en compte, c’ est le fait que nous n’avons pas la même histoire, et un même évènement peut être vécu totalement différemment...
    Lorsque l’on juge le démon, nous ne savons pas par quoi il est passé pour en arrivé là ... Son acte est non conforme à ce qu’attend la société. Mais il nous est difficile d’imaginer les forces en actions qui pousse l’individu à commettre ce genre d’acte.

    Pour imager la situation que peuvent vivre ces personnes, prenons l’exemple de celui qui veut arrêter de fumer. C’est simple d’apparence, et pourtant certains n’y arrivent tout bonnement pas.
    Manque de volonté ? Entourage qui n’aide pas ? Qu’importe ... Ce qui est sure c’est qu’il n’ira pas en prison pour avoir failli à sa lutte, qui se résume à ne pas porter une cigarette au bec.

    Tout ça pour dire, dans notre normalité, nous sommes influencé, très souvent prisonnier de petits actes inoffensifs... Le poids des habitudes et des traumatismes y est pour beaucoup...
    On n’est pas égaux sur ce que nous portons en nous ... Nous n’avons pas les mêmes éléments qui font obstacle et nous pourrissent l’existence. On est tellement outré par la forme de l’acte horrible, qu’on se refuse à imaginer que ce cache au fond une extrême intensité pulsionnelle bien ancrée.

    Pour finir, car il est tard... et que la fatigue tend à perdre ma cohérence.
    Jj’ai envie de dire : ce n’est pas totalement de leur faute si les démons sont ce qu’ils sont.

    Notre société est tellement individualiste. Les familles dont tellement préoccupées à cacher leurs problèmes, tellement peu confidentes.Le système scolaire semble de moins en moins adapté et respecté. La violence et la pornographie mènent la danse sur les écrans et les moniteurs.

    Quoi de plus normal que certaines dérives surgissent...

    Les démons ne sont que le résultat, le pâle reflet d’une société désunie, dont les repères et les limites s’effilochent de plus en plus....


  • vinvin 10 septembre 2010 02:04

    IMPOSSIBLE DE PRÉVOIR LES DÉMONS .



    Pourquoi ce titre ?....

    Il n’ y a pas que des violeurs et/ou/ tueurs en séries qui sont des démons. Des démons il y en a partout, et certains n’ ont meme pas l’ air en appat-rence ( si, si, en deux mots,...) d’ être des démons. Certains mènent une vie d’ appat-rence normale ( malgré qu’ ils fassent du mal autour d’ eux, et causent des tors,) et a coté de ça ils vont meme a l’ église pour cacher leurs véritables personnalités.

    EXEMPLE : la soeur de ma mère résident 6 rue du château a Pujaut est très forte pour ça. Cette saloperie va a l’ église tous les dimanches, mais elle n’ a pas hésité a m’ escroqué la somme de 10.000 euros, et a balancer dans tout le village des saloperies sur mon père, qui sont totalement fausses et infondées.

    Ha, contrairement a moi, elle, elle ne fume pas, elle ne bois pas, et ne dit pas de gros-mots !... Par contre elle adore enculer les gens a chaque fois qu’ elle en a l’ occasion.

    Pour cette saloperie, sa mauvaise foie, sa fausse dévotion, sa connerie et sa méchanceté, est a un tel paroxysme que pour elle sa devient presque un art !

    Vous voyez-bien qu’ elle aussi est un Démon ?

    Bref, elle est l’ Antéchrist du village !


    (Désolé d’ avoir quelque peu détourné le sujet de l’ article,...) mais ce que je voulais faire passer comme message, c’ est qu’ il existe plusieurs catégories de DÉMONS :

    1/ Il y a ceux que l’ ont voient, ( comme les criminels par exemple,) :

    2/ Et il y a ceux que l’ on ne voient pas, et qui passent inaperçus, ( mais de qui il faut également se méfier !.....).





    VINVIN.


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 10 septembre 2010 06:40

    Mon expérience (23 ans au Ministère de la Justice ; PJJ) m’a fait cotoyer beaucoup de délinquants et de criminels, j’ai aussi cotoyé des psychologues, psychiatres, et il m’est resté quelques interrogations :
    -qui peut accepter dans une société dite évoluée que des gens totalement mal à l’aise dans leurs pompes puissent devenir psychologues, analystes, psychothérapeutes ;
    que ces gens se soignent au miroir de leurs patients.
    -qui peut accepter que ces gens puissent être amenés à infléchir une décision de justice (notamment celles données par des jury d’assises) sans pouvoir être poursuivis ensuite en cas d’erreur ?
    Ils ont le pouvoir sans en avoir les responsabilités, extraordinaire !


    • steban steban 10 septembre 2010 10:53

      Qu’est ce que « être bien dans ses pompes » ?
      Est ce une nécessité ?
      Je ne crois pas.
      Surtout pour la société dite évoluée qui fuit la souffrance, qui se renferme dans un confort et qui refuse de se responsabiliser avec honnêteté.

      Les Crises font du bien.
      Les erreurs, les démons nous rappelle nos angles morts, qu’il est grand temps de s’occuper.

      Je ne vois pas l’intérêt de jeter la pierre aux psychologues de tout bord, ils font ce qu’ils peuvent.... Mais je dois avouer que parmi eux, on y trouve beaucoup d’incompétent (ou plutôt pour être moins rude, des gens qui ne sont pas assez lucide de se retirer de leur métier quand ils se trouvent dans une mauvaise passe), tout comme dans notre gouvernement, les hôpitaux, les écoles, etc....

      Dans tout les cas l’aide, le soin et l’enseignement n’est pas une mince affaire.

      Ceux qui ne ce sont pas essayé à cela, et qui n’ont vu que ce sont des milieux où il est difficile de rester intègre en toutes circonstances , où le désarroi ou l’arrogance peut prendre possession de notre esprit et faire émerger la fameuse image « pas à l’aise dans leur pompe » ...
      ceux là .... mieux vaut qu’ils se taisent, et qu’ils s’occupent de ce qu’ils ne maîtrisent pas dans leur vie quotidienne.

       


  • Clojea CLOJEA 10 septembre 2010 08:17

    Pourquoi la justice française continue-t-elle de prendre des pyschiatres comme experts ? Les pychiatres sont des imposteurs,donc pourquoi leur faire confiance ? Pour remettre en liberté des criminels patentés ? C’est ce qui se passe, et c’est scandaleux.
    Mr Bilger, pourriez vous regarder ce point de vue de plus près ?


  • Internaute Internaute 10 septembre 2010 08:25

    L’article et les commentaires posent deux questions de fond.

    Notre système judiciaire est entièrement conçu autour de l’idée de punition. On inflige une peine à quelqu’un pour le punir de ses fautes. Sous l’Ancien-Régime, les pires criminels devaient passer à la question extraordinaire puis faire amende honorable (ceux qui savent comprendront ce que cela signifie). La société a évolué tandis que le droit pénal reste fondé sur les mêmes bases. Je pense qu’il faudrait réorienter l’action de la juctice dans le sens de la protection des futures victimes et non pas de la punition des fautifs. Ce changement de paradigme introduira de nouveaux comportements bénéfiques à la société. Par exemple, les délinquants seront déplacés dans les nombreux motu du Pacifique dont la France a la garde. Ils y jouïront d’une grande liberté de mouvement permettant ainsi l’assouvissement des désirs droit-de-l’hommiste d’une partie de la population qui déplore la surpopulation carcérale et en même temps ils seront retirés du circuit fréquenté par les honnêtes gens. Nous remplaçons la double pleine par le double bénéfice. Il y en a qui vont crier au retour du bagne. Que nenni ! Il n’y aura aucune chaîne, aucun travaux forcé. Ce sera le Club-Med forcé.
    Les crimes crapuleux retournent le coeur et provoquent le désir immédiat de vengeance mais fort heureusement ils sont extrêmement rares dans notre pays. Par contre, la petite délinquance, les vols, les dégradations, les petites attaques aux personnes, sont la plaie de la vie moderne et gâchent la vie de millions de gens. Il faudrait des peines exemplaires pour la petite délinquance (6 mois de prison ferme pour le vol d’un sac), contrairement à l’immunité parlementaire dont jouïssent les voyous.

    La deuxième question est la dérive nauséabonde que prend notre droit et qui consiste à décanter les citoyens selon une hiérarchie tirée du chapeau. La loi Gayssot a marqué le départ de ce glissement vers les heures les plus sombres de notre histoire en faisant des juifs une caste de citoyens à part, jouïssant de lois spéciales les protégeant spécifiquement. Maintenant on vient de créer un deuxième rang, celui des policiers. L’article et les commentaires laissent entendre qu’il faudrait en créer un troisième, celui des femmes trentenaires violées. On ne peut que rejeter en bloc ces propositions. La vie d’un citoyen français doit avoir une valeur unique et indifférentiable pour le droit français. Que l’on soit juif, arabe, pompier, policier, vieille ménaupausée ou jeune pubère ne devrait absolument pas rentrer en ligne de compte pour évaluer la faute commise.

    Finalement, remarquons que les juges ne font qu’appliquer la loi. Ce ne sont pas eux qui ont décidé qu’un multirécidiviste pouvait être relâché à mi-peine mais votre député. Celui-là même qui vient vous parler de démocratie, de république bisounours ouverte au monde entier, d’abri-bus, de droits sociaux et de développement social est celui qui en son âme et conscience a supprimé toutes les petites peines et relâché les grands criminels à mi parcours. Il est coupable d’avoir voté toutes les lois de l’OMC et de l’UE pour accélerer les faillites d’entreprises, nous mettre au chômage et créer un mal-être dans la population propice à l’augmentation de la délinquance. Au lieu d’accuser les magistrats, cessez de voter contre vos intérêts, ce sera déjà un premier pas dans la bonne direction.


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 10 septembre 2010 13:52

      Dommage, beaucoup de choses bonnes dans votre commentaire, mais la premiere phrase est totalement fausse : la base est chrétienne, c’est la rédemption ! La punition n’est qu’une de facettes ...


  • Emile Red Emile Red 10 septembre 2010 10:17

    Au droit d’un problème posé à l’envers, on ne peut s’attendre qu’il soit résolu dans le bon sens.

    Mettre la récidive comme point de départ d’une analyse est tout bonnement tordu et va à l’encontre même d’une société qui a pour caractéristique principal d’être imparfaite.

    M. Bilger, cet article est en droite ligne avec ce populisme qui envahit l’ensemble de notre pays. Nous ne savons plus réfléchir, il nous faut dire et agir, user de la langue et du gourdin, à se demander si sous les calvities précoces ou les chevelures hirsutes trône encore un cerveau capable de mesure, de prendre du recul.

    Alimenter la polémique sur la récidive c’est condamner une seconde fois la très grande majorité des délinquants ayant purgé leur peine et trouvé dans l’insertion sociale un second souffle à leur vie.
    Alimenter cette polémique c’est aussi faire fi de toute logique qui veut qu’on mette le bœuf avant la charrue et non l’inverse, lorsque le délinquant a accomplie sa peine, il n’y a aucune assurance qu’il ne récidive pas et il serait criminel de maintenir un homme en détention « au cas où ».

    A trop vouloir aseptiser notre monde, nous nous dirigeons droit dans un mur inextricable où eugénisme, ségrégation ou mise au banc seront la devise qui prendra place sur le fronton de nos mairies.
    Comme il est impossible de prévoir, il est tout aussi impossible de légiférer de manière juste sur la justice, quel que soit le système adopté il faudra toujours entériner les risques d’erreur, croire le contraire est une utopie pour ne pas dire une idiotie et à l’échelle d’une réalité peu ou prou satisfaisante où la récidive n’est qu’un avatar de faible amplitude, la seule solution est de pouvoir mettre tous les atouts possibles dans le sens d’un mieux vivre aussi bien pour les victimes que pour les délinquants libérés.

    De là, la sagesse serait de rétablir les responsabilités à qui de droit, que le délinquant paie est une chose, mais qu’il paie dans les conditions favorables à une bonne réinsertion n’est pas de son ressort mais bien du notre et plus précisément de nos élus qui ont la part belle quand même la justice se positionne à leur côté quand manifestement ils ont failli.

    Des prisons délabrées, un personnel inadapté, un suivi médical indigne, une justice indigente, un accompagnement improductif, une réadaptation sociale inexistante sont les maux qu’il faut éradiquer avant de vouloir éradiquer, ou tout au moins diminuer, la criminalité qui, nous le savons bien, ne disparaîtra pas malgré tout, parce que l’homme est homme avec ses faiblesses, sa versatilité et ses inconstances.

    M. Bilger vous nous servez une salade où seule est présente la vinaigrette....


    • voxagora voxagora 10 septembre 2010 13:31

      Bien d’accord.

      Mais il ne faut pas oublier l’habileté de faire dériver sur les psys
      (dont à aucun moment il n’est précisé quelle méthode ils utilisent,
      parce qu’un psychopathologue criminologue c’est autre chose qu’un
      comportementaliste, par exemple) les batailles d’idées,
      comme ça on oublie de débattre sur, par exemple et au hasard,
      les avocats généraux pris dans leur ensemble.
      .

  • frugeky 10 septembre 2010 11:08

    De toute façon l’erreur est humaine et le juge un expert-psychologue qui s’ignore.
    L’individu criminel n’est pas plus décelable à priori que le juge vénal.


  • Superyoyo 10 septembre 2010 11:45

    Il faut arrêter de raisonner à titre personnel et réfléchir à quelle société nous voulons.

    A titre personnel, comme beaucoup, si on viole quelqu’un de ma famille je vais souhaiter sa mort et même avec torture préalable.

    Mais je préfère une société où on laisse une chance aux gens de se racheter (comme Jean Valjean)


    • antonio 12 septembre 2010 12:02

      Précision : la société ne laisse aucune chance à Jean Valjean de se racheter ( Jean Valjean
      condamné à cinq ans de bagne pour avoir volé un pain.) Le policier Javer le poursuit de sa haine tout au long du roman.


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 10 septembre 2010 13:22

    « On ne prévoit pas les démons » : oui c’est vrai.

    Quoiqu’étant plutôt portée à souhaiter une justice répressive dans le cas de vrais crimes (meurtres mais pas en état de légitime défense ; viols), je suis toujours mal à l’aise quand j’entends jeter la pierre aux psy et aux magistrats qui ont libéré un détenu qu’ils croyaient être non-dangereux et qui a récidivé.

    Cela dit, comme le souligne le procureur Bilger (du moins c’est ce que je comprends de son article) :

    - certes, les démons sont imprévisibles et il est mahonnète de reprocher à des professionnel de ne pas les avoir prévus
    - mais il y a un autre problème pour lequel la justice doit des comptes au citoyen (j’ai dit et je répête : doit des comptes, comme un mauvais serviteur doit des comptes à son maître ; la justice est un service public qui doit des comptes au citoyen) c’est la diminution constante du tarif des condamnations, lesquelles sont en outre de plus en plus amputées ; qu’un violeur condamné en 206 soit dehors en 2010, le vrai problème est là, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un cas unique.


    • Emile Red Emile Red 10 septembre 2010 15:00

      On voit bien là le côté humain de la Segurane, elle ne parle pas de Peine mais de Tarif, joli sens de la justice qui se paie au plus offrant......
      Lorsque vous êtes en peine vous vérifiez votre ^porte-monnaie je suppose. Mais que savez-vous de la peine.... et des prisons ?

      Vous êtes bien ce que vous êtes.


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 10 septembre 2010 13:54

    condamné en 206, avant ou après JC ?
    et puis que les « tarifs » des punitoons diminuent, c’est une bonne nouvelle, cela entre dans le cadre de la lutte contre l’inflation, madame Lagarde doit être fière


  • Le Hérisson Le Hérisson 10 septembre 2010 14:58

    Bonjour M. Bilger,

    Quelque chose ne lasse pas de m’étonner dans ce genre d’affaires. Les psychiatres ou les criminologues qui observent et étudient ce type de comportements ont semble t-il oublié les études cliniques concernant la perversion. En effet, on sait, depuis Freud, par exemple, qu’est associé à ce type de structure psychique, y compris pour les pervers non criminels, un aspect de manipulation, de déni du bien et du mal, et de narcissisme.

    Je ne parle pas ici de la « perversion » au sens commun, mais au sens psychanalytique, qui concerne donc aussi bien d’autentiques criminels que des personnalités qui gèrent leur symptômes différemment.

    Aussi, la « bonne conduite en prison », par exemple, est un grand « classique » des pervers sexuels en prison. De même que la manipulation de leur interlocuteur, souvent à l’insu de ce dernier, fut-il psychologue ou psychiatre. C’est d’ailleurs la raison qui conduit nombre de psychothérapeutes et de psychanalystes à refuser les thérapies classiques en direction de ces malades, car ils ne sont pas capables de s’ouvrir au praticien, tel un patient souffrant par exemple d’une inhibition névrotique.

    Des traitements psychothérapeutiques adaptés ont cependant été mis au point, même s’ils restent aléatoires et devant être conduits par des psychologues très expérimentés. Par conséquent, la prison sans traitement ne sert à rien et la « bonne conduite » n’est évidemment pas un critère.

    Dans la presse, j’ai lu que le contrôle judiciaire impliquait pour ce récidiviste une « visite une fois par mois chez un médecin » (il n’était pas spécifié : un psychiatre). N’importe quel bon psychologue, etc. vous dira que ceci est très notoirement insuffisant, voire absolument inopérant. On ne peut donc que s’interroger sur le manque de moyens et de compétences mis en oeuvre pour prendre en charge ce type très particulier de délinquants, dont les symptômes, syndrôme de répétition, manipulation, etc, sont pourtant très bien connus.


  • Lord WTF ! BABA SHILOM : ZE LOST PROPHET 10 septembre 2010 15:05


    BABA SHILOM a dit :

     

    Si ton père avait été ta mère, et ta mère avait été ton père : toi-même, serais-tu alors ton frère ou ta sœur ?

     

    Si tu n’as pas la réponse, alors ne te pose pas la question…

     

    Et hop…une grosse taffe….hmmmmm


  • lambert 10 septembre 2010 15:20

    C’est qui est le plus inquiétant, c’est que malheureusement on ne puisse

    pas savoir si un violeur va récidiver, encore quelques années (espérons le ...) peut être
    qu’un scientifique trouvera un test sanguin ou autres qui pourra aider
    les magistrats à ce faire une conviction , pourquoi pas ...
    Au fait il serait intéressant de savoir si des chercheurs travaillent dans ce sens ?
    Pour en revenir à ce monstre, il a été libéré 5 ans plus tôt, s’il avait accompli sa peine
    en totalité, il aurait assassiné une autre personne probablement !
    C’est effrayant...


  • antonio 12 septembre 2010 11:27

    Vu hier soir dans l’émission « Revu et corrigé » de Paul Amar, l’intervention en direct de la première victime, d’un criminologue et du Président de l’Association des JAP.
    Le criminologue a expliqué que le fonctionnement du cerveau humain était encore en grande partie un mystère. Il a expliqué aussi que l’association de la « castration chimique » et d’une psychothérapie pouvait laisser espérer « au mieux » 25 pour cent de récidives en moins...
    Selon ses dires, même sous « castration chimique » un individu peut ressentir des pulsions qui
    l’incitent au viol car c’est le cerveau qui commande.
    Une lucidité et une modestie que je salue.


  • antonio 12 septembre 2010 11:57

    Le viol a été utilisé et l’est encore malheureusement comme arme de guerre ; c’est dire combien il est « efficace » ( quel mot affreux !) pour détruire un être humain et son entourage.
    Comment survit la victime d’un tel acte de barbarie ? A DEMI-MORTE ou A DEMI-VIVANTE ?
    Je sais bien que le grand mot à la mode en ce cas c’est « reconstruction » et patati et patata... mais je ne crois pas qu’on se « reconstruise vraiment ; on » vit " avec durant toute son existence : la plaie est moins infectée, suppure moins mais elle est toujours là...Et c’est ce qu’ a expliqué la première jeune femme victime de ce pervers, jeune femme dont j’admire l’extrême courage.
    La Justice se rend-elle compte vraiment que le viol est un des crimes les plus odieux ?


  • edzez edzez 12 septembre 2010 12:16

    c’est bien la science , mais si une personne est atteint d’un mal psychique ou de schyzophrenie , il y a l’exorcisme qui est efficace dans certain cas.

    Il faut réapprendre à ces hommes l’abstinence et le controle de sois , chose qu’on apprend dans l’islam.


  • edzez edzez 12 septembre 2010 12:17

    quoi qu’il en soit, un meutrier doit recevoir la sentence maximal , la peine de mort ou l’enfermement à vie.


  • pigripi pigripi 12 septembre 2010 13:01

    Maitre Bilger fait une réflexion pertinente mais générale, il omet de dire que la grande majorité des violences sont commises par des hommes sur des femmes.
    Une magistrate disait que 60% des dossiers qui sont soumis aux assises concernent des crimes sexuels.
    30% des détenus incarcérés dans les prisons le sont pour crimes et délits sexuels.

    Notre société encourage la violence contre les femmes à travers les pubs porno chics, les discriminations sexistes, une certaine complaisance vis à vis des agressions sexuelles qui vont de la drague insistante à la punition de celle « qui l’a cherché ».
    Et pour couronner le tout, l’insulte la plus mode est « nique ta mère », personne ne s’insurgeant du fait qu’un groupe musical adopte ce nom, que des rappeurs populaires le répètent sur tous les tons.

    Dans notre société, la femme reste une proie potentielle, avec une indulgence profonde et culturelle, souvent inconsciente, des policiers et des magistrats vis à vis de ces hommes dont la sexualité et les pulsions sexuelles et agressives seraient une fait de la nature, irrépressible car dû à la testostérone qui fait la virilité sociale de l’homme.

    Qu’est-ce qu’une bonne conduite en prison pour un violeur ?
    Que fait-on du témoignage de sa première victime connue dans le cas cité ? Il ne vaudrait rien contre celui d’experts, la plupart du temps masculins qui ont « naturellement » intégré la naturalité de la pulsion sexuelle irrépressible du mâle ?

    Une manière de prévention serait d’encourager le respect des filles et le contrôle des « pulsions » des garçons dès la maternelle. N’oublions pas aussi que vers 11 ans tous les petits garçons ont vu au moins une fois des films pornos dans lesquels les femmes sont traités comme des bêtes à les faire jouir et que pour la plupart, c’est la seule éducation sexuelle qu’ils reçoivent.
     L’éducation et la société dans son ensemble ont un rôle à jouer dans la prévention des crimes sexuels.

    Après le crime, on peut toujours parler des sanctions, de la répression, de la surveillance, de la rééducation, des soins, de la réinsertion mais ça ne sert à rien dans un contexte où la femme reste une personne de seconde zone, une chose qu’on peut se payer, dont on peut se servir, qu’on peut vendre et acheter, qu’on sous paye dans les entreprises, et qu’on peut insulter sans risques.

    Quand la loi anti raciste a été votée, des féministes ont demandé que l’on vote aussi une loi anti sexiste ce qui a été refusé au motif que le racisme recouvrait aussi le sexisme. C’est faux et nous en avons des preuves tous les jours.
    Il serait plus que temps de reprendre le projet de loi anti sexiste avec des volets prévention, éducation et sanctions autres que la prison qui renforce les criminels dans leur malitude..

    Les hommes n’aimant pas le sang, les souffrances et les larmes, une bonne sanction serait de les obliger à travailler ou séjourner en observateurs dans les services d’urgence où on accueuille les femmes victimes de violence conjugales, de viols, de sévices et dans les morgues où on autopsie les femmes mortes sous les coups, la torture et le viol.


    • edzez edzez 12 septembre 2010 13:22

      sans oublier , l’education sexuel à 11ans , n’importe quoi ce pays , y a de quoi rendre nos enfants pervers sans repère , sans respect pour l’ordre social , sans respect pour les principes du mariage ...

      J’ai vu que cet année ou l’année derniere , il y a eu un cas d’inceste , la justice française etait incapable de juger l’affaire, il n’existait pas encore de loi la punissant.

      En martinique , c’est courant l’inceste .


  • pigripi pigripi 12 septembre 2010 13:15

    La psychiatrie ne s’est jamais remise de son utilisation à des fins coercitives, du fait que pendant des siècles on enfermait les « géneurs » (Antonin Arthaud, Camille Claudel, Vincent Van Gogh, etc) pour préserver l’ordre social.
    On le sait, l’enfermement psychiatriques des dissidents était une pratique courante en Urss.

    On peut comprendre que les psychiatres tiennent à prendre des distances vis à vis de la répression judiciaire et se positionner clairement en thérapeutes indépendants du système. Mais ce comportement les conduit parfois à des indulgences irresponsables.
    Souvenons nous de Ricard Dunn, l’assassin fou de Nanterre. Il avait auparavant menacée un psychiatre d’un service étudiant avec un révolver et ce psy ne l’avait pas signalé pour préserver sans doute la relation thérapeutique dans l’espoir de soigner le malade.

    Il appartient aux psychiatres de se débarasser de leurs inhibitions et de leurs mauvais souvenirs de l’époque où la psychiatrie était auxiliaire de justice sans prêter attention aux accusations qui continuent à aller dans ce sens malgré l’indépendance réelle de la psychiatrie.


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