Commentaire de Philou017
sur « La cité du mâle » : France Culture a tenté de discréditer l'émission d'Arte


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Philou017 Philou017 1er octobre 2010 21:11

Un petit complément sur le terrain fort instructif :

A Vitry, les habitants sont nombreux à avoir vu des extraits de « La Cité du mâle », postés sur Internet. Ils se disent « estomaqués ». Comme avant eux les résidents de Tremblay-en-France filmés par TF1 (« Mes voisins sont des dealers »), ou ceux de Sarcelles par M6 (« Un été dans la cité »), ils estiment que le documentaire donne une image négative de leur quartier. « Vitry n’est pas Kaboul ! » Les jeunes pointent des erreurs : « Les images n’ont pas été tournées dans la cité Balzac. » «  Rachid n’est pas le meilleur ami du meurtrier de Sohane, il n’est même pas d’ici, c’est un bourge qui vit dans un pavillon. » « Okito n’est pas chef de bande il n’a pas “saigné sa soeur”, il l’a frappée. » Coordinatrice de projets au centre social Balzac, Khoukha Zeghdoudi interroge : « Pourquoi s’être concentré sur quelques jeunes qui n’ont aucune conscience du poids des mots ? » Elle reconnaît que les insultes se sont banalisées, que le machisme et les violences existent, que les hommes sifflent les filles. « Mais s’ils étaient aussi barbares que dans le film, je changerais de métier ! La mort de Sohane est heureusement un cas isolé. » Les relations filles-garçons en banlieue sont l’un des sujets les plus complexes à traiter. Selon Luc Bronner, journaliste au «  Monde », auteur de « La Loi du ghetto » (Calmann-Lévy), la brutalité, les tensions sont moins liées à des motifs culturels ou religieux qu’au ressentiment que les garçons nourrissent face à la réussite des filles. A tous les niveaux – scolaire, social, judiciaire–, les filles s’en sortent mieux. Ce fossé pousse les pères et les fils à se replier sur des logiques machistes. Mais, pour décrypter tout cela, il faut du temps.

La banlieue devenue un cliché

Cette polémique renvoie au traitement médiatique de la banlieue, enfermée dans les faits divers, souvent survolée rapidement. « Les habitants des quartiers n’ont pas de porte-parole ni de représentants qui maîtrisent les codes médiatiques, regrette Nordine Nabili, rédacteur en chef du Bondy Blog. Ils se sentent souvent trahis. » Effet boomerang  : les journalistes sont souvent aussi bien reçus que les policiers... «  Si la fracture se creuse encore, poursuit Nordine Nabili, il deviendra impossible de faire des reportages dans les cités. »

http://www.elle.fr/elle/Societe/News/Machisme-en-banlieue-le-docu-qui-fait-polemique/


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