Commentaire de CC
sur La civilisation de la contagion


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CC (---.---.168.74) 7 mars 2006 11:56

Il existe une classe de moutons auxquels on a infusé le virus de voir des moutons partout en dehors d’eux-mêmes. L’auteur de l’article, comme tant d’autres, semble en faire partie.

Mais l’on pourrait aussi considérer l’auteur comme un fervent défenseur d’une belle idée qui dépasse les individualités humaines, celle du doute cartésien, qu’il estime salutaire non seulement pour lui-même mais en fait pour l’ensemble de l’humanité. De ce doute il ne doute pas, et c’est bien ainsi qu’il en peut faire un appui solide.

Voilà ce que ne comprend pas et ce que négligent toutes les généralisations basées sur les théories mémétiques, de la contagion, etc : Les virus ne sont que des parodies des entités vivantes « normales », celles qui, dans une certaine mesure, se suffisent à elle-même et remplisent un rôle fondamental dans l’écosystème général dont elles font partie.

Qu’ils soient biologiques, informationnels ou idéels, les virus ne représentent pas l’ensemble des êtres existants mais simplement la classe des parasites. Devrais-je soutenir que le doute cartésien est un virus ? Dans la pensée de l’auteur, peut-être, au vu du résultat.

La question n’est pas « le doute cartésien est-il un virus ? » ou « l’islam n’est-il qu’un ensemble de virus ? » Elle est plutôt : « quelles représentations de la doctrine l’islam sont des virus et quelles autres sont des idées solides sur lesquelles le croyant peut s’appuyer sans nul doute ? » Et de même pour le doute cartésien.

Pour chacun de ces deux sujets, l’auteur semble véhiculer quelques idées simplistes à côté d’autres idées qui le sont moins. A vous de juger, en doutant ou en croyant, selon votre nature. Mais dans tous les cas :

Assimiler toute idée, tout dogme qui fédère un certain nombre d’être humain à un virus revient à assimiler la culture entière ainsi que tous les êtres biologiques à des virus, ce qui est manifestement absurde : que resterait-il à parasiter ?

L’appel à la vigilence vis-à-vis de l’appareil médiatique et publicitaire contemporain me semble correct, temps cette machine semble être faite pour la génération des virus culturels. Seulement le moyen de cette vigilence peut être l’isolation culturelle, le doute philosophique comme il peut-être la religion, le tout dans des proportions diverses, les deux premiers moyens étant infiniment plus limités que le troisième mais peut-être suffisant pour cette simple tâche.


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