Commentaire de Nouri
sur Non, la France n'est pas l'Allemagne !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Nouri Nouri 16 février 2011 13:31

Vivant moi-même en Allemagne depuis bientôt 9 ans et travaillant dans l’industrie de l’automatisation, je confirme globalement les propos de l’auteur même si quelques paragraphes sont un peu écrit à l’emporte-pièce.

De manière générale, il est vrai que, du patron jusqu’à l’ouvrier, chacun s’attache à faire du bon boulot. Ceci étant vraiment remarquable dans les PME/PMI. Pour les structures plus grosses du DAX, il ne faut pas se leurrer, c’est la même stratégie industrielle que les groupes gigantesques du CAC40 (vente, acquisition, vue à court terme, bénéfices rapides et importants en ligne de mire...).

En Allemagne, très souvent, le critère premier est la qualité du produit. Le bénéfice en soit n’est pas forcément un but à atteindre rapidement et « coûte que coûte ».
Les Allemands ont plutôt une pensée de leur schéma productif qui s’inscrit dans le long terme :
Savoir-faire ---> Qualité ---> Haute valeur ajoutée ---> Bénéfices ---> Formation ---> Savoir-faire (et la boucle est bouclée).

Aujourd’hui, quand j’observe la petite ville dans laquelle j’ai grandi en France, je suis désolé de voir que les entreprises ferment les unes après les autres et sont successivement remplacées par des zones commerciales (tiens un nouveau « intermarché », tiens une nouvelle « halle aux chaussures »...). Evidemment, avec le remplacement des industries du secondaire par les infrastructures du tertiaire, la qualité des emplois change et surtout... on ne produit plus rien !!! Que du vent !

La France a beaucoup trop longtemps misé sur la société de service. Maintenant elle en fait les frais :
- perte des savoirs-faire
- perte de valeur-ajoutée
- perte de la classe moyenne
- perte d’autonomie
- ...

Cette politique de déchéance est organisée de longue date. On ne me fera pas croire que c’est le fruit du hasard et encore moins que les Francais sont des feignasses !

Est-il nécessaire de rappeler que le secteur tertiaire ne prend son sens que lorsque le secondaire est véritablement vivance ?


Voir ce commentaire dans son contexte