mercredi 16 février 2011 - par Patrice Lemitre

Non, la France n’est pas l’Allemagne !

La dernière lubie de notre élite politico-administrative est de nous convaincre de suivre « l’exemple allemand ». Grâce à l’euro, nous en avons déjà la politique monétaire. Du fameux modèle on ne retient donc, en général, que les mesures de compressions des coûts salariaux ainsi que la rigueur budgétaire extrême actuellement mise en œuvre par Angela Merkel. Rappelons-en les traits les plus saillants : coupes sombres dans les dépenses publiques (suppressions d’emplois par dizaines de milliers dans la fonction publique) et taille drastique dans les dépenses sociales. Le rêve des néolibéraux !

Mais l’idée peut sembler bonne à première vue puisque l’Allemagne est la seule économie du continent en bonne santé et que depuis la mise en œuvre de l’Euro, elle a réussi à conforter les positions de son industrie. La question qui se pose est de savoir si ce modèle est transposable à la France. La réponse est clairement non, et pour deux catégories de raisons, les unes de nature économique et ponctuelles, les autres anthropologiques et plus fondamentales.

Les objections économiques

L’amélioration des positions de l’Allemagne en matière commerciale est due en grande partie au fait que ce pays poursuit depuis plusieurs années une politique non-coopérative vis-à-vis des autres pays de la zone euro. Disposant de l’économie la plus productive de l’Europe et étant installée sur les productions de haut ou très haut de gamme (pour lesquelles le prix est secondaire), elle est beaucoup moins affectée que ses partenaires par le niveau très élevé de l’Euro. La force de la monnaie européenne donne certes un pouvoir d’achat accru pour importer – ce qui permet d’ailleurs à l’Allemagne d’acheter à faible coût les matières premières dont son industrie à besoin. Mais elle rend si chère les exportations qu’en pratique elle détruit des pans entiers de ce qui reste de l’industrie de tous les autres pays de la zone.

Et c’est l’Allemagne qui a récupéré les morceaux ! De 1998 à 2007, les parts de marché prises par ce pays l’ont été au détriment de ses partenaires de la zone euro[1]. Même avec son industrie ultra-modernisée, le made in deutschland n’est pas en mesure de concurrencer les produits de grande consommation des pays émergeants. L’Allemagne a donc pris pour cible l’industrie de moyen et de haut de gamme dont la France et l’Italie, par exemple, étaient encore dotées.

L’égoïsme étroit des Allemands est d’ailleurs apparu au grand jour dès qu’il s’est avéré nécessaire d’être solidaire avec les pays du sud, attaqués par les spéculateurs. Ils ont mis tant de mauvaise volonté qu’ils ont permis la contagion de la crise à une grande partie de la zone euro. Et s’ils ont finalement cédé, c’est au prix de conditions tellement draconiennes qu’elles condamnent les pays visés à l’asphyxie ou à la révolte.

La politique allemande ressemble donc à une fuite en avant, qui ne pourra se solder, à terme, que par la mort de tout le monde, l’Allemagne mourrant la dernière, cela va sans dire. Dès 2008, la crise financière et la sévère dépression qui ont gagné la zone euro ont fortement réduit la demande des pays de la zone vis-à-vis de l’Allemagne, qui a commencé à s’installer dans un régime de croissance faible. Supposons que nous décidions de suivre ce pays dans l’exemple qu’il donne : en réduisant encore davantage le périmètre de l’état, en prenant des mesures qui vont comprimer davantage les salaires et augmenter encore le nombre de chômeurs, nous ne ferions qu’accroître davantage la dépression de la zone euro, sans aucun bénéfice pour nous, ni pour l’Allemagne. Economiquement, ce n’est donc pas une bonne idée. Mais il se trouve également que, du point de vue anthropologique, c’est tout aussi impossible.

Les objections anthropologiques

Pour comprendre ce qu’est le capitalisme allemand sur la longue durée et pourquoi il est si différent du capitalisme anglo-saxon ou français, il faut remonter au Moyen-Âge, quand s’est formée la structure familiale typique du monde germanique. Dans la paysannerie traditionnelle allemande, la famille forme une totalité très solide et de grande taille incluant, sous l’autorité du plus ancien, plusieurs générations : parents, enfants, petit enfants, cousins… La solidarité entre les membres est très forte : rien n’est plus important que le groupe familial. En contrepartie, l’autonomie des individus est faible : la famille est protectrice mais autoritaire. Un homme d’âge mûr reste sous l’autorité de son père, s’il n’est pas mort. De plus, pour éviter le morcellement du patrimoine, la règle d’héritage est inégalitaire. Lorsque le plus âgé décède, l’aîné des enfants ou le plus âgé encore vivant hérite du domaine. Les autres n’ont rien, ce qui renforce le caractère fortement hiérarchique et inégalitaire du système. La famille paysanne allemande a donc un projet lignager. Il s’agit de renforcer le domaine pour le futur, pour les générations suivantes. C’est aussi pourquoi une attention particulière est apportée à la formation des enfants, car il faut leur donner les meilleures armes pour faire prospérer le groupe. En revanche, l’essentiel étant d’avoir un héritier pour transmettre le patrimoine, le système familial a potentiellement tendance à limiter le nombre des enfants ; tendance qui ne commence à s’exprimer bien sûr qu’à l’apparition des moyens de contraception.

On appelle ce type familial la famille souche. Ses autres traits caractéristiques sont principalement le statut médiocre de la femme et une forte tendance à percevoir l’extérieur comme hostile. La famille souche est assez fermée sur elle-même, cherchant à vivre en autonomie. Enfin, les idées nouvelles qui y naissent pouvant se heurter, potentiellement, à tout le groupe familial, la famille allemande présente une forte rigidité et une résistance naturelle au changement.

Bien entendu, la famille paysanne allemande n’existe plus. Mais comme les transformations du monde germanique ont été très lentes, le type familial souche a perduré comme matériaux de construction de la nation. Autrement dit, comme on voyait la famille, on a conçu l’état : protecteur et autoritaire, solide mais peu ouvert aux idées nouvelles, toujours tenté par l’ethnocentrisme, forme sublimée de l’attachement trop grand à la famille et qui peut dégénérer, souvent, en volonté agressive ; inégalitaire, enfin, et fortement hiérarchisée.

De ce point de vue, la dérive nationale-socialiste n’est qu’une exacerbation des caractères familiaux originaires[2].

A ce stade, il est utile de définir au moins grossièrement le modèle qui s’oppose presque trait pour trait à celui-ci et qui caractérise l’ensemble du monde anglo-saxon : la famille nucléaire. La famille nucléaire est de petite taille et n’a pas vocation à s’étendre. Dans le foyer ne coexistent généralement que les parents et les enfants. Ceux-ci sont préparés très tôt à l’autonomie et ils quitteront la cellule familiale dès que possible, pour démarrer ailleurs une nouvelle histoire. Ce type familial n’ayant pas de projet lignager, une moindre importance est accordée à l’éducation des enfants. Ce qui prime c’est l’autonomie.

Il est clair que ce type familial favorise l’individualisme. Il a survécu lui aussi dans la conception de nombreuses nations modernes d’autant plus facilement qu’il a favorisé les révolutions bourgeoises et l’évolution démocratique. Ce n’est donc pas un hasard si on le trouve dans une grande partie de la France, en Angleterre et dans la plupart des anciennes colonies de peuplement principalement anglo-saxons : Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle Zélande …

Loin de disparaître avec l’avènement du monde moderne, les matrices anthropologiques anciennes ont au contraire survécu et modelé le futur des nations. Par exemple, le capitalisme allemand, dit « Rhénan », en a été durablement marqué. Il se caractérise d’abord par une faible attention portée à la rentabilité du capital. Les entreprises allemandes peuvent supporter de longues périodes de faibles rapports pour l’actionnaire sans que celui-ci n’y trouve à redire. La mobilisation des richesses n’est pas non plus prioritairement affectée à l’accroissement de la consommation des ménages, la société allemande étant en permanence en état de sous-consommation. En revanche, une part très importante des revenus est réinvestie dans l’entreprise sous forme de dépense de formation des salariés et en modernisation incessante des moyens de production. Avant tout, il s’agit d’exceller dans la fabrication des produits. Car le but ultime de l’organisation économique et sociale est clairement la conquête de marchés à l’extérieur, succédané le moins nocif de la tendance agressive naturelle de l’Allemagne.

En fin de compte, les différents éléments du corps social avancent dans le même sens. Les allemands n’ont donc guère besoin d’un état très interventionniste, ni de protections douanières. Après tout, on travaille dur, ici, pour tuer la concurrence étrangère jusque sur son sol ! Alors on ne va sûrement pas acheter ses produits en Allemagne ! 

Autre trait remarquable : l’entreprise étant aussi un substitut de la famille souche, les salariés sont fidèles à leurs employeurs et les employeurs fidèles à leurs salariés. La main d’œuvre allemande est moins bien payée qu’elle pourrait l’être mais elle est tout de même mieux formée et mieux traitée que dans le monde anglo-saxon[3].

On voit bien les points positifs de ce fameux modèle allemand ; mais il a aussi ses points négatifs, hérités de la matrice familiale : un complexe de supériorité qui peut parfois évoluer vers des formes pathogènes (bellicisme, nazisme) ou quelque peu « névrotiques » (exporter pour conquérir) ; un certain manque d’imagination, de fantaisie et d’esprit d’aventure, une rigidité qui empêche la société d’évoluer rapidement… Mais le point le plus noir du tableau est très certainement la sous-natalité chronique dont est victime cette nation. Avec un taux de natalité de 1 (un enfant par couple), les générations ne sont pas renouvelées et l’Allemagne est condamnée à devenir un pays de vieillards dont la population, d’ici quelques années, commencera à se contracter.

Le capitalisme libéral, propre à l’Angleterre, aux Etats-Unis et à la France, fonctionne sur des bases très différentes – mais là aussi conditionnées par la préexistence du type familial nucléaire. Les ménages, tout d’abord, n’accordent pas beaucoup d’importance à l’origine des produits. Si, l’acheteur américain d’une nouvelle automobile trouve sur le marché un modèle japonais de qualité comparable mais moins cher, il achètera japonais. Ensuite, ils ont une forte propension à consommer, au besoin à crédit, et ne portent qu’un intérêt relatif aux taches de production. C’est pourquoi, les nations libérales, sauf exception, souffrent d’un faible taux d’épargne et d’une tendance naturelle à accumuler les déficits commerciaux. Enfin, les ménages sont plus mobiles, caractère qui atteint son paroxysme aux Etats Unis où ils déménagent sans cesse pour parcourir leur grand pays en tous sens.

Au niveau de l’entreprise, le tableau est similaire. L’important n’est pas de conquérir des territoires nouveaux mais de gagner de l’argent. Les actionnaires sont âpres au gain ; ils exigent (et obtiennent de plus en plus) des retours sur investissement rapides et importants. Trop généreux avec eux-mêmes, ils ont tendance à être chiches avec les salariés et à ne pas investir assez pour maintenir le potentiel de l’entreprise. De même, il n’est pas accordé une attention soutenue à la formation du personnel. 

L’intérêt collectif, la nation, le groupe, la cohésion sociale, tout cela peut certes être important, mais bien moins tout de même qu’en Allemagne ou au Japon. Car, contrepartie de l’absence de projet lignager de la structure familiale, l’homme libéral privilégie le court terme et se projette mal dans le futur.

Sur le plan éducatif, la famille nucléaire participe peu à l’éducation des enfants, abandonnant cette responsabilité au système scolaire et universitaire. Elle est donc moins performante que la famille souche allemande dans ce domaine.

On voit bien, ici aussi, les traits les plus négatifs hérités de la famille nucléaire. Le groupe national est moins solide, l’expression des individualités pouvant s’opposer facilement à l’intérêt collectif. C’est pourquoi les nations libérales doivent faire un effort pour prendre conscience d’elles-mêmes et matérialiser cette volonté dans un appareil d’état capable de réguler les initiatives individuelles. Quand l’état est en mesure d’imposer sa volonté, elles sont fortes.

La France, un cas très particulier

Nous avons, dans l’histoire du monde moderne, une place bien particulière. La révolution bourgeoise a commencé en Angleterre, mais c’est en France qu’elle a trouvé sa formulation la plus pure, la plus avancée. Ce n’est pas par accident qu’elle est le pays de naissance des droits de l’homme. Cette singularité tient à son système anthropologique, qui est d’une nature particulière. La plus grosse partie du territoire était dominée par la famille nucléaire, avec toutefois une particularité qui la distingue du monde anglo-saxon : la règle d’héritage était égalitaire, en raison de l’influence prépondérante du droit romain sur cette partie de l’Europe. Cette différence explique pourquoi notre pays est si attaché à l’idéal égalitaire. En Angleterre et aux Etats-Unis, la règle d’héritage n’est pas inégalitaire, comme en Allemagne, mais indéfinie. Les parents peuvent décider de répartir leur héritage comme ils l’entendent. Ce qui se traduit, dans la nation anglo-saxonne moderne, par une certaine tolérance pour les inégalités sociales.

Secondairement, l’existence de cette règle d’héritage égalitaire contribue à maintenir un lien entre les différents éléments de la famille, ce qui a apporté une cohésion plus grande à la famille et, ultérieurement, à la nation.

La France a une autre particularité : elle n’est pas, anthropologiquement, homogène. Le modèle nucléaire égalitaire est majoritaire, mais l’Alsace, la Bretagne, Rhône-Alpes et l’Occitanie, façade méditerranéenne exceptée, avaient adopté le type souche à l’Allemande. Or, un apport important de ce type familial au sein d’un système nucléaire, en tempérant sa tendance naturelle à la dislocation et à la sous-instruction des enfants, donne un surcroît de force à la nation. Sans cet apport, l’histoire de France eut été sans doute bien différente.

En simplifiant à l’extrême, on pourrait affirmer que chaque peuple à une « personnalité[4] » qui lui est propre, avec des atouts et des points faibles, hérités de ses anciennes structures familiales. Aucune de ces « personnalités » n’est mauvaise par nature, mais, à certains moments de l’histoire, certaines peuvent se révéler supérieures à d’autres. Dans la plus grande partie des cinq derniers siècles, les nations libérales ont été le moteur principal de l’histoire de l’occident. S’il n’avait fallu compter que sur l’Allemagne pour avancer, nous n’en serions pas très loin, aujourd’hui… Car il y a dans ce monde libéral plus d’imagination, plus d’aventures humaines, plus de plasticité. Mais quand les états sont faibles face aux intérêts privés, les nations libérales se détruisent elles-mêmes de l’intérieur. Dans ce contexte de crise généralisée de l’occident, les sociétés souches, elles, résistent mieux.

Il convient, à ce stade, de prendre quelques précautions : il ne faut surtout pas passer du constat de l’existence de déterminations anthropologiques à la conclusion que chaque nation aurait une nature immuable qui déterminerait, in fine, le destin de chacune d’elle. Une personnalité, ce n’est pas une nature. C’est une entité vivante qui entretient avec l’extérieur une relation dialectique ; les structures anthropologiques elles-mêmes ne sont pas immuables ; elles changent lentement avec le temps et sous la pression du réel. Il reste qu’elles pèsent encore lourdement dans ce que nous sommes. Et pour agir avec plus d’efficacité, il est indispensable de mieux se connaître.

Mieux se connaître, en l’occurrence, c’est comprendre que nous ne pouvons pas fonctionner comme notre voisin d’outre-Rhin. L’économie allemande sera pour longtemps encore supérieure, en terme d’efficacité, à l’économie française. La main d’œuvre allemande sera plus docile, mieux formée, plus intéressée par le succès de l’entreprise ; les patrons allemands seront, globalement, meilleurs que les patrons français, plus intéressés par la qualité des produits fabriqués et beaucoup moins par la rente. Mais, au risque de surprendre, je dirai que là n’est pas le véritable problème. Convenablement encadrés et stimulés par l’état, protégés contre l’agressivité extérieure par des protections douanières appliquées provisoirement et sélectivement, les ménages et les patrons français sont capables de davantage de créativité, comme l’a prouvé l’histoire industrielle de notre pays, qui est loin d’être pauvre. Malheureusement, cette dimension n’est pas assumée par nos dirigeants, qui étaient honteux de devoir dévaluer périodiquement pour retrouver de la compétitivité face aux produits allemands. Rappelons-nous comment les choses fonctionnaient avant la mise en place de l’euro : à l’intérieur du système monétaire européen (SME) les monnaies pouvaient fluctuer librement dans une fourchette de +3 à – 3 %, sans entraîner automatiquement d’ajustement monétaire. Lorsqu’une monnaie plongeait en dessous des 3%, signe de la dégradation relative des performances d’une économie par rapport aux autres, la dévaluation devenait inévitable. Pour le prix d’un petit moment de honte, on purgeait presque sans douleur l’économie des effets des comportements les plus nocifs. Les actionnaires trop gourmands voyaient leur rente grignotée ; les ménages perdaient un peu de leur pouvoir d’achats sur les nations concurrentes, ce qui les poussait à revenir aux produits nationaux. L’industrie retrouvait sa compétitivité, à l’intérieur comme à l’extérieur. C’était la France de l’aéronautique, du TGV, de l’aérospatiale…

Le SME n’était pas parfait, mais il a tout de même été un succès inespéré. En réduisant la volatilité des monnaies, il a apporté une certaine stabilité à l’Europe. Pourquoi avoir cassé cet outil, pour le remplacer par cet euro baroque qui ne favorise que la rente et la spéculation et détruit toutes les économies ? Par naïveté et incompétence de nos élites, particulièrement les élites socialistes, qui se sont laissé dominer par les dogmes néolibéraux.

Constatant que le France cessait soudain de lui tenir tête, l’Allemagne s’est aussitôt détournée de l’Europe pour revenir à sa diplomatie traditionnelle, orientée vers l’Est, en commençant par se réunifier avec la RDA. Depuis la réunification, l’Allemagne refait de la politique. On peut même se demander, en paraphrasant Clausewitz, si pour elle, faire de la politique ne serait pas le prolongement de la guerre par d’autres moyens… La France, au contraire, a cessé de faire de la politique, pour livrer tous les moyens d’action aux marchés financiers. Ce faisant elle a redonné vie aux tendances agressives naturelles du système anthropologique germanique, soudain délivré de son principal contrepoids stabilisateur.

Or, il apparaît aujourd’hui urgent d’empêcher notre voisin de rompre une fois de plus l’équilibre européen, même si ce n’est qu’économiquement. Il n’y a pas d’autre choix que de tenter de le contraindre à plus de respect de ses partenaires. Et en cas d’échec, malheureusement probable, il faudra chercher des alliés de substitution. La France pourrait, par exemple, tenter d’unifier autour d’elle les pays du sud de l’Europe. Plusieurs scénarios sont à notre disposition. Le plus ambitieux serait de créer une véritable monnaie commune, un EuroSud, avec une banque centrale qui se préoccuperait réellement du développement économique et qui financerait directement les états, pour leur permettre d’échapper à la hargne des spéculateurs. Cette zone serait dotée d’un véritable gouvernement économique et d’un budget de type fédéral suffisamment abondé pour faire face aux chocs asymétriques qui ne manqueraient pas de se produire. Proposons-leur de déterminer ensemble les secteurs stratégiques que nous voulons développer et de les protéger par une série de barrières douanières ad hoc. Organisons avec ces pays une convergence fiscale dans le sens d’une plus grande taxation des hauts revenus et des profits des entreprises, de manière à nous donner de nouvelles marges de manœuvre budgétaires et sortir par le haut de l’enlisement. Plutôt que de délocaliser en Chine, développons des partenariats de sous-traitance avec les pays du Maghreb, comme l’ont fait les Allemands avec les pays d’Europe centrale et orientale…

Politique fiction ? Les élites dirigeantes de ces pays ne sont pas, c’est certain, sur cette longueur d’onde. Mais lorsque la pression des spéculateurs exigera des aides à hauteur de 1000 ou 1500 milliards d’Euro, ce qui est fort possible, c’est l’Allemagne elle-même qui nous donnera congé. Alors, mieux vaut peut-être y penser dès maintenant…

Autre scénario possible, moins ambitieux mais plus probable : Si l’Espagne, l’Italie ou le Portugal ne veulent pas d’une monnaie unique, proposons une monnaie commune. Un EcuSud, pour les transactions internationales, les monnaies nationales retrouvant leur cours local et les états les moyens d’action que l’Europe leur a enlevé. Les possibilités sont multiples. Seule la volonté d’agir manque pour l’instant. 

Pour conclure, je dirais qu’il ne faut pas avoir honte d’être français et refuser l’idée selon laquelle la France serait « sortie de l’histoire ». Oui, nous sommes moins besogneux que les allemands ; mais nous ne sommes pas pour autant condamnés à devenir leur colonie de vacances. Avec notre taux de fécondité supérieur à 2, double de celui de l’Allemagne, nous n’avons qu’à attendre quelques décennies pour devenir tout naturellement, démographiquement parlant, la puissance majeure du continent. J’ajouterais que grâce à son système anthropologique spécifique, notre pays a d’indéniables atouts pour être celui qui portera le premier la nécessaire révolte contre le mortifère néolibéralisme ; et ferait naître une nouvelle vague des lumières capable de donner une seconde jeunesse à l’occident… Alors nous pouvons encore rêver.



[1] Voir en pièce jointe la lettre « Recherche Economique » no 22 de février 2010, publiée par Natixis

[2] Notons au passage que si le type souche était, dans le monde, surtout présent en Europe centrale, il a constitué aussi le substrat anthropologique du japon ancien. Il n’est donc pas étonnant que les deux pays, qui se ressemblent beaucoup, se soient retrouvés du même côté durant la seconde guerre mondiale

[3] Un lecteur attentif remarquera que le Japon fonctionne selon des principes très proches. Rien d’étonnant à cela puisque la matrice familiale est, à peu de chose près, commune à ces deux nations.

[4] Nous n’avons vu ici que deux systèmes et la variante française, mais il existe plusieurs autres types familiaux et de nombreuses variantes.. J’invite le lecteur qui souhaiterait en savoir davantage à lire les remarquables travaux d’Emmanuel Todd sur ces questions.

 



28 réactions


  • david354 16 février 2011 09:00

    Quelle médiocrité, vous décrivez simplement comment l’Allemagne a profité des règles du libéralisme et en particulier de la mondialisation...

    Ce que vous appelez l’égoïsme allemand n’est simplement que du bon sens nationaliste, c’est tout.
    Quand à la démographie, les pays les plus peuplés sont-ils les plus riches et les plus heureux ?
    Vous faites l’erreur comme beaucoup d’extrapoler les courbes sur 20 ou 50 ans, le taux de natalité est juste une photographie à l’instant t.
    La population d’un pays augmente ou diminue selon la période de son histoire (regardez l’histoire de France) mais elle n’a pas vocation à doubler tous les 50 ans, ça, c’est du délire démographique !!!

    • zelectron zelectron 20 février 2011 23:15

      L’image des français cigales et des allemands fourmis est un peu exagérée, mais il y a du vrai la dedans ...


  • Alain-Goethe 16 février 2011 09:56

    Dans votre article (un peu long et touffu), il ya qq vérités.

    Mais ça me donne l’impression d’un article écrit par « un fonctionnaire du genre territorial ». c’est utile, mais je trouve qu’il y en a trop ( d’où des gaspillages en France et divers impots locaux trop élevés !).

    Vers la fin, cette phrase est « merveilleuse » :

    «  »Oui, nous sommes moins besogneux que les allemands ; mais nous ne sommes pas pour autant condamnés à devenir leur colonie de vacances. Avec notre taux de fécondité supérieur à 2, double de celui de l’Allemagne, nous n’avons qu’à attendre quelques décennies pour devenir tout naturellement, démographiquement parlant, la puissance majeure du continent.

    Solution de facilité !! 

    Plusieurs problèmes en France : 1) les différentes catégories sociales ont du mal à travailler ensemble
    2) Une partie de la population ( pas toute) décide + ou moins d’avoir plusieurs enfants : car allocations familiales, « quotient familial pour Impots sur revenu » , APL etc..
    En somme, l’Etat nous aidera «  Nous sommes altruistes, car nous assumons d’avoir plusieurs enfants etc..

    Or, depuis 1975 env .. la France est confrontée à un chomage de l’ordre de 8 % ( 9,8 % en ce moment)

    Elever plusieurs enfants : depuis la naissance, l’école, le fait qu’ils trouvent leur 1er job ( et qui soit durable ..) Sacrée RESPONSABILITE

    - J’ai vendu en France des equipements allemands ..
    Comme le dit David354, les Allemands veulent obtenir les fruits de leur travail.
    Car nous » avec notre douce France« sommes de beaux parleurs et de beaux égoïstes !
    Enfin, comme notre densité de population est (encore heureusement) inférieure à celle de l’allemagne, il y a » une certaine qualité de vie à chercher vaguement un job, mais sans plus ..". Au contraire, les chomeurs longue durée en Allemagne tombent sous le coup des :
    Lois HARZ IV
    des jobs à 1, 2 ou 5 Euros/ heure
    etc


    • titi titi 16 février 2011 12:53

      «  : depuis la naissance, l’école, le fait qu’ils trouvent leur 1er job ( et qui soit durable ..) Sacrée RESPONSABILITE »

      Vous en avez bien des scrupules...
      Vous attendez que voter plus grande fille est 13-14 ans et vous la laisser se démerder avec ses 5 frères et sa soeur (en fait c’est la petite cousine, à la CAF y ont pas vu) et vous retournez au bled vivre de votre argent braguette et de votre pension d’invalidité (attention : bien penser à boiter toujours du même coté quand vient l’assistante sociale)

      C’est ca la vraie vie.


    • Alain-Goethe 16 février 2011 13:26

      @ Titi :

      En effet, y en a (de toute nature..) qui font 1 série d’enfants ...

      Y a Haasedic, Hallocations, Rmi etc

      - Allemagne : lois HARZ IV ça fait + de 3-4 mois qu’ils négocient :
      De combien vont ils augmenter le "minimum (genre RMI) qui est à 359 Euros/mois je crois ..

      Peut être ce jour, ils vont décider de l’augmenter de 8 Euros ( alors que semaine dernière sont pas parvenus à accord pour augment de 5 Euros

      Le lien :

      http://www.focus.de/politik/deutschland/hartz-verhandlungen-regelsatz-koennte-um-acht-euro-steigen_aid_600469.html

      Ces accords prévoieront un PROGRAMME de FORMATION POUR les ENFANTS de ces foyers défavorisés ! ce qui est 1 bonne chose
      A+


    • yoananda 20 février 2011 13:00

      oui, d’autant que le taux de natalité ne concerne pas vraiment les « français », mais les musulmans vivant en France.


  • jullien 16 février 2011 10:30

    @l’auteur
    made in deutschland
    Je ne savais pas que l’on écrivait les indications d’origine en un sabir anglo-allemand


  • Alain-Goethe 16 février 2011 10:45

    Les Echos le 13/01/11 | 07:00 | Karl de Meyer

    L’Allemagne a enregistré sa plus forte croissance depuis sa réunification

    La reprise des exportations a enclenché l’an dernier un cercle vertueux qui devrait permettre à la consommation des ménages de décoller cette année. Le déficit public, de 3,5 % en 2010, devrait revenir sous les 3 % en 2011.


  • Julius Julius 16 février 2011 11:01

    N’est-il pas étrange que les économies les plus libérales en Europe sont dans la meilleure forme ? Outre l’Allemagne, il ya la Pologne, qui n’a que peu souffert de la crise (croissance/an : 2008/5.1%, 2009/1.7%, 2010/3.8%)....


  • Taverne Taverne 16 février 2011 11:35

    Depuis Sarkozy, l’écart économique avec l’Allemagne est devenu un gouffre qu’il n’a d’ailleurs pas fini d’agrandir...


    • titi titi 16 février 2011 12:43

      « l’écart économique avec l’Allemagne est devenu un gouffre qu’il n’a »

      Turlututu...

      Il y a eu evenement majeur en Allemagne et en Europe : c’est la réunification.
      La RFA a absorbé la RDA avec son économie soviétique.

      Pendant 10 ans nous avons regardé l’Allemagne de haut avec ses difficultés économiques et son chomage. Sans regarder qu’en ex-RFA c’était quasi le plein emploi et en RDA le tiers monde.

      Maintenant la RFA a fini d’absorber la RDA.

      Debout les p’tits francais, fini de jouer.


    • le poulpe entartré 17 février 2011 03:04

      C’est tout à fait exact ! l’Allemagne a fourni ce quinze dernières années un effort considérable. Il a fallu absorber l’ex RDA, remettre à niveau ses infrastructures économiques et faire intégrer de nouvelles façon de manager les entreprises. La fiscalité en RFA avait d’ailleurs atteint des records qui sont inconnus en France (contrairement à tous les bobards que débitent certains hommes politiques). Ce fut tellement important que pendant une période, a commencé à émerger un racisme anti-allemands de l’est. C’est dire à quels niveaux l’exaspération avait atteint les citoyens. Ceci est maintenant du passé. La vitesse de croisière de la croissance allemande sera bientôt atteinte de nouveau. La France avec son absence de politique industrielle, de recherches, d’enseignement est en train de se rendre à l’évidence, des résultats engendrés. Elle se fait distancer inexorablement, confirmant l’amorce de son déclin.

      Ce qui fait en autre une différence entre l’Allemagne et la France : c’est pour la première :

      Le sens du travail bien fait, de l’organisation, de la rigueur au travail et de la discipline, une certaine honnêteté intellectuelle dans les process de production et d’élaboration.

      Pour la seconde : c’est les passe-droits, le je m’en foutisme, le travail bâclé, un certain sens du bordel bordélique, des esquisses d’organisation du travail.

      On n’est pas dans la mouise.


  • Nouri Nouri 16 février 2011 13:31

    Vivant moi-même en Allemagne depuis bientôt 9 ans et travaillant dans l’industrie de l’automatisation, je confirme globalement les propos de l’auteur même si quelques paragraphes sont un peu écrit à l’emporte-pièce.

    De manière générale, il est vrai que, du patron jusqu’à l’ouvrier, chacun s’attache à faire du bon boulot. Ceci étant vraiment remarquable dans les PME/PMI. Pour les structures plus grosses du DAX, il ne faut pas se leurrer, c’est la même stratégie industrielle que les groupes gigantesques du CAC40 (vente, acquisition, vue à court terme, bénéfices rapides et importants en ligne de mire...).

    En Allemagne, très souvent, le critère premier est la qualité du produit. Le bénéfice en soit n’est pas forcément un but à atteindre rapidement et « coûte que coûte ».
    Les Allemands ont plutôt une pensée de leur schéma productif qui s’inscrit dans le long terme :
    Savoir-faire ---> Qualité ---> Haute valeur ajoutée ---> Bénéfices ---> Formation ---> Savoir-faire (et la boucle est bouclée).

    Aujourd’hui, quand j’observe la petite ville dans laquelle j’ai grandi en France, je suis désolé de voir que les entreprises ferment les unes après les autres et sont successivement remplacées par des zones commerciales (tiens un nouveau « intermarché », tiens une nouvelle « halle aux chaussures »...). Evidemment, avec le remplacement des industries du secondaire par les infrastructures du tertiaire, la qualité des emplois change et surtout... on ne produit plus rien !!! Que du vent !

    La France a beaucoup trop longtemps misé sur la société de service. Maintenant elle en fait les frais :
    - perte des savoirs-faire
    - perte de valeur-ajoutée
    - perte de la classe moyenne
    - perte d’autonomie
    - ...

    Cette politique de déchéance est organisée de longue date. On ne me fera pas croire que c’est le fruit du hasard et encore moins que les Francais sont des feignasses !

    Est-il nécessaire de rappeler que le secteur tertiaire ne prend son sens que lorsque le secondaire est véritablement vivance ?


    • zelectron zelectron 16 février 2011 19:19

      C’est tout à fait ça, je confirme !
      Les pertes de savoir faire sont et seront les plus difficiles à rattrapper, si tant est que ce soit rattrapable : les 3 derniers présidents français y compris l’actuel se sont illustrés oh ! combien brillamment par leur incurie industrielle et leurs ignorances danaïdesques dans les domaines technologiques, scientifiques et même financiers... leurs erreurs respectives sont au delà de toutes descriptions cohérentes. Notre classe politique devrait se plonger dans la vraie vie et mettre les mains dans le cambouis avant de proférer quelque discours que ce soit !


    • Nouri Nouri 16 février 2011 23:48

      Je confirme ta confirmation ! Le savoir-faire, c’est la base de tout dans l’industrie (la vraie, celle qui pue et qui fait mal au dos). C’est le « do-it-yourself » qui fout le camp et donc la France entiere qui devient dependante et assistee, non pas parce que les plus demunis y percoivent des allocations de secours, mais parce que la societe entiere n’est plus capable de s’assumer materiellement.

      On pourrait aussi parler du secteur primaire, base de la base de la civilisation (pas difficile a comprendre : pas de nourriture = pas de developpement). Il n’y a qu’a voir dans quel etat de deshonneur se trouvent les professions du primaire pour comprendre l’avenir de la civilisation...

      Tu mets le doigt a juste titre sur l’ignorance et le manque d’interet de nos politiques pour les domaines fondamentaux des sciences et techniques (dans le sens large, y compris medecine). Mais franchement, que peut-on encore attendre de la politique ? S’ils avaient encore un quelconque pouvoir face aux puissances occultes (Bilderberg & Co.), on aurait deja du s’en rendre compte, nan ?!?

      La politique c’est devenu du marketing : vendre une ideologie de merde au plus grand nombre en en tirant un maximum de benefices. La Politic World Company...

      Le savoir-faire est dans le marketing, pas dans l’ideologie.

      Mais je garde confiance, on est toujours rattrape par le principe de realite...


    • Patrice Lemitre Patrice Lemitre 17 février 2011 10:34

      Deux jours après la mise en ligne de mon article et une vingtaine de réactions, je fais une petite mise au point.

      -  Sur l’accusation de schématisme, qui m’a été faite aussi par ailleurs : lorsqu’on veut expliquer le fonctionnement d’un système, on procède, en sciences humaines, comme en mécanique : on simplifie à l’extrême. Pour décrire les principes du moteur à 4 temps, on ne détaille pas par le menu le dernier moteur de chez Renault. Attention à la tentation de croire qu’un auteur prend sa représentation du réel pour le réel lui-même. Ce n’est pas mon cas.

      -  Quelqu’un a dit, observation judicieuse, que les grandes entreprises allemandes fonctionnent comme les grandes entreprises françaises. Ce n’est pas faux. La financiarisation de la société est à l’œuvre aussi dans ce pays. Mais l’Allemagne à moins de grands groupes de dimension internationale que la France. En revanche, chacun sait qu’elle dispose d’un réseau très dense de grosses PME très performantes, ce qui n’est malheureusement plus le cas de la France. D’autre part, je fais le pari que le capital des grandes entreprises allemandes est moins dilué que celui des nôtres. Si quelqu’un à des infos à ce sujet, je suis preneur.

      -  Les grands groupes français, qui ne sont plus encadrés par l’état, n’apportent plus grand-chose à notre économie. Les groupes industriels ne paient plus d’impôt chez nous (on estime leur contribution moyenne à 8%), n’investissent plus chez nous, ne créent plus d’emploi chez nous et même en suppriment. Les groupes de distribution (Carrefour et autres) servent surtout de cheval de Troie aux produits des pays émergents. Quand aux grands groupes bancaires, on connaît la fragilité de leur situation, que les bénéfices record enregistrés cette année ne doivent pas masquer.

      -  Je ne prône pas à tout pris la sortie de l’Euro. Je constate simplement que l’Allemagne a tourné de dos à l’Europe au profit d’une politique de puissance que les naïfs dirigeants français croyaient interdire à jamais avec l’Euro. Elle se sert de la monnaie européenne comme d’une arme pour achever les puissances européennes qui pouvaient encore lui faire de l’ombre. Se mettre la tête dans le sable n’est pas une bonne stratégie. Seconde constatation : après 10 ans d’euphorie durant lesquelles les pays à productivité faible ou moyenne ont profités de la force de l’Euro pour s’endetter à bon compte, on constate qu’on a fait que s’installer dans de confortables chaises longues sur le pont du Titanic. On a perdu l’industrie, mais les dettes restent. L’idéal serait de négocier avec l’Allemagne une réorientation de la politique économique de l’Europe dans le sens d’une relance concertée avec mise en place de protections douanières au niveau européen, de façon à ne pas offrir le bénéfice de cette relance aux productions chinoises et autres. Hélas, on n’en prend pas le chemin. Si la France ne prend pas l’initiative de chercher des alternatives, elle n’aura plus qu’à attendre la débandade finale durant laquelle on verra plusieurs pays quitter l’Euro en ordre dispersé, pour ne pas mourir étouffés ou plongées dans le chaos par les révoltes sociales.

      -  Loin de moi l’idée de dispenser les pays comme la Grèce de tout reproche. Ce pays, pour ne parler que de lui, devra faire l’effort de lourdes réformes de structures. Mais on ne présente la facture qu’au peuple grec ainsi qu’aux autres contribuables européens. Pourtant se sont bien les banques qui se sont comporté avec légèreté en prêtant sans réfléchir à la Grèce, à l’Irlande, à l’Espagne, au Portugal… Des banques qui agissaient pour le compte des couches européennes les plus fortunées détentrices des actifs investis. La réalité est que ces couches, qui ont voulu le système actuel, ont fait de mauvaises affaires et qu’elles doivent comme tout le monde  mettre la main à la poche. Et pas pour en sortir de la petite monnaie !

       


    • kemilein 20 février 2011 16:04

      la création monétaire devrait être l’exclusivité d’un état, certainement pas de banques privées.
      et certainement pas, aucun état ne devrait JAMAIS emprunté a une banque privée.
      ca évite les guerres, ca évite d’emprunter n’importe quoi pour n’importe quoi.


  • ARMINIUS ARMINIUS 16 février 2011 14:34

    Quelques remarques : de quelle Allemagne parlez-vous ? l’Allemagne est née à Versailles, son unité s’est faite sur la défaite Française de 1870, avant il y avait le St Empire romain Germanique, un patchwork de plus de 300 territoires pulvérisés par Napoléon, puis une confédération du Rhin, la Prusse et l’Autriche Hongrie.
    De quelle agressivité naturelle allemande parlez-vous, de celles des tribus germaines qui ont mis la pâtée à Auguste ? Et à votre avis les soudards de Bonaparte trempaient-ils leurs épées dans l’eau ? Et les troupes de Louis XIV dirigées par le général Mélac qui mit à feu et à sang le Bade-Wurtemberg et dont l’effroyable sauvagerie marque pour des siècles la mémoire collective allemande ?
    Les machines outils made in Germany, vendues, en quantité, aux chinois ne sont pas du haut de gamme : elles sont simplement fiables.
    La locomotive Franco-Allemande à longtemps tiré l’Europe, l’Allemagne ayant été à la fois notre premier client et notre premier fournisseur. Le choix du « tout tertiaire » français a aussi contribué à rompre cet équilibre. Si la France est pour l’Allemagne un but de vacances, c’est bon pour notre balance commerciale.
    Le modèle familiale allemand que vous décrivez est mort avec la défaite nazie...
    Le territoire de chasse commercial vers l’Est est naturel beaucoup de colons allemands y étaient installés depuis...les croisades.
    Sortir de l’Euro (tenu en grande partie par l’Allemagne) serait une erreur incommensurable, surtout pour un Ecu basé sur des économies en déroute ( bonjour le prix des importations de première nécessité) A part ça il y a effectivement quelques vérités dans un océan d’approximations...


    • david354 16 février 2011 14:50

      Exactement.

      J’ajouterais que l’ouverture des pays de l’Est a été une formidable opportunité pour eux, beaucoup plus que l’Euro qui leur apporte autant d’avantages que d’inconvénients.
      Et, contrairement a ce que est dit dans un commentaire, la RDA n’était pas le tiers-monde, il y’avait juste à moderniser et à investir, la main d’oeuvre y était qualifiée.
      Beaucoup plus facile à intégrer en tout cas que certaines zones de notre territoire national...
      Bref, quand on voit la teneur générale de cet article et le fait que l’auteur déclare avoir travailler avec beaucoup d’élus français, on peut se poser des questions...


    • Nouri Nouri 17 février 2011 00:01

      a ARMINIUS :

      "Les machines outils made in Germany, vendues, en quantite, aux chinois ne sont pas du haut de gamme : elles sont simplement fiables.« 

      Dans le contexte actuel ou les ingenieurs ont des cahiers des charges specifiant de dimensionner des pieces pour une duree de vie de 2 ans (soit la duree de la garantie...) faire une machine »simplement fiable", c’est deja faire dans le haut-de-gamme...


  • Alain-Goethe 16 février 2011 17:13

    c’est le Blog D’alain Leclevallier sur le site de :

    alternatives économiques ( revue très bien )
    Bonne chance


  • pepin2pomme 17 février 2011 08:13

    Excellent article. Je travaille dans une boite suisse dont les dirigents sont Allemands.
    Même si c’est toujours délicat d’assimiler une nation toute entière à des comportements individuels, force est de constater qu’il y a du vrai dans ce post. Le paternalisme de nos dirigents peut sembler lourd pour un salarié Français, mais il faut reconnaitre qu’il est accompagné par le respect du personnel et une culture de la qualité.


  • ARMINIUS ARMINIUS 17 février 2011 08:39

    Je connais l"Allemagne depuis maintenant cinquante ans, ayant été l’un des premiers bénéficiaires du rapprochement voulu par De Gaulle et Adenauer, j’ai travaillé pendant 10 ans pour une firme allemande spécialisée dans l’amélioration des conditions de travail ( ergonomie etc...) je peux vous dire que l’ouvrier allemand est beaucoup mieux considéré, que tout est fait pour améliorer la conscience de son utilité et les dites conditions de travail( c’est d’ailleurs lié) ce qui explique en partie la bonne performance de l’industrie allemande... En France on commence à peine , les conditions de travail restent épouvantables dans certains secteurs, en particulier dans le travail féminin à la chaine et surtout dans la sous-traitance automobile ...j’ai vu parfois le meilleur et souvent le pire. Quant au paternalisme, si il eut visage humanitaire dans les firmes coopératives dela fin du XIXème, il y a longtemps qu’il a jeté le masque...


  • Arthur 123 17 février 2011 19:11

    C’est fait, la Préfecture de Strasbourg a changer de plaque. Ce n’est plus la préfecture de la région Alsace, c’est la Préfecture Alsace- Moselle.
    Comment avant 1919.
    Ce que j’aime pas dans les décisions c’est que nous sommes pas consulter, et l’on se trouve devant le fait accomplie.
    Démocratie, sa mort et quand le plus fort à pris le pouvoir.


  • kemilein 20 février 2011 15:56

    dans 10 ans les teutons ont plus d’industrie, la chine fera mieux et moins cher avec sa cohorte d’esclave.

    et les casqu’a pointes viendront nous chouiner dans les jupes comme quoi que le monde est vilain pas beau
    eux qui auront comme pendant la seconde massacré toute l’Europe avec leur connerie.

    je rappel juste que ce qui a conduit pour une part a la Seconde, c’est justement ce qui se passe en ce moment, les deutch se sentaient pauvre (genre c’était que notre faute) donc ils ont voté poru l’un qui a amené Adolphe et les voila parti comme en 14.

    et comme dirait un vaillant philosophe des manau : l’avenir est un long passé.


  • titi titi 21 février 2011 08:31

    En fait, entre cet article et celui sur les résultats de la dernière votation en Suisse, on voit les francais donner de bonnes lecons de ce qu’il faut faire à deux pays qui dans lesquels la situation est bien meilleure.

    Amusant...


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