Commentaire de lyago2003
sur Des magistrats contre la magistrature ?


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lyago2003 (---.---.155.104) 6 janvier 2007 20:27

Bonjour, Pour ma part, en tant que victime par ricochet, je suis du côté déficitaire de la balance que notre magistrature a depuis toujours laissé pour compte pour « s’occuper » plus particulièrement des délinquants qui ont aux yeux de la justice beaucoup plus de valeur !

La justice est « malade », « engorgée », « à double vitesse ». Gardienne des libertés individuelles et de l’État de droit mais parent pauvre de la République, le budget annuel qui lui est consacré ne dépasse pas 6 milliards d’euros.

L’idée de justice est avant tout morale et philosophique : elle s’appuie sur la vertu individuelle et/ou collective des citoyens, qui est définie et organisée par des lois, puis défendue par les institutions judiciaires (car nul ne peut se faire justice lui-même). Or le concept de justice en tant que vertu appartient essentiellement à la philosophie morale antique, et s’oppose en permanence à la conception libérale de la justice moderne : ainsi les intérêts politiques et financiers musellent-ils régulièrement son bon exercice. En 2005, le budget français de la Justice était de 5,46 milliards d’euros - 1,89% du budget de l’État, 7.782 magistrats -, plaçant cette année la France au 23e rang européen. Notons que le budget de la gestion et du contrôle des Finances publiques était de 8,8 milliards d’euros, pour un résultat finalement bien plus médiocre...

Il semble évident qu’une justice n’est efficace que si elle en a les moyens. Mais il est encore plus évident qu’une justice n’est efficace que si elle est la même pour tous. Force est de constater que la VOLONTÉ sur ce point fait de plus en plus défaut : il vaut mieux être président de la République ou grand industriel que consommateur ou chômeur. Et quand il devient évident que certains peuvent se permettre d’échapper à la Loi tandis que d’autres seront instantanément et durement sanctionnés, un profond sentiment d’injustice s’installe chez les citoyens, surtout les plus démunis. Un sentiment légitime, mais dont les conséquences peuvent être dramatiques pour notre société.


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