Commentaire de slipenL’air
sur Fukushima 3 : Explosion nucléaire ?


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slipenL’air 28 avril 2011 19:32

La résistance écologique

La résistance à laquelle en appelle Isabelle Stengers depuis quelques années prend, dans son nouvel essai, la forme inédite d’une résistance “écologique”. “Nous ne pouvons pas”, écrit-elle, “nous ne pouvons surtout pas laisser aux responsables des désastres qui s’annoncent la charge d’y répondre. C’est à nous de créer une manière de répondre, pour nous mais aussi pour les innombrables espèces vivantes que nous entraînons dans la catastrophe.” De ce point de vue, ce qui manque le plus à l’écologie politique est un art de remettre en politique les affaires de l’écologie, en refusant d’emblée les termes de l’alternative infernale qui paralyse et empoisonne la pensée : soit la croissance et la compétition, soit la ruine de l’État et la faim dans le monde. Il reste à inventer ce que l’on pourrait appeler une pragmatique des situations de catastrophes écologiques, c’est-à-dire un ensemble d’expériences pratiques, de techniques ou d’artifices capables de produire “les capacités collectives de se mêler des questions qui concernent l’avenir commun, et de se mêler d’abord de la manière dont ces questions sont formulées”. L’enjeu de la réflexion n’est pas, et ne peut pas être, celui de dire quel “autre monde” est possible, car “la réponse appartient à un processus de création dont il serait insensé et dangereux de sous-estimer la difficulté terrible”, mais de rendre d’abord et avant tout sensible au caractère inédit de ce qui arrive et qui n’a été ni voulu ni préparé par personne, et auquel nous devons pourtant répondre.

Isabelle Stengers : “Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient”

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