Commentaire de Bovinus
sur Pourquoi les écologistes sont des criminels


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Bovinus Bovinus 19 mai 2011 10:54

Concernant l’opposition entre la conception britannique et russe de l’énergie, celle-ci est en quelque sorte logique : la Grande-Bretagne est au XIXe siècle une île surpeuplée, dont les prolétaires vivaient dans des conditions de misère atroce, alors que la Russie possède un territoire immense, et des ressources virtuellement illimitées ; jusqu’au années 20, c’est un pays à 99% rural, chrétien et finalement assez prospère ; la conception orthodoxe de la vie n’érige pas la recherche de la richesse et du profit en valeur suprême, ainsi que le fait le protestantisme anglo-saxon. Les deux « visions » sont logiques et très marquées par leur origine culturelle, mais je n’accorderais tout de même pas foi aveuglément à l’une ou l’autre conception de la démographie et de l’énergie.

Avez-vous seulement lu le « Traité sur le principe de population » de Malthus ? Je vous mets au défi d’y trouver la moindre idéologie, c’est un bouquin sérieux basé sur le simple bon sens, la logique et l’observation. Il est évident qu’on ne peut pas continuer à se multiplier à la surface du globe comme un cancer, et que tôt ou tard, si on n’est pas foutu de nous réguler nous-mêmes, la nature le fera. Ce sera brutal, dévastateur et dramatique, alors autant le faire nous-même, sans pour autant verser dans l’idéologie, qu’elle soit capitaliste ou socialiste. Le bon sens et la recherche du bien général devraient faire l’affaire.

Pour l’abandon de l’énergie nucléaire, je pense que ce serait une imbécillité, exactement semblable à celle que je décrivais plus haut dans un style volontairement outré. Mais ce n’est pas non plus une raison pour ne rien faire. Il est évident que nous avons aujourd’hui trop de centrales, que de nombreux manquements aux procédures de sécurité ont été constatés, et qu’elles sont gérées par des intérêts privés qui opèrent dans l’opacité et la corruption, motivés par le seul intérêt pécuniaire. La catastrophe japonaise nous a montré ce qui peut arriver. À nous d’en tirer les conséquences et de prendre nos responsabilités : les trois quarts du parc devraient être démantelés, au grand minimum ; la gestion du reste devrait être transférée à l’État, de préférence sous la forme d’une autorité administrative indépendante ; enfin, autant être logique jusqu’au bout, elles devraient être employées en priorité à des fins de recherche fondamentale.


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