Commentaire de Olivier FRIGOUT
sur Ours et loup : boucs émissaires des éleveurs


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Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 15 mars 2006 10:15

Si l’on ne considère que l’aspect économique, alors finissons de vider les océans, finissons de pomper le pétrole, finissons bétonner le littoral, finissons d’exterminer les cétacés, finissons raser les forêts. Si seul l’aspect économique n’a de sens, alors continuons d’utiliser engrais et pesticides chimiques, continuons de construire des centrales nucléaires, continuons de construire des routes, continuons de suremballer les produits, continuons de ne jurer que par la croissance et la consommation.

Il n’y a dans ce monde que deux attitudes, car aucune position intermédiaire n’existe. Pourquoi ? Parce tout est lié, tout est dans un même entrelacs de cycles naturels et tout est important, tout à sa place à tenir, tout à son rôle à jouer. Les fourmis rouges comme l’ours, la baleine comme les hirondelles. Et pour finir, je citerai Hubert Reeves dont la sagesse, le respect et l’humilité devrait nous éclairer tous :

« Les vivants existent de leur plein droit et n’ont pas à se justifier d’exister. Les expressions »espèces nuisibles« et »mauvaises herbes« ne sont que le reflet d’un préjugé séculairement ancré jusque dans la Genèse que les plantes et les animaux sont là pour nous servir ou nous réjouir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire. En réalité nous ne sommes qu’une espèce parmi tant d’autres, et, face aux disparitions dont nous sommes responsables, nous mériterions vraiment le qualificatif d’espèce nuisible à l’harmonie et à la préservation de la biodiversité. »

Extrait de "Mal de Terre - Hubert Reeves - Editions du Seuil

Voilà, me semble-t-il, tout l’enjeu de ces conversations, qui parfois prennent trop de légèreté ou trop de gravité, mais qui doivent ouvrir la conscience de tous à la réalité : notre avenir est lié à la nature et à la biodiversité. La différence enrichie et donne accès à la pérennité.


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