mardi 14 mars 2006 - par Olivier FRIGOUT

Ours et loup : boucs émissaires des éleveurs

350 personnes, élus et éleveurs des six départements des Pyrénées, ont manifesté vendredi 10 mars contre l’introduction de cinq nouveaux ours slovènes dans le massif pyrénéen, arguant que la présence du plantigrade nuit à leur activité économique. Les efforts du gouvernement et des associations écologistes qui oeuvrent à rendre pérenne la réintroduction de l’ours brun ne sont ni appréciés ni compris par les « professionnels » de la montagne, ou tout du moins par une partie d’entre eux.

Comme pour le loup dans le massif alpin et le lynx, l’ours révèle en fait des méthodes d’élevage qui ne sont pas compatibles avec la présence de grands prédateurs, qui trouvent dans les troupeaux des proies faciles. Souvent livrées à elles-mêmes, les bêtes subissent des attaques dont une partie est imputable à ces animaux sauvages. Mais bien souvent, chiens errants et orages violents font bien plus de dégâts, ce que seuls les écologistes relèvent. En effet, pour l’année 2005, 3665 brebis ont été indemnisées pour environ 900 attaques, alors que dans le même temps, 100 à 200 000 brebis étaient victimes de chiens errants. Des chiffres qui ne permettent pas de comprendre le battage orchestré par les éleveurs, sauf à considérer que seules les attaques de loups sont indemnisées. Comme il est difficile de caractériser ces attaques (la plupart des attaques étant seulement classées « grands canidés »), crier au loup en fait un très bon « bouc émissaire ».

La cohabitation est pourtant possible, comme le prouvent les éleveurs italiens et espagnols, mais la présence de l’homme ou d’un chien (dissuasive puisque 90% des attaques ont lieu en leur absence) est requise, ce que certains éleveurs français refusent de mettre en place.

Le cas de l’ours n’est pas différent.

Quel est le bilan de l’année 2005 ? Selon le rapport d’activité des techniciens pastoraux itinérants (1), sur les 9 premiers mois de l’année, 37 attaques tuant 50 ovins en Haute Ariège et 15 attaques tuant 28 ovins étaient recensées. En Haute Ariège, deux dérochages, faisant respectivement 5 et 159 bêtes tuées, étaient relevés. Le second était toutefois indemnisé au bénéfice du doute et sur la bonne foi de l’éleveur déclarant avoir aperçu un ours la veille de l’accident, sans qu’aucune trace probante ne vienne étayer ses déclarations.

Un rapport qui relève que « depuis plusieurs années, la cohabitation ours-pastoralisme est problématique et conflictuelle en Ariège. On peut constater qu’il y a peu de corrélation entre le nombre de dégâts et l’hostilité rencontrée sur le terrain. Certains éleveurs appuyés par des élus locaux s’évertuent à saborder toute tentative de cohabitation. On constate des menaces non dissimulées à l’encontre des éleveurs qui seraient prêts à mettre des mesures de protection en place. Les opposants au programme de réintroduction se sont illustrés par leur virulence lors des Automnales du pays de l’ours. »

Lourd de sens, ce constat accablant révèle que l’ours est au coeur de conflits qui le dépassent.

Pourquoi une telle opposition à la mise en place de mesure de protection, allant, aux dires des auteurs du rapport, jusqu’aux menaces ? Il est à craindre que l’ours et le loup ne soient le meilleur moyen de compenser une partie des pertes que les conditions d’élevage modernes induisent. Sensibilisé par des manifestations de force, l’Etat est peut-être plus enclin à classer « imputés aux ours et aux loups » les attaques et les dérochages qui se produisent chaque année en estive, ce qu’il ne ferait plus avec autant de bonne grâce si les mesures de protection préconisées étaient mises en place.

Une pression qui aujourd’hui redouble sur le gouvernement, alors que sont annoncées pour juillet prochain cinq nouvelles réintroductions slovènes. Défilant avec des pancartes indiquant : « C’est pas à nous de nourrir les ours », les opposants ont montré, malgré leur faible nombre, leur détermination. A l’image du président du Conseil général de l’Ariège, Augustin Bonrepaux, qui prévenait : « Si le gouvernement ne recule pas, ça se passera mal ».

Depuis qu’un chasseur a abattu Cannelle, la dernière représentante de la race pyrénéenne du plantigrade, le bras de fer n’a pas cessé entre les quelques éleveurs opposés à l’ours et le ministère de l’environnement et les associations écologiques. Les intérêts économiques des uns sont pourtant compatibles - comme le montrent de nombreux pays - aux objectifs de maintien de la biodiversité des autres. Mais dans les Alpes comme dans les Pyrénées, les élus locaux ont une carte à jouer en s’opposant à l’ours et au loup, en s’appuyant sur une profession ancrée dans les territoires de montagnes. La peur du loup et de l’ours reste donc un bon fonds de commerce, en particulier de commerce électoral.

Sources :

Ministère de l’environnement et du développement durable

Association FERUS

La buvette des alpages

(1) Rapport d’activité des techniciens pastoraux itinérants : saison 2005



31 réactions


  • Jojo (---.---.255.244) 14 mars 2006 14:05

    Le problème écologique, à mon avis, n’a pas été posé. Qu’apportent le loup et l’ours (surtout l’ours, à une densité voisine de zéro) mis a part la satisfaction (ou l’insatisfaction) de savoir qu’ils sont là ? Je veux bien pour les vautours, qui nous débarassent des carcasses (et encore, il faut leur en donner pour qu’ils survivent). La densité d’élevage et de population humaine sont-elles compatibles avec une coéxistence pacifique en France ? J’ai peur que non.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 14 mars 2006 15:53

      Demander ce qu’apportent l’ours et le loup n’est pas une question écologique mais sociétale.

      L’ours et le loup ont leur place dans les écosystèmes pyrénéens et alpins. Leur absence ou quasi-absence pose des problèmes écologiques que sont le déséquilibre des écosystèmes puisque les prédateurs en sont absents. La régulation est alors assurée par l’Homme qui apprès avoir éliminé la concurence (prédation) devient « chasseur-gestionnaire ».

      C’est plutôt le rôle de l’Homme dans l’apparition des équilibres naturelles qui est la question écologique à poser.


    • Jojo (---.---.158.64) 14 mars 2006 17:06

      Quelles sont leurs proies naturelles ? Sont-elles en assez grand nombre (autrement dit y a-t-il assez d’espaces vierges) ? Celà ne semble pas le cas puisqu’il faut indemniser des éleveurs.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 14 mars 2006 17:18

      Les indemnisations correspondent aux attaques de loups ou d’ours supposées ou avérées. Elles ne représentent en fait qu’une faible part des pertes consécutive au mode d’élevage (pas de surveillance, pas de chiens) qui exposent les bètes aux chiens errants et au mauvais temps (orages).

      La plupart des habitants de ces secteurs sont d’accord avec ses réintroductions et protections, seuls, quelques éleveurs et élus s’y opposent farouchement et parfois avec des méthodes proches de l’intimidation.

      La réalité est que écologiquement parlant - l’écologie est une science, celle de l’étude des interactions entre les espèces et avec leur milieu - il y a de la place pour les ours et les loups à coté d’un pastoralisme qui respectent plus les troupeaux (bergers en estive, chiens d’accompagnement...).

      Quant au gibier sauvage, expliquez-nous pourquoi autant de battues sont organisées sous le prétexte qu’il y a trop de gibier si au contraire, il est rare.

      Je devrais bientôt participer à un comptage nocturne en Lozère, je vous donnerai alors les chiffres recueillis à cette occasion, chiffres qui permettent ensuite d’établir le quotat de chasse par fédération pour la saison.


    • Jojo (---.---.168.21) 15 mars 2006 09:47

      C’est quel type de gibier en excès ? L’ours me parait être uniquement un problème de publicité. Quelques ours à dose homéopathique ne vont pas contribuer à l’équilibre écologique. De plus ces pauves bêtes vont être comme sur une ile déserte, sans ou presque interaction avec leurs congénères. Les loups, que je sache, n’ont pas été réintroduits. Ils sont venus naturellement du Grand Paradis au Mercantour. Là bas leurs proies naturelles sont plus les mulots qu’autre chose. Il faut une meute d’une certaine taille pour s’attaquer à un ongulé sauvage, taille rarement atteinte. Un agneau est de toutes façons une proie plus facile. Certes les chiens peuvent les éloigner, mais un gros chien mange relativement plus qu’un loup. C’est aussi un problème économique. En Nouvelle Zélande, où il n’y a pas de prédateur, l’agneau grandit tout seul sans surveillance et ne coute rien à produire. S’il faut doubler le nombre de bergers, y a jouter des chiens, et donner des subventions pour compenser les pertes, l’agneau du Mercantour risque de revenir très cher. Il n’est déjà pas compétitif, il n’y a qu’à aller au supermarché (ce qui ne m’empêche pas d’en acheter, mais je suis relativement aisé). Enfin, les statistiques sur les méfaits des chiens errants couvrent tout le territoire, celles des loups une infime partie.

      Je ne suis pas convaincu.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 15 mars 2006 10:15

      Si l’on ne considère que l’aspect économique, alors finissons de vider les océans, finissons de pomper le pétrole, finissons bétonner le littoral, finissons d’exterminer les cétacés, finissons raser les forêts. Si seul l’aspect économique n’a de sens, alors continuons d’utiliser engrais et pesticides chimiques, continuons de construire des centrales nucléaires, continuons de construire des routes, continuons de suremballer les produits, continuons de ne jurer que par la croissance et la consommation.

      Il n’y a dans ce monde que deux attitudes, car aucune position intermédiaire n’existe. Pourquoi ? Parce tout est lié, tout est dans un même entrelacs de cycles naturels et tout est important, tout à sa place à tenir, tout à son rôle à jouer. Les fourmis rouges comme l’ours, la baleine comme les hirondelles. Et pour finir, je citerai Hubert Reeves dont la sagesse, le respect et l’humilité devrait nous éclairer tous :

      « Les vivants existent de leur plein droit et n’ont pas à se justifier d’exister. Les expressions »espèces nuisibles« et »mauvaises herbes« ne sont que le reflet d’un préjugé séculairement ancré jusque dans la Genèse que les plantes et les animaux sont là pour nous servir ou nous réjouir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire. En réalité nous ne sommes qu’une espèce parmi tant d’autres, et, face aux disparitions dont nous sommes responsables, nous mériterions vraiment le qualificatif d’espèce nuisible à l’harmonie et à la préservation de la biodiversité. »

      Extrait de "Mal de Terre - Hubert Reeves - Editions du Seuil

      Voilà, me semble-t-il, tout l’enjeu de ces conversations, qui parfois prennent trop de légèreté ou trop de gravité, mais qui doivent ouvrir la conscience de tous à la réalité : notre avenir est lié à la nature et à la biodiversité. La différence enrichie et donne accès à la pérennité.


    • Jojo (---.---.154.109) 15 mars 2006 18:27

      Il ne s’agit nullement que de ne considérer « que » l’aspect économique. Un élevage doit être rentable. S’il ne l’est pas, quel intérêt ? Alors oui, place au loup.

      Nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres, mais jusqu’à preuve du contraire les autres espèces ont toujours lutté pour subsister. Certaines ont disparu de ce fait. Ce qui ne veut pas dire que l’on ne doive pas prendre garde à la préservation de la biodiversité, mais il y a des choix à faire (nous sommes la SEULE espèce capable de se projeter dans l’avenir pour celà). Si le loup (l’ours, le lion, l’éléphant...) est une contrainte, mais qu’il puisse vivre en paix ailleurs, alors aménageons lui un espace, et n’obligeons pas une cohabitation qui n’est pas indispensable.


  • B-F (---.---.164.51) 14 mars 2006 15:07

    On pourrait bien sûr réintroduire toutes les espèces disparues de l’Europe depuis l’antiquité ( y compris les insectes, les reptiles, les batraciens, les poissons, les oiseaux et les petits mammifères), mais ça ferait beaucoup de travail et quel serait l’intérêt ? L’univers n’est pas figé et le nombre d’espèces non plus....


    • Marsupilami 14 mars 2006 15:55

      Cette mesure est encore trop restrictive.

      Il faut introduire les bestioles de Jurassic park dans les territoires campagnards conquis par les bobos biobio écolos amis des ours. Et que les plus adaptés aux lois de la nature naturante (les plus écolos donc) survivent.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 14 mars 2006 16:17

      Hélas, réintroduire toutes les espèces que l’Homme a condamnées à disparaître est impossible, et cela est infiniment grave car le processus s’accélère.

      Au rythme actuel, 50 à 100 mille espèces disparaîssent chaque annnée, la moitié de la biodiversité aura disparu dans 20 ans.

      Chaque animal, chaque végétal assure une fonction dans les équilibres naturels, que sa disparition met en péril. Il ne s’agit pas de se demander si l’ours ou le loup devaient disparaître de ces territoires mais plutôt de s’interroger sur l’impact de leur disparition sur l’ensemble des espèces. Un grand prédateur joue un rôle fondamental sur une chaîne alimentaire. Le réintroduire après que l’Homme l’ait exterminé est un pas en avant vers un retour à l’équilibre. A condition que l’Homme accepte de partager les terres et le gibier et laisse quelques espaces naturels où la biodiversité puisse poursuivre l’évolution naturelle.

      A la question « l’apparition de l’Homme sur Terre et les ravages qu’il a engendré sont dans l’ordre naturel ? », on peut certes répondre par l’affirmative. Mais qu’il disparaîsse avant d’avoir pris conscience qu’il ne pouvait survivre sans son milieu d’origine, ne l’est pas forcement.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 14 mars 2006 16:31

      Navré de constater qu’un sujet si grâve puisse être traité avec autant de... légèreté.

      Les vagues de disparition d’espèces qui se sont succédées (au moins trois provoquant l’extinction de 90 à 99% des espèces) sont des accidents géologiques ou cosmiques. Le cataclysme en cours est un accident « stupide », que seule la « bétise » et l’avidité, caractérisitiques propre à l’Homme, peut expliquer.

      Quant aux survivants de l’extinction des espèces programmée par l’Homme, ce ne sera certainement pas ceux qui ont oublié ce qu’est la terre, la sueur et la nature, et qui vont faire leurs courses aux supermarchés dans leurs 4x4 climatisés. Excusez cet écart de langage mais lorsque des notions aussi simples et fondamentales sont ainsi railler, certaines colères sont difficiles à contenir.

      Ceci étant dit, il y a derrière ces réindroductions des travaux de recherche qui sont menés et qui pourront apporter des éléments concrets sur les difficultés qu’elles posent. La partie émergée de l’iceberg ressemble à une marotte d’écolos, les enjeux sont bien plus fondamentaux.


    • (---.---.87.213) 15 mars 2006 07:10

      Faut-il aussi protéger les virus du SIDA et de la grippe aviaire et les autres ?

      Jean


  • zoï (---.---.58.60) 14 mars 2006 18:45

    Réintroduction de la faune sauvage ? Je pense qu’il faudrait poser la question aux intéressés eux même,à savoir : les ours et les loups.Ce n’est pas une plaisanterie.Certains courants d’écologistes fondamentalistes veulent conférer la personnalité juridique aux plantes et aux animaux.Partant de là,on pourrait même s’inspirer d’expériences existantes,en Inde notamment.Là-bas,les tigres indélicats qui ont dévoré de petits enfants ont droit à des procès parfaitement équitables.Et ce n’est pas une vue de l’esprit d’y entendre l’avocat de ces dignes félins dire :"Votre honneur,mon client ici présent proteste:il n’a jamais voulu porter atteinte au genre humain,mais juste suivre suivre dame nature en ses oeuvres divines.


    • zoï (---.---.58.60) 14 mars 2006 18:53

      Petite coquille:le double « suivre suivre » est bien sûr une erreur.


    • zoï (---.---.58.60) 15 mars 2006 08:33

      Léger remord:j’espère tout de mème que personne ne prend au 1er degré ma « compassion » pour les tigres.


  • Terreneuve (---.---.208.17) 14 mars 2006 20:16

    Bonsoir,

    Juste une petite intervention, pas pour rentrer dans le débat, car débat il ne devrait pas y avoir, l’ours le loup et le lynx n’auraient jamais du disparaître de nos régions, les réintroduire est un devoir, tant que nous pouvons le faire, la question ne se pose même pas ! Je voulais juste féliciter Monsieur Frigout, que je ne connaissais pas, malgré une bonne fréquentation de tous les sites et forums traitant de l’environnement. Monsieur, vos idées et la façon des les exprimer vous honorent, il est dommage que l’on entende pas des voix comme les vôtres plus souvent dans les médias. Chapeau bas à vous.

    Lionel


  • (---.---.162.15) 15 mars 2006 00:25

    Personnellement, je me sens solidaire des bergers qui n’aiment pas que leurs moutons soient tués par les loups. Nos ancêtres ont mis des siècles à chasser les loups, je trouve honteux de les réintroduire maintenant.

    En ce qui concerne les ours, ma position est moins tranchée, elle est même hésitante car le danger m’apparaît moins fort, l’animal m’apparaît moins agressif et prédateur.

    Am.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 15 mars 2006 08:49

      Alors je vous invite plutôt à tenir vos chiens chez vous.

      Les éleveurs sont d’abord et surtout victimes (leurs brebis plus précisément) des chiens errants (100 OOO à 200 000) alors que les grands prédateurs que sont le loup et l’ours font dans l’artisanat à coté (3665 brebis en 2005 dont un certain nombre au bénéfice du doute.

      Aussi, comparons ce qui est comparable et surtout, gardons d la compassion pour les années à venir car la réforme de la PAC a toute les chances de fermer le robinet des subventions qui jusqu’à aujourdhui, sont les seules raisons qui poussent les éleveurs à avoir des troupeaux. Cordialement.


    • (---.---.162.15) 15 mars 2006 22:05
        Les éleveurs sont d’abord et surtout victimes (leurs brebis plus précisément) des chiens errants (100 OOO à 200 000) alors que les grands prédateurs que sont le loup et l’ours font dans l’artisanat à coté (3665 brebis en 2005 dont un certain nombre au bénéfice du doute).

      D’une part vous ne dites pas s’il la comparaison porte sur la même zone géographique, d’autre part ce n’est parce qu’il y a pire qu’il ne faut pas éviter la mort de 3600 brebis, sur une zone assez limitée.

      Sur le sujet des loups, je ne vous trouve donc pas convaincant du tout.

      Am.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 15 mars 2006 22:58

      Bonsoir, Je n’écris ici ou ailleurs non pas pour convaincre mais pour informer. L’article a été rédigé dans le contexte de la réintroduction d’ours dans les Pyrénées, j’ai considéré intéressant d’élargir les questions posées au cas du loup.

      Le problème des grands prédateurs ne concernent évidemment que les zones de montagnes encore sauvages (ou presque) mais il n’en reste pas moins vrai que de nombreux bergers ont une approche de l’environnement naturel bien différente des éleveurs (certains) qui les emploient.

      J’essaie d’informer, même s’il peut m’arriver de me tromper où d’interpréter avec ma sensibilité certains évènements. Mais convaincre n’est pas mon objectif, même si je me laisse aller à défendre ensuite dans ces fils de discussion mon point de vue.

      Cordialement.


  • LAGOUCHE Frédéric (---.---.138.119) 15 mars 2006 08:49

    Bonjour, un simple constat : le niveau des commentaires face à un problème intéressant est consternant. Il ne sera jamais possible d’avancer dans l’approche de dossiers, tels que celui-ci, avec cette formule forum fourre-tout dans laquelle interviennent surtout ceux qui n’ont rien à dire. En ce qui me concerne, je dis merci à M.FRIGOUT pour cet article, lui demandant cependant d’être plus nuancé à l’égard des éleveurs (tous n’ont pas la même approche), et de compléter celui-ci quand il le pourra par une étude plus détaillée des quotas de gibiers et de l’impact respectif des animaux prédateurs et des chasseurs. Cordialement [email protected]


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 15 mars 2006 09:03

      Je suis tout à fait concient que chez les éleveurs comme dans toutes les professions, il y a des « brebis galeuses » et des gens qui aiment leur métier. J’ai dans ma belle famille des éleveurs « de naissance » et suis aussi confronté à un éleveur dans le cadre d’une bergerie implantée illégalement au coeur d’un village typique, bergerie dont le toit en tole n’est pas du tout dans l’esprit des maisons en pierre qui font la beauté des lieux. Ce dernier ne répond qu’avec un fusil à la main.

      J’ai donc tout le loisir de cotoyer ce monde et de me faire mon idée.

      Quant aux chasseurs, qui sont quelques uns aussi dans ma belle-famille, j’ai aussi idée de certains de leurs comportements, et notamment en se qui consiste les méthodes qui permettent de prélever plus que ce qui a été décidé, octroyé et payé par les fédérations de chasse.

      La présence en grand nombre de gendarmes sur certaines routes n’est pas un hasard, il faut bien contrôler si les « bracelets » sont bien posés sur les bêtes abattues.

      Mais pour revenir aux éleveurs, il me semble évident que l’agitation sur le thème de l’ours n’est le fait que d’un petit nombre, c’est ce qui transparait en tout cas des rapports des personnels qui gèrent ce problème sur le terrain. Cordialement.


  • Jojo (---.---.168.21) 15 mars 2006 10:09

    Vous dites

    « Un grand prédateur joue un rôle fondamental sur une chaîne alimentaire. Le réintroduire après que l’Homme l’ait exterminé est un pas en avant vers un retour à l’équilibre. A condition que l’Homme accepte de partager les terres et le gibier et laisse quelques espaces naturels où la biodiversité puisse poursuivre l’évolution naturelle. »

    Là, je suis d’accord. Dans des parcs, de grande taille type Yellowstone, où la vie sauvage se développe naturellement. L’homme influence le milieu dans le quel il vit, et un nouvel équilibre est atteint en sa présence. La chasse y contribue naturellement. Je vois mal réintroduire un prédateur (lequel ?) des sangliers dans les zones à culture de maïs.

    Tout est une affaire de densité de population. En Afrique les grands prédateurs n’étaient pas un gros problème pour l’élevage tant que la densité de population humaine était faible. Avec le temps celà en est devenu un, à tel point que la création de parcs a été indispensable pour délimiter des territoires de cohabitation. Il y a compétition pour les mêmes proies/aliments.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 15 mars 2006 10:34

      Le problème n’est-il pas plutôt l’évolution de la densité humaine à proximité des zones sauvages ?

      Il est assez facile de ne remettre en cause que la présence de dangers potentiels auprès de populations dont la démographie a explosé. Le Yellowstone connaîtra lui aussi ce phénomène, n’en doutons pas, et le pétrole pourrait bien en être la cause. Pas de Grizzly près des futurs puits de forage ! Le Grizzly d’ailleurs est sorti de la liste des espèces menacées d’extinction il y a peu... contre l’avis des experts.

      La réalité est l’avidité des hommes et son incapacité à projeter son regard au delà du lendemain, niant les conséquences irréversibles de ses choix économiques sur son environnement et donc sur son gagne-pain de demain. Une avidité qui a même changer nos propres expressions linguistiques.

      « on ne dit plus gagner son pain mais gagner son beefsteak ».

      Simplissime, éloquente, cette phrase résume l’histoire de l’humanité et son avidité croissante. A ce rythme, il n’y aura plus grand chose à partager, si tant est que nous eûmes partagé un jour quelque chose entre les hommes.

      Il existe des bergers qui souhaitent que le loup et l’ours est leur place dans nos massifs, certes, cet avis n’est pas forcement partager par les éleveurs qui les emploient, justement pour protéger les troupeaux.

      Cordialement.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 15 mars 2006 10:46

      Cette phrase est bien évidemment au crédit de Pierre Rabhi, pour ceux qui le connaissent. Cette précision a sauté lors de la validation de mon commentaire... les voies du système SPIP sont impénétrables.


    • Jojo (---.---.154.109) 15 mars 2006 18:33

      Les humains seront toujours au contact de zones sauvages. La croissance démographique est difficilement controlable. La préservation de la faune ou de la flore ne pourra à mon avis se faire qu’en préservant des enclaves. Il est illusoire de croire à une cohabitation pacifique quand il y a compétition pour les ressources. Celà n’existe nulle part.


  • Le Klan du Loup (---.---.229.129) 16 mars 2006 14:17

    Bonjour, Nous autorisez-vous à publier votre articles ? Salutations lupines. Le Klan du Loup


  • Mathieu (---.---.212.160) 16 mars 2006 15:46

    Je suis rassuré en lisant ces commentaires. La connerie humaine n’est pas en voie de disparition...


  • Imaginus (---.---.68.109) 19 mars 2006 10:46

    C’est marrant tout de meme. La nature a toujours participé à un equilibre entre les especes et Sapiens Sapiens sous pretexte d’avoir la plus grosse caboche pleine d’idée rase tout sur son passage à la gloire de son ego et de sa descendence qui copiera fierement les pratique de papa.

    Il serait peut être temps de se retiré les doitgs du cul.L’espece humaine a une dependance vitale vis a vis de la nature. Si vous avez un tantinet de la jugeotte vous comprendrez facilement qu’on a tout interet a preserver les ecosystemes complets et leur equilibre si on veut un jour utiliser ces ressources pour terraformé d’autre planete. Ce qui est de la science fiction aujourd’hui sera une obligation vitale dans le futur (si nous en voulons un) et ce n’est pas la demographie galopante de l’espece humaine qui empechera cette etat de fait. Nous avons un besoin vital de la biodiversité.Vous avez un doute sur mes propos ? Regardez l’etat de votre planete.


  • Alpiniste sur son copain L’OURS (---.---.43.89) 19 mars 2006 13:41

    Le dernier ours en suisse etait tue dans la vallee des l’ours[« Val Tuors »] au pied d’un montagne avec le nom « Aiguille et Piz Kesch ». A l’autre cote du Piz Kesch et la sub-riviaire Danoube-Inn un ours slovene est venu du Trentino(Italie) au pied du montagne Piz Quattervals[ 4 vallees ] le 25eme Juillet ’05. L’analyse DNA fait par l’universite du Lausanne a confirme ca avec une a posteriori_probabilite de 55% [calculation selon le mathematicien Nicod]


  • Marcel-Henri FRIGOUT (---.---.180.23) 4 avril 2006 08:57

    Bonjour à tous, Je suis le père d’Olivier. J’habite un village à quelques kilomètres de Nîmes. Nous nous sommes installés en 1973 sur une colline où foisonnais les lapins,perdrix et autres volatiles. Depuis cette colline a été colonisée par près de 200 villas. Plus de lapins,plus de perdrix mais il reste les sangliers qui traversent nos sentiers la nuit pour rejoindre le bois qui jouxte notre quartier. Ma voisine, au demeurant sympathique, se plaint de ces passages nocturnes et des dégradations provoquées sur son terrain. Pour ma part, je n’ai pas de problème car ma parcelle est bien protégée,par un muret et une double grille. Je reviens d’Espagne où j’ai passé une huitaine dans une ferme située à quelques 10 kilomètres de Girona. Le voisin est un berger, un VRAI,qui possède près de 300 brebis.Pour diriger son troupeau, et le garder il possède de nombreux chiens et surtout un PATOU, qui est le chien capable de faire face au danger des prédateurs (loups et autres chiens errants). Il est donc simple de se protéger à condition de le vouloir et de revenir aux méthodes classiques. Une maison se protège, et un troupeau doit être gardé et non laissé à la merci des prédateurs. Peut être faudrait-il arrêter les indemnisations et que chacun prenne ses responsabilités. Courage mon Fils,continue d’informer, c’est ce qui manque le plus dans ce monde.


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