Commentaire de Gilles Louïse
sur Discrimination à l'embauche, hiérarchie des refus
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Le problème, c’est qu’au-delà du futur service rendu par la candidat, l’embauche a un caractère hautement affectif et serait même à comparer avec la relation amicale. Il y a donc fatalement discrimination en tout genre et personne n’y pourra jamais rien. Entre-t-on en relation avec n’importe qui dans la vie ordinaire ? Tout le monde sait bien que ce n’est pas vrai et que des choix s’opèrent. De plus, on ne peut pas nier ce que Proust appelait logiquement « l’attrait de la jeunesse », ce n’est donc pas seulement son côté malléable qui plaît.
Toutes ces jérémiades sont donc inutiles et ne résolvent rien. Et à la limite, c’est au discriminable à trouver par lui-même les arguments pour convaincre, quel que soit le motif possible de discrimination, que ce soit le faciès, le passé, le sexe, l’âge, ou encore l’absence de parchemins arabesquement paraphés. En général, les arguments rationnels durant un entretien d’embauche ne font qu’engager la conversation, la cause d’une proposition de contrat sera in fine irrationnelle et il sera rarement possible de savoir son exacte raison.
Quoi qu’il en soit, l’envoi de CV n’a plus de sens à partir de la quarantaine où l’embauche ne se fera que par relation directe. C’est par son propre réseau qu’un quadragénaire retrouvera un emploi et son chômage a toute chance d’être irréversible, dans l’état actuel des mentalités, s’il n’a pas de réseau.