Commentaire de sam turlupine
sur L'argent des autres
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Si l’on s’attaquait aux CAUSES des crises, des dettes, du système ?
Depuis les années 1930, le système financier était essentiellement bancaire. Le financement de l’économie s’effectuait quasi-uniquement via le bilan des banques. De plus, celles-ci contrôlaient souvent une partie du capital des grandes entreprises, particulièrement au Japon et en Allemagne. Les marchés financiers avaient du coup une importance très faible. Aux États-Unis, les banques de dépôt avaient même l’interdiction d’y participer depuis le Glass-Steagall Act de 1933, adopté en réaction au krach d’octobre 1929.
C’est dans les années 1970 que deux nécessités et trois événements ont contribué de manière décisive à la forte croissance des marchés financiers et au basculement vers le système actuel.
Il s’agit :
- de l’adoption du système des changes flottants en mars 1973 (voir : Dollar US), qui a donné naissance à un véritable marché des changes ;
- du gonflement de la dette publique des pays industrialisés, et en particulier des États-Unis, et la fin des politiques d’encadrement du crédit, qui ont donné naissance au marché des taux d’intérêt ;
ainsi que :
- du choix par les États-Unis de la retraite par capitalisation : l’ERISA (Employment Retirement Income Security Act) est adopté en 1974 ; cela crée donc une demande structurelle croissante de la part des fonds de pension en titres de placement à long terme, c’est-à-dire en obligations longues (10-30 ans) et en actions ;
- de la suppression des commissions fixes sur les valeurs mobilières aux États-Unis le 1er mai (Mayday, en anglais) 1975, qui rend possible laliquidité des marchés d’actions et, surtout, d’obligations ;
- et enfin des très forts mouvements de taux d’intérêt à court terme (cf graphique ci-contre) décidés en octobre 1979 par la banque centrale américaine pour éradiquer l’inflation, qui vont créer pendant plusieurs années des mouvements désordonnés des taux d’intérêt réels et entrainer une activité considérable sur les marchés.