Commentaire de pingveno
sur Acheter une arme en France


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pingveno 16 janvier 2012 12:07

Merci beaucoup pour cet article qui confirme des choses dont je n’étais pas certain, bien qu’intéressé par le sujet depuis que j’ai moi-même été agressé avec arme (factice ou non, on ne fait pas trop la différence surtout dans le noir)

Pouvez-vous m’aider à éclaircir encore quelques points ?

Concernant la 8e catégorie, comme l’a remarqué un intervenant du dessus, elle compte aussi les armes à poudre noire. Je n’en ai pas acheté mais l’impression que j’en ai, c’est que la poudre noire c’est très instable, genre à te péter à la gueule avant que tu ais eu le temps de charger le flingue. Donc finalement, plus dangereuse pour son propriétaire que pour l’éventuel agresseur, et donc plus dangereuse pour moi qu’un flingue en catégorie 4. Ai-je bien compris ?

Vous avez aussi oublié que la catégorie 7 est divisée en deux. Vous avez mentionné les armes sans déclaration, mais il existe aussi des armes en catégorie 7 mais soumises à déclaration : au hasard, le flashball. Et là, encore un aspect stupide de la législation française : on vous demande un certificat médical ; or celui-ci prouve seulement que vous n’êtes pas fou... pas que vous savez vous en servir !
Personnellement je serais pour remplacer cette obligation par celle d’aller au moins une journée en stand de tir pour apprendre les règles de sécurité.

Car à l’inverse, suite à mon agression je me suis rendu en armurerie. Sans autre connaissance que quelques clics sur internet, je comptais bien sur les conseils du vendeur sinon j’aurais acheté directement en ligne. Bon. Au départ je pensais au choqueur électrique, le vendeur me l’a déconseillé en disant que c’est une arme de contact. Et il m’a conseillé, ô surprise, l’arme d’alarme. Et à part ce conseil, pas grand chose. Plein de questions me sont venues après coup, genre : à quelle distance tirer une balle lacrymogène ? J’ai dû fouiller sur internet pour avoir ce genre d’info. Alors au lieu d’avoir une législation du tout ou rien, je préférerais que toutes les armes soient vendables mais avec une obligation plus stricte de formation, suivant la catégorie de l’arme. Êtes-vous d’accord ?
Ah au fait, je relativise quand même votre remarque disant que cette arme est inefficace. Je vois au moins deux cas où elle peut l’être : d’une part dans le noir on la distingue difficilement d’une vraie, elle peut au moins être dissuasive ; d’autre part, si j’entends des bruits près de ma porte, et que je vois un potentiel cambrioleur par le vasistas, je crois qu’un coup à blanc par la fenêtre peut décourager certains d’entre eux (ceux qui ne savent pas distinguer un coup à blanc d’un vrai), non ?

Je ne me considère pas comme un spécialiste en la matière, mais j’ai juste une expérience qui me donne un avis.
Comme informaticien j’ai longtemps lutté contre une loi absurde qui assimilait le cryptage à une arme de deuxième catégorie, interdisant donc son utilisation aux particuliers (alors qu’elle est la clé de voute du commerce électronique sécurisé) sous prétexte d’autoriser l’état à écouter les conversations des terroristes (qui bien sûr, suivent l’interdiction à la lettre). Aujourd’hui je me rends compte que les arguments que je déployais à l’époque sont en partie valables concernant la législation sur les armes en général.
Je constate aussi, et certaines réactions du dessus vont dans ce sens, que la légitime défense est réduite en France à portion congrue, et que les cambrioleurs risquent moins que les « pirates » de l’internet, ce qui est logique puisqu’ils servent d’alibi à un discours sécuritaire favorable au gouvernement en place.
Et le fait est qu’aujourd’hui il est plus facile pour un délinquant de se procurer une AK47 illégalement que pour un honnête homme de se procurer un couteau de cuisine, assimilable à une arme par destination.


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