Commentaire de HORCHANI Salah
sur La nouvelle tendance du Ministère tunisien de l'Enseignement Supérieur !


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HORCHANI Salah HORCHANI Salah 23 janvier 2012 15:18

« Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
(Tunis, le 23 janvier 2012)

Par Habib Mellakh
universitaire, syndicaliste.
Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

Sit-in des universitaires devant le ministère, si les examens étaient sabotés

Le nombre des grévistes de la faim est passé à dix samedi dernier selon une dépêche de l’agence France-Presse qui cite Mohamed Bakhti. « Cinq filles en niqab ont rejoint la grève de la faim commencée par leurs camardes le 18 janvier » a déclaré ce porte-parole des sit-ineurs et coordinateur du sit-in à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, annonçant une nouvelle escalade dans la crise qui dure depuis environ deux mois et qui perturbe le fonctionnement normal de l’institution.

Les organisateurs du sit-in mettent de plus en plus la pression sur le gouvernement et sur les enseignants afin qu’ils autorisent les étudiantes portant le voile intégral à suivre les cours et à passer les examens.

Pendant que les grévistes de la faim poursuivent leur grève dans une résidence privée avec un suivi médical mais sans couverture médiatique et que les cours sont suspendus pour une durée de trois jours consacrée à la préparation de l’examen, les sit-ineurs qui les soutiennent continuent à occuper la FLAHM à moins de vingt quatre heures du démarrage de la session et ils sont prêts à perturber le déroulement des examens.

« Qu’attendent les autorités sécuritaires pour les obliger à lever le sit-in ? » C’est la question angoissante que se posent les enseignants et les étudiants qui estiment que le statu quo, synonyme d’absence des conditions optimales de déroulement des examens, compromet la tenue de la session. Échaudés par l’expérience amère des deux derniers mois qui a vu les sit-ineurs s’incruster à la faculté pour y commettre impunément de multiples délits et infractions et, certains que les promesses n’engagent pas ceux qui les tiennent, ils ont fini par douter de la crédibilité des engagements pris par le ministre comme le montrent leurs réflexions exprimés sur les pages des réseaux sociaux et dans les assemblées et ils appréhendent de plus en plus que le gouvernement ne cède à la pression, ce qui nous entraînerait dans une voie sans issue.

Les enseignants à cheval sur le principe, à leurs yeux, sacro-saint de l’autonomie pédagogique de l’institution ne sauraient accepter la confiscation de leurs prérogatives. C’est ce message qu’ils ont tenu à envoyer à l’autorité de tutelle au cours de l’assemblée générale syndicale commune tenue ce matin pour suivre l’évolution de la situation et prendre les mesures appropriées pour garantir un déroulement normal de la session. Malgré le statu quo qu’ils déplorent et bien que les autorités continuent à faire la sourde oreille à leur revendication légitime relative à la nécessité de réunir les conditions d’un bon déroulement des examens, ils s’engagent à faire l’impossible pour que les étudiants ne soient pas privés de leurs examens. Ils sont même prêts à essayer d’assurer leur déroulement en l’absence des garanties réclamées.

Si malgré leur détermination et leur dévouement, les examens étaient sabotés, ils en feraient endosser la responsabilité aux sit-ineurs et au gouvernement, ils les suspendraient et ils organiseraient un sit-in devant le ministère pour l’amener à prendre les responsabilités qui lui incombent.

Il convient de signaler que le secrétaire général du syndicat de base des enseignants de la FLAHM, Khaled Nouisser a été reçu ce matin, avant la tenue de l’assemblée, par Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, en présence de Mustapha Medini, secrétaire général de l’URT de la Manouba. Les deux responsables syndicaux l’ont assuré du soutien inconditionnel de l’UGTT et de l’URT dans cette phase très délicate de l’histoire de l’université où l’autonomie pédagogique des institutions universitaires est menacée et ils se sont engagés à participer à toutes les actions décidés par les universitaires. ».

Salah HORCHANI


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