La grande peur Mélanchon est une hypothèse qui ne tient pas pour au moins deux raisons.

La première est d’ordre statistique ; Vous évoquez des sources des ex RG qui parlent de 13% en Février. Il est de notoriété que les chiffres électoraux des RG sont toujours faux. L’histoire des prédictions des RG est une vaste rigolade depuis qu’ils existent. En revanche, la sondagite, maladie récente typiquement française, met à notre disposition des quantités d’analyses qui vont toutes dans le même sens. Ces sondages montrent une hausse solide et régulière des intentions de vote en faveur de Mélanchon. Il est actuellement autour de 10% et peut très bien atteindre 13% au mois d’Avril, voire un peu plus.


La seconde est qualitative. Ces sondages montrent que Mélanchon ne mord ni sur l’électorat de Hollande, ni sur celui de MLP. Mélanchon syphonne le vote d’extrème-gauche au détriment du NPA et de LO et attire vers lui de nouveaux électeurs qui soit, arrivent sur le marché ou ne votaient plus.

La percée Mélanchon est donc plutôt une bonne nouvelle pour la gauche. Certes, il ne parvient pas à faire revenir les ouvriers qui votent FN vers la gauche, mais il fabrique du nouvel électeur et coagule le vote protestataire à gauche.

Il n’est en aucun cas un danger pour Hollande qui, pour l’instant domine la campagne, il assure de bonnes réserves de voix pour le second tour car, s’il est un fait historiquement établi, c’est bien la bonne discipline des électeurs de gauche en matière de report des voix.

Avec un bon score, le Front de Gauche qui n’a pas l’intention de participer au gouvernement, peut espérer avoir aux législatives un groupe parlementaire conséquent qui lui permettra de peser sur la politique gouvernementale. C’est l’objectif de Mélanchon, il est cohérent et passe par la victoire du candidat Hollande.

En somme, pas de grande peur, juste une bonne surprise pour le PS qui préfère avoir un allié critique mais hors gouvernement et pas trop encombrant plutôt que des verts puissants dans le gouvernement.