Commentaire de ffi
sur « Robespierre, bourreau de la Vendée ? » : une splendide leçon d'anti-méthode historique


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ffi ffi 20 mars 2012 14:59

Note : malgré que n’est valable qu’avec le verbe avoir, conjugué au subjonctif (ex : malgré que j’aie ... de la locution avoir (bon | mal) gré).

Je ne sais si l’adhésion à un ensemble « socio-politique » suffit à déterminer un peuple. Certains Belges ne se disent-ils pas wallons, tandis que d’autres ne se disent-ils pas flamands ? Les Hongrois, les Tchèques, les Slovaques, les Germains du Saint Empire Germanique n’étaient-ils pas des peuples déjà avant sa dissolution ?
 
C’est assez nouveau d’assimiler les peuples avec la tête du pouvoir politique. Quand le pouvoir était royal, il n’en avait pas du tout besoin, tout ce qui comptait, c’est que ceux qui vivaient sur un territoire reconnaissent le pouvoir. D’ailleurs la France n’était pas du tout le territoire d’un peuple, mais un territoire administré selon un certain principe, celui du Roi-très chrétien. France est juste un mot synonyme de « liberté » dans la langue Germanique de Rhénanie (Anglais free, Allemand frei).

Il n’y avait d’ailleurs pas vraiment de Français. Il y avait des Gaulois (pictons -> poitou ; arvernes -> auvergne ; sancton -> saintonge,...etc), des Romains, des Germains (Burgonde -> bourgogne), des Normands, des Catalans,... etc

En fait, l’histoire est une succession d’ethnogénèses. S’il n’y a pas de pouvoir politique pour la produire, les peuples se reproduisent naturellement par générations, en transmettant leur langue et leur culture aux générations suivantes.

Cette ethnogénèse implique l’ethnocide du préexistant.
Je ne dis pas que c’est bon ou mauvais, c’est ainsi.

Si certains peuples acceptent volontiers l’ethnocide, pour se fondre dans un ensemble plus grand, tout va bien. Mais si il y a des résistances, alors l’ethnocidaire peut en venir à échafauder l’élimination physique systématique des corps afin d’éliminer la transmission des idées du peuple qui résiste, perpétrant ainsi un génocide, plutôt que de tenter des solutions négociées.

Manifestement, c’est ce que la République a fait en Vendée.

Mais tu peux toujours dire qu’il n’y avait pas de peuple vendéen, comme ça, ça permet d’éviter de parler de génocide...

En fait, pour savoir vraiment ce qu’est un peuple, il faut en revenir à la dualité grecque « ethos, ethnos » : chaque ethnie a son éthique. Un peuple se reconnaît donc à sa morale et ses coutumes propres, héritées par ascendance culturelle, plutôt qu’à ses traits physiques, hérités par ascendance génétique. Si un membre d’un peuple ne reconnaît pas les moeurs ni les coutumes, il sera banni et il pourra chercher à se fondre dans un autre peuple, dont les coutumes et les moeurs lui siéent mieux.


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