Commentaire de yvesduc
sur Libération minimise la loi de 1973


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yvesduc 23 avril 2012 21:37
Tythan, plusieurs remarques sur votre article :

Vous justifiez le paiement des intérêts par le fait que « le prêteur prend un risque : celui de ne pas être remboursé. » En partie seulement en cas de création ex nihilo, car la banque perd alors un argent qu’elle ne possédait pas au départ et qu’elle a créé par une simple écriture comptable, suivant le principe de la réserve fractionnaire. Si le client fait défaut, elle ne perd réellement que les intérêts.

Vous indiquez ensuite que « la monétisation indirecte (…) reste autorisée. La BCE l’a d’ailleurs pratiqué dernièrement, alors qu’elle ne le faisait pas auparavant. » Faut-il attendre la crise pour agir ?

Vous allez un peu vite en besogne lorsque vous indiquez, à propos de l’endettement d’État : « Comment se traduit concrètement ce déséquilibre ? Par l’inflation : comme la quantité de monnaie disponible augmente sans qu’il y ait une augmentation de richesse correspondante, les prix montent. » Bien sûr que si, il y a création de richesse puisque l’État irrigue l’économie avec cet argent. Il n’y a inflation qu’en cas d’abus de création monétaire.

Plus loin : « Dans les vidéos précitées, le fait que lorsque les banques prêtent, elles créent de la monnaie pour ce faire est présenté de manière révolutionnaire. C’est absurde, puisque c’est tout à fait normal. N’importe quel élève de 1ère ES (…) le sait. » Il faut croire alors que “n’importe quel élève de 1ère ES” peut aussi avoir la mémoire courte car j’ai rencontré autour de moi peu de personnes capables de m’expliquer la création monétaire, lorsque j’ai commencé à m’y intéresser. La création ex nihilo et la réserve fractionnaire restent (autant que je puisse en juger) des concepts assez peu connus du grand public. La création monétaire tout court, aussi.

Enfin : « lorsque le prêt est remboursé, la monnaie créée est détruite. » Oui, mais pas les intérêts, qui restent dans la poche du banquier. Tout le problème est là. Est-il moral que les banques perçoivent les intérêts de la totalité de l’argent créé, même s’il n’est emprunté à personne et même si la dette est le seul moyen d’augmenter la masse monétaire – ce qui est bien nécessaire à notre économie, vous en conviendrez ? Avant que ce système ne soit mis en place, l’argent venait des mines d’or et d’argent et il n’y avait pas à payer d’intérêts dessus. Aujourd’hui, sur 4 euros qui se trouvent dans ma poche, peut-être 3 sont des emprunts qu’il faut rembourser, avec intérêts.

Pour revenir à votre commentaire, pouvez-vous donner le nom du charlatan ? Je rappelle que Holbecq (si c’est lui que votre qualificatif visait), est demandeur de contre-expertises et se désole d’être le seul à avoir effectué ce qui n’est, il en est conscient, qu’une approximation (il a notamment arrondi à un seul taux chaque année). Quant aux chiffres soit-disant bidonnés, contestez-vous que le service de la dette soit désormais le premier poste budgétaire français ? (ce qui n’est pas tout à fait une paille…)

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