Commentaire de Christian Labrune
sur La psychanalyse est-elle l'autre imposture du XXème siècle ?


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Christian Labrune Christian Labrune 14 juin 2012 09:39

@gordon71

Que le corps intervienne grandement dans la constitution de la conscience, cela ne fait probablement aucun doute. Merleau-Ponty, après Schilder, a beaucoup insisté là-dessus, ce qui veut dite qu’un système complexe, le cerveau, se trouve en intéraction avec un autre système ; si ce dernier présente un moindre degré de complexité, il n’en demeure pas moins que la complexité de l’ensemble s’en trouve encore accrue. Mais la partie inconsciente et purement corporelle du fonctionnement psychique (que je ne confonds pas avec l’Inconscient freudien) n’est pas métaphysique, elle est déterminée, comme tout le reste, par des réactions physico-chimiques. Quand je dis qu’elle est déterminée, je veux dire que ce qui va se passer dans deux secondes résulte de ce qui se passe actuellement, mais si on admet l’hypothèse qu’on a affaire à un système complexe, sensible aux conditions initiales (thèse de « l’effet papillon ») il est évidemment peu concevable que ce que je vivrai psychiquement dans cinq ans (un trouble névrotique) puisse être conditionné par un traumatisme que je viens de subir. Sans cette dérive du système psychique, absolument impossible à calculer et à prévoir, où serait ma liberté ? Et tout traumatisme déclencherait nécessairement une névrose. Ce n’est pas le cas. Pour expliquer que des gens qui ont subi des traumatismes graves ne développent pas ensuite une névrose, Cyrulnik a inventé la notion de résilience. Quand la théorie du refoulement ne marche pas, c’est qu’on est dans la résilience. La psychanalyse, grâce à cette précieuse rustine, aura donc encore une fois réponse à tout.


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