Commentaire de
sur Les dessous de la politique antitabac


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(---.---.33.228) 29 janvier 2007 11:45

Bonjour Jean-Marc,

Merci de votre article, indispensable ; je suis entièrement d’accord avec vous, le tabac n’est qu’un prétexte.

C’est une stratégie de manipulation que l’on retrouve dans les bases de méthodes de vente pour les commerciaux : il s’agit de canaliser l’interlocuteur dans un raisonnement en « entonnoir », en l’enfermant par étapes dans un réseau de vérités partielles auxquelles il est obligé de répondre toujours « oui ».

Les débuts de l’équipe actuelle du gouvernement en sont un exemple parfait, avec ses deux projets-phares : la lutte anti-tabac et la lutte contre l’insécurité routière.

Voyons, pensez-vous qu’il s’agissait des problèmes les plus urgents, les plus importants pour ce pays ? Non, mais les vrais problèmes nécéssitaient une maîtrise et un pouvoir qu’aucune équipe politique ne possède aujourd’hui ; on a donc choisi des domaines accessibles, et des arguments irréfutables car les plus simplistes :

« Vous n’êtes pas pour le cancer du poumon, n’est-ce pas ? » Non bien sûr. « Vous n’êtes pas pour la mort sur la route, non plus ? » Non, évidemment. "Alors, vous voyez-bien que nous avons un bon gouvernement, qui s’est mis au travail pour le bien de tous !" Oui, en effet...

C’est la base même des arguments d’un Etat populiste : simplistes, primaires, et d’autant plus forts qu’ils s’appuyent sur une majorité épargnée, présentée comme la norme de vertu, pour la jouer contre une minorité blâmable et donc à juste titre sacrifiée.

Bien sûr, interdire de fumer, cela paraît très bénin, ce n’est pas du tout comparable à l’internement en camps d’une population. Mais c’est le processus qui est inquiétant, parcequ’il est, toute proportion gardée, le même dans les deux cas.

Et surtout parce que ce n’est pas une chose accidentelle, ce n’est pas un méchant dictateur qui fait le populisme, mais la société elle-même qui le suscite, par son état d’évolution et d’ambiance, quand l’avenir devient illisible et donc angoissant.

La question n’est donc pas le tabac, mais à qui va-t-on ensuite s’attaquer ? Qui sera le prochain bouc émissaire ? Qui fera l’objet du prochain nettoyage ?

Cordialement Thierry


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