Commentaire de Gemini
sur Votre retraite, ni les jeunes ni les chinois ne la paieront !


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Gemini Gemini 13 août 2012 16:04

@John_john : n’importe quoi. Je cite seulement une phrase : « et piocher dans la poche du voisin sans son accord ça s’appelle du vol. » C’est pourtant ce que font tous les jours les employeurs. Cela ne s’appelle pas du vol, mais l’emploi salarié.

Prenons un exemple concret très simple que j’ai vu il y a peu : soit un stagiaire travaillant dans une SSII (société de service informatique). Cette SSII va louer son stagiaire 600 € la journée à son client. Le stagiaire a donc produit 600 € de richesse par jour où il est loué, soit environ 12 000 €. (Nous travaillons environ 20 jours par mois). Le stagiaire sera rétribué quelques centaines d’euros, disons 600 car l’employeur est généreux. Le stagiaire a donc généré 12 000 € de richesse, et a été rétribué 600 €. Le reste, les 11 400 €, sont dans la poche du patron. Donc, oui, le patron a bien volé 11 400 € au stagiaire ( Bon, dans les fait, c’est un peu plus complexe puisqu’il a bien fallut trouver le client, etc. ce qui fait que le stagiaire ne devrait pas toucher 11 400 € mais moins pour prendre tout cela en compte, mais le partage est tellement déséquilibré que l’extorsion en reste manifeste).

Vous prétendez que les pauvres sont pauvres car ils ne produisent pas assez de richesse. C’est juste faux. Ils sont pauvres car la richesse qu’ils produisent est confisquée par plus fort qu’eux. Mon exemple ci-dessus le démontre aisément.

Un autre exemple pourrait être, à tout hasard, le patron de Lidl. Il est plus que milliardaire tandis que la quasi intégralité de ses salariés sont pauvres. Ce sont pourtant eux qui font tourner les magasins, et créent la richesse dont il dispose. Mais du fait de sa position de force, il l’a simplement confisquée à son unique profit. Le cas est répétable quasiment à l’infini tant la structure capitaliste et néolibérale actuelle va dans ce sens : la confiscation par une minorité de la richesse produite par la majorité.

Nous pourrions également étendre la réflexion en termes de biens publics pour démontrer l’inanité de votre position : la richesse crée par une personne n’est tout simplement jamais de son seul fait. Il n’est donc, quoi qu’il en soit, même en suivant votre raisonnement, pas illogique que celui-ci en reverse une partie dans le pot commun. Prenons tout simplement mon cas : si je peux aujourd’hui créer de la richesse, c’est déjà en premier lieu grâce à l’enseignement public que j’ai reçu. Si je peux me rendre sur mon lieu de travail, c’est ensuite grâcre au réseau de transport mis à ma disposition par la collectivité. Ensuite, tout ce que je crée au travail dans ma petite tête ne survient bien entendu jamais de nulle part, mais est toujours construit à partir de mes acquis passés, des idées échangées avec d’autres, etc. Je pourrais continuer à le décliner longtemps. Mais au final, le résultat est que la richesse que je crée n’est pas de mon fait entier. Bien sûr, j’y suis également pour quelque chose de part les efforts consentis et du temps passé. Mais je n’en ai pas le mérite seul.

Prétendre que la richesse n’est crée que par des individus est juste fausse. Elle est créée par un ensemble d’individus, chose que l’on appelle société, et que seuls quelques extrémistes tels Margaret Tatcher prétendent que cela n’existe pas.

Pour terminer, bien qu’il y ait encore tant à dire, imaginer que donner des « compétences » aux pauvres leur permettrait d’être riche, c’est, au mieux un vœux pieu. Je vous épargne la liste de personnes que je connais ayant des compétences mais étant malgré tout pauvres. Il est amusant à la lecture de vos arguments de constater que ceux qui apportent le plus à la société, et qui devraient donc être les plus riches, sont pourtant parmi les plus mals payés : ouvriers, infirmières, balayeurs, agents d’entretien  ; tandis que les parasites de notre société, les nuisibles inutiles qui ne font que lui extorquer de l’argent indue tel que les juristes, les traders, les rentiers, les actionnaires, les héritiers, les lobbyistes, eux, sont fort loin d’être pauvres.

La vérité est simplement que nous n’avons pas assez de travail pour tous, car nous sommes déjà trop productifs et que, en plus, nous avons un ensemble de sangsue à notre dos pour nous pomper un peu plus les miettes laissées par les possédants.


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