Commentaire de Sauvage
sur 5ème anniversaire... de l'abolition de l'esclavage (2ème partie)


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Sauvage Sauvage 17 août 2012 14:09

 

@ Epicure :

 

1/ Ca sera « Vous » pour moi, et non « Tu », s’il vous plaît. Merci,

 

2/ Je vais éclaircir mon propos pour vous, puisque vous semblez lire entre les lignes ce qui ne s’y trouve pas.

On peut faire dire à l’histoire ce que l’on veut, et l’auteur de l’article manipule l’histoire à son gré, pour diriger sa critique vers un négationnisme qui ne dit pas son nom.

Pourquoi mêler les esclavages modernes et les traites passées ? Surtout, pourquoi y impliquer Taubira ?

L’auteur de l’article ne peut-il pas dédier un papier aux esclavages modernes, sans politiser son propos ? Pourquoi l’auteur ne milite-t-il pas pour dénoncer ces esclavages, auquel cas, tout le monde, dont moi, serait d’accord avec son propos et le soutiendrait ?

Et quand bien même Taubira avait utilisé la traite négrière pour apparaître sur le devant de la scène politique, quel politicien n’a pas utilisé les conflits ou les polémiques sociétales pour faire carrière ?

La question n’est donc pas de savoir si cette bonne femme a utilisé la traite négrière pour ses ambitions (ce qui ne m’étonnerait pas), parce que si l’on ouvre ce chapitre, aucun politique français ne serait épargné par des révélations sur leurs carriérismes.

La question, c’est d’affronter notre Histoire, dans le cas de la traite occidentale, douloureuse. Cette traite a été mise en avant, plus que d’autres, parce que, outre sa férocité, elle a été industrialisée et africanisée. On parle donc bien de commerce à grande échelle. L’arrêt de l’esclavage s’est d’ailleurs lui aussi fait pour des raisons commerciales, la raison humaniste ne lui a été donné qu’à posteriori par les politiciens pour sauver les apparences et les consciences. J’invite tous ceux qui sont réellement intéressés par la question à lire cette analyse de Fraçoise Vergès, présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage :

http://www.esclavagemoderne.org/011-613-Francoise-Verges.html

 

Je renouvelle donc mon propos : la loi Taubira dénonce la traite occidentale en raison de son caractère mercantile. Des êtres humains étaient transformés en bétail, déportés, dans le but de produire des richesses à échelle industrielle, ce qui n’était pas le  cas pour d’autres traites. D’ailleurs, c’est complétement c… de comparer les traites car il n’y a pas de comparaison dans l’indicible.

Du reste, je suis complètement d’accord sur le fait qu’il faudra aussi parler des autres traites, notamment la traite du monde arabo-musulman des noirs africains. Il existe effectivement un grand malaise entre les africains et les arabes sur cette question, surtout, sur le fait que certains préjugés ou certaines attitudes perdurent encore aujourd’hui.

Enfin, je vous réponds, ainsi qu’aux autres interlocuteurs du fil, sur la question des autres traites : nous vivons en démocratie aujourd’hui. Et même si un des intervenants a dit que la France est le pays le moins démocratique, nous avons largement accès à l’information, nous pouvons librement militer, créer des associations, défendre nos points de vue, voire, participer à notre législation.

J’invite donc tous les interlocuteurs qui parlent de la traite des blancs, la traite des arabes, la traite des slaves ou des esclavages modernes à chaque fois que l’on parle de la traite négrière, de militer, afin que la mémoire de ces esclaves, qui semblent subitement tant les inquiéter, soit enfin honorée. Afin surtout que notre Histoire complexe ne sombre pas dans le déni, une interprétation négationniste, une concurrence des mémoires ou une Histoire sélective, qui, plus que la loi Taubira, contribuerait à diviser les communautés.


Voir ce commentaire dans son contexte