Commentaire de Pierre Régnier
sur Le déni de la violence monothéiste à l'occasion de la polémique Onfray/Soler de cet été


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Pierre Régnier Pierre Régnier 9 novembre 2012 00:08


@ Jean-Pierre Castel

 

éléments pour l’éventuel groupe de travail (suite)

 

Dans un texte postérieur, Spiritualité et criminalité (juin 2002) j’écrivais ceci :

 

 » Dans Le Guide des égarés Maïmonide est tout à fait clair, explicite, insistant : Dieu, « parfait en actes », intervient bien pour exercer ou commander de très justes massacres d’êtres humains. "Nous trouvons, au nombre de ses actions qui se manifestent sur les hommes, de grandes calamités qui fondent sur certains individus pour les anéantir, ou qui enveloppent dans leur destruction des familles, et même une contrée entière, font périr plusieurs générations à la fois et ne laissent ni culture ni progéniture, comme, p. ex., les croulements de sol, les tremblements de terre, les foudres destructrices, l’expédition faite par un peuple contre un autre pour le détruire par le glaive et pour effacer sa trace" (c’est moi qui souligne). Ces actions de Dieu "sont nécessaires pour gouverner les états ; car la suprême vertu de l’homme est de se rendre semblable à Dieu autant qu’il le peut, c’est-à-dire que nous devons rendre semblables nos actions aux siennes…". Maïmonide donne même ici une intéressante explication sur la fameuse précision contenue dans le Décalogue : "je suis un Dieu jaloux, châtiant la faute des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération" (Ex. 20,5). « On s’est borné », dit Maïmonide, "à quatre générations, parce que l’homme ne peut voir de sa postérité que tout au plus la quatrième génération. Ainsi, lorsqu’on tue la population d’une ville livrée à l’idolâtrie, on tue le vieillard idolâtre et sa race jusqu’à l’arrière-petit-fils, qui est l’enfant de quatrième génération.. On a donc, en quelque sorte, indiqué qu’au nombre des commandements de Dieu (je souligne) qui indubitablement font partie de ses actions, est celui de tuer les descendants des idolâtres, quoique jeunes enfants, pêle-mêle avec leurs pères et leurs grand-pères

 

…/…

 

Pour Maïmonide Dieu commande bien des massacres mais il le fait « en raison du démérite de ceux qui sont punis » ; on ne doit en aucun cas y voir "des actions comme celles qui, chez nous, émanent d’une disposition de l’âme, savoir, de la jalousie, de la vengeance, de la haine ou de la colère". C’est d’ailleurs ainsi que ce passage sur la prétendue juste violence pratiquée et voulue par Dieu se veut édifiant : "celui qui gouverne l’état, s’il est prophète" doit bien "faire disparaître tous ceux qui se détournent des voies de la vérité« , »un acte qu’exige la raison humaine" mais il doit le faire en prenant Dieu pour modèle et en tentant d’oublier ses mauvaises motivations humaines "à tel point qu’il doit ordonner de brûler un individu, sans éprouver contre lui ni indignation, ni colère ni haine, n’ayant égard, au contraire, qu’à ce qu’il lui paraîtra avoir mérité, et considérant ce que l’accomplissement de cet acte a de souverainement utile pour la grande multitude".

 

  Maïmonide ajoute enfin, comme le font presque toujours les auteurs de textes, sacralisés ou non, qui affirment et justifient la violence de Dieu : "Malgré tout cela, il faut que les actes de miséricorde, de pardon, de commisération et de bienveillance, émanent de celui qui gouverne l’état, bien plus fréquemment que les actes de punition…

 

 C’est là aussi la base de la lâcheté des responsables laïcs qui se refusent à mettre en application ce nécessaire et urgent devoir républicain : exiger des responsables religieux qu’ils mettent leur religion en situation de compatibilité avec les Droits de la personne humaine. "

 

C’est aujourd’hui que je souligne les dernières lignes.

 

Car c’est en effet devenu pour moi le plus évident et le plus grave : dans la complicité de fait qu’ils apportent au totalitarisme islamique, la Droite sarkozienne d’hier, la pseudo-Gauche gouvernementale d’Hollande, la pseudo extrême-Gauche, les écologistes cohn-bendistes… sont en train de devenir pires encore que Benoît XVI et son Eglise dans la réanimation de la violence religieuse en France et dans le monde.



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