Commentaire de Morpheus
sur Le gauchiste


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Morpheus Morpheus 5 décembre 2012 16:49

@ Jeremy971

Prendre Manuel Valls et BHL comme exemples de la gauche, voilà qui est piquant ; le premier applique avec zèle et détermination une politique que n’aurait en rien renié son prédécesseur de l’UMP, tandis que le second est un parfait va-t-en-guerre capitaliste bourgeois tout près à s’allier avec Sarkosy pourvu qu’il s’agisse d’aller casser du bougnoule. Certes, il le fait prétendument au non de la démocratie, de la liberté, du droit d’ingérence, et s’érige en porte bannière des droits de l’homme. Exactement comme les USA lorsqu’ils décident d’aller bombarder, lui aussi, des bougnoules - USA qui ne sont pas exactement de gauche...

La fronde contre le gôchiste bon teint droit de l’hommiste, ma fois, je n’y suis pas opposé par principe : on a bien le droit d’exprimer ses contentieux ou son indignation. Mais il ne suffit pas de taper fort, encore faut-il viser juste.

Mais au delà de la fronde, au delà de l’absence d’analyse du billet, ce qui me frappe, c’est la similitude entre la démarche et la méthode utilisée et ce que vous tenter (maladroitement) de dénoncer. Vous ne vous rendez pas compte que vous agissez exactement de la même manière que ceux que vous critiquez.

Piégé par les émotions suscitées par la médiocrité de comportement d’une certaine frange de vos rivaux politiques, vous réagissez à cet émoi en éveillant en vous le même type d’attitude. Vous ne voyez pas le piège émotionnel, et vous vous vautrez dans la réaction épidermique en vous en prenant aux conséquences, aux symptômes, plutôt qu’à la cause. Tout comme le gôchiste caricatural que vous dénoncez (non sans raison). Vous n’obtiendrez donc comme résultat que le fait d’alimenter un clivage absurde qui, d’une autre manière, pourrait s’effacer devant une analyse objective des besoins et revendications légitimes des uns et des autres, qui ne sont séparés en réalité que par des clivages partisans arbitraires et artificiels. Ainsi le clivage gauche-droite qui ne représente rien si l’on est déjà incapable de définir l’un et l’autre.

Alors, pour pouvoir décanter cela, Jeremy971, puis-je vous demander comment vous définissez ce qui détermine « la gauche » et ce qui détermine « la droite » ? Nous aurions alors déjà une meilleure base pour analyser ces dérives (il va de soi que je vous livrerez en contrepartie ma propre définition, histoire de savoir si nous pouvons, au moins, nous accorder sur cela).

Cordialement,
Morpheus 


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