Commentaire de Mwana Mikombo
sur Cameroun : Libération suspecte des otages français


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Mwana Mikombo 20 avril 2013 18:33

@l’auteur Monsieur Mathurin Moussy

Votre article sur la libération par le Cameroun des otages de la secte mahométane de Boko Haram est très instructif sur la situation politique générale chaotique qui prévaut au Cameroun, pays de la Françafrique complètement et curieusement absent des radars médiatiques internationaux. Cette libération des otages par le régime néocolonial de Paul Biya, tout comme le rapt de ces otages lui-même, sont en effet suspects. Il n’y a qu’à suivre les commentaires énigmatiques des médias français pour s’en rendre compte. Il y a là dedans quelque part une supercherie.

Si le Cameroun est bien un pays qui n’existait plus ou un pays fantôme, c’est seulement sur le plan des agitations, révoltes, guerres et crises diverses qui secouent, ravagent le Continent et tournent en boucle quotidiennement sur tous les médias du monde entier. Cette discrétion du Cameroun au devant de la scène des événements médiatique vaut au Cameroun son pendant d’oreille. En effet, le Cameroun est considéré sur la scène internationale comme étant le rare pays encore calme en Afrique subsaharienne, où règnent la tranquillité et la paix depuis les indépendances, un pays prospère et stable économiquement et politiquement, en contraste avec la situation catastrophique du reste du continent. Cette auréole est un masque perméable qui n’empêche pas de humer la forte odeur de putréfaction qui se dégage de la poubelle à ciel ouvert qu’est le Cameroun comme partout en Afrique Noire.

Le Cameroun est la poubelle la plus sécurisée de la Françafrique, la base arrière qui, peut-être plus que toute autre, garantit la présence et le rayonnement de la France en Afrique. L’existence de la Françafrique dépend de la stabilité de la poubelle du Cameroun. En effet, sur l’échiquier stratégique de la France en Afrique, le Cameroun joue le rôle d’amortisseur des contrecoups néfastes des opérations militaires de la France sur le continent. Ce rôle s’est surtout renforcé avec les troubles en Côte d’Ivoire. Ainsi, le Cameroun est devenu le refuge de toutes les populations africaines et autres fuyant les zones de combats dans tous les pays d’Afrique où la France est militairement engagée. C’est ainsi que le Cameroun est le pays d’accueil et d’hébergement de la majorité des génocidaires Hutus évacués du Rwanda par la France. Il en est de même des maliens, ivoiriens, tchadiens, centrafricains, congolais, angolais, ayant fui les troubles militaires dans leurs pays respectifs, troubles impliquant la France. L’Université Adventiste Cosendaï est venue s’implanter en 1996 à Nanga-Eboko près de Yaoundé après sa dislocation au Rwanda suite au Génocide rwandais. Tous les présidents déchus de Centrafrique, sauf Bokassa, se réfugient au Cameroun avec les ressortissants français et leurs populations partisanes. Ainsi, le Cameroun est le sous-traitant discret des engagements militaires de la France en Afrique, à l’insu des camerounais, qui se voient de plus en plus submergés, dans tout le pays, par des populations jusque-là inconnues sortant de nulle part, et par une hausse vertigineuse de la corruption et de la criminalité.

On comprend les raisons de l’absence du Cameroun sur la scène des événements médiatiques. C’est que le Cameroun est le pays où la France lave en douce ses mains de sang en Afrique. On comprend la longévité des régimes successifs d’Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya, bons et loyaux serviteurs de la France. L’affaire des otages français de Boko Haram s’inscrit dans cette dévotion des régimes camerounais à leur créateur la France.




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