Commentaire de louphi
sur Les va-t-en guerre de la gauche


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louphi 10 mai 2013 11:31

Chalot 

 

Note : J’ai fait retirer ma réaction à votre article pour quelques retouches mineures. Je la remets. Vous pouvez toujours répondre bien que vous ayez déjà répondu ci-dessus.

 

« La guerre aurait déjà coûté à la France plus de 200 millions d’euros, beaucoup plus d’après certains commentateurs... Certains parlent d’un coût global prévisible d’un milliard ! ».

Quand on parle de la France, on imagine souvent la France uniquement dans les limites de son hexagone métropolitain. A peine y associe t-on les DOM et les TOM. C’est sans aucun doute de cette manière que Chalot voit la France lorsqu’il invoque le coût de la guerre au Mali. De ce fait, l’information ci-dessus de Chalot est tendancieuse pour ne pas dire inexacte.

On sait publiquement, par François Fillon alors premier ministre de Sarkozy, que les caisses de l’Etat sont vides depuis plus de trente ans (1). Or, « Parmi les pays dont les dépenses militaires sont connues, la France est, en 2010, au troisième rang mondial (budget militaire équivalent à 65,74 milliards de dollars US) devançant le Royaume-Uni » (2). Cela veut dire que l’Etat français finance les multiples guerres et interventions militaires hors de l’hexagone qu’il mène depuis plus de trente ans, par d’autres moyens que par la caisse publique de l’Etat.

En effet, ce n’est un secret pour personne, sauf pour le pseudo « anti-impérialiste » Chalot, que l’Etat français, en dehors de la caisse publique, officiellement déclarée au budget, dispose d’une caisse noire, non déclarée, secrète, qui sert principalement à entretenir l’armée française, à financer les guerres et interventions de la France hors de l’hexagone, pour préserver la puissance militaire de la France, dans l’arène des puissances impérialistes. Cette caisse noire est la face cachée de l’iceberg budgétaire de la France.

Cette caisse noire est domiciliée dans les « Comptes d’Opérations » du Trésor français. Ces « Comptes d’Opérations » sont ravitaillés par les recettes financières réalisées par l’ensemble des pays de l’empire colonial français appelé ZONE FRANC.  L’essentiel de la Zone Franc, à plus de 90%, constitue la France-Afrique ou Françafrique.

 Ces « Comptes d’Opérations » de la Zone Franc sont placés d’autorité sous la coupole discrétionnaire de la Banque de France, c’est-à-dire de l’Etat français. En effet :

« Les opérations liées au franc CFA sont secrètes et seul le Trésor français connaît le montant des fonds appartenant aux pays de la zone franc placés sur les comptes d’opérations. Seul le Trésor français peut indiquer le niveau de rémunération ainsi que les frais de gestion de compte. Le système est donc opaque et autoritaire. » (3)

Ainsi, l’autorité monétaire suprême de la Zone Franc est l’Etat français. La seule monnaie ayant cours dans la Zone Franc est le Franc CFA (Colonies Françaises d’Afrique). La création monétaire dans la Zone Franc est bien évidemment le monopole exclusif de la France. « Les planches à billets étant sous contrôle de la Banque de France, aucun pays [de la Zone Franc – ajouté par moi] n’est en mesure de créer de la monnaie selon ses besoins… » (4)

Le Franc CFA est une sous-monnaie du Franc Français, une monnaie pour nègres. Cette monnaie de singes, avait été imposée par le Général de Gaulle aux pays coloniaux d’Afrique en 1945 au sortir de la Deuxième guerre mondiale. Les règles du Franc CFA sont le copié-collé des règles monétaires de spoliation imposées à la France sous l’occupation par les Nazis hitlériens pendant la deuxième guerre mondiale. Le Franc CFA est une monnaie d’occupation d’inspiration nazie.

Ainsi, c’est la France qui récolte toutes les devises étrangères destinées aux pays de la Françafrique. Ces devises, en provenance du monde entier à destination de la Françafrique, déferlent d’abord au Trésor de l’Etat Français. Ensuite, l’Etat français se charge de convertir ces devises étrangères de la Françafrique en Francs CFA et de les faire circuler en Afrique via deux banques centrales régionales succursales de la banque de France, la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) et la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Cette conversion est actuellement de 50 pour 100. Autrement dit, pour 100 Francs français de devises encaissés par la France pour le compte d’un pays de la Françafrique, le Trésor Français, d’office, garde 50 F gratos pour lui, pour la France, et donne 50 F à l’Etat du dit pays de la Françafrique.

De 1945 à 1994, ce taux de conversion était de 65 F pour la France et 35 F pour la Françafrique sur une rentrée de devise de 100F. Le taux actuel 50/100 date depuis la dernière dévaluation par la France en 1994 en préparation du passage à l’euro. La majeure partie des 50% remis à la Françafrique retourne au Trésor français par mille canaux dont les rétro-commissions.

C’est ainsi que l’Etat français, sur le plan économique, perpétue la traite négrière en monopolisant les mécanismes monétaires des pays africains par des règles nazies. Le montant de cette traite négrière coloniale atteint des sommes faramineuses. En effet, la Zone Franc, principalement la Françafrique, rapporte en devises à l’Etat Français 5,51 fois plus que la France métropolitaine (5). On peut donc dire que la caisse noire de l’Elysée, c’est la caisse des nègres.


(à suivre )



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