Commentaire de demosoluce
sur Il n'est pas inintéressant de s'intéresser à l'intérêt


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demosoluce 7 juin 2013 16:00

non yoananda, ceci est bien expliqué dans l’article. le système d’intérêt creuse le fossé entre les riches et les pauvres. En fait, il creuse le fossé entre les très riches et les autres.

Les pauvres ne peuvent placer de l’argent. Et ce n’est pas l’argent sur le compte courant qui va rapporter quoique ce soit, c’est en dessous de l’inflation même quand elle est basse. Pour les pauvres, au contraire, étant souvent en léger (au mieux) découvert, ils vont payer des Agio qui vont venir enrichir les possédants des dettes.

La classe moyenne, entre les pauvres et les 10% les plus riches, leurs placements accessibles sont liés en général à l’assurance-vie. or, cela reste légèrement au dessus dans le meilleur des cas à l’inflation, donc n’est pas significatif en tant qu’enrichissement via le système des intérêts liés aux dette de l’Etat et des particuliers. Ce qui a enrichi cette classe jusqu’en 2011 est l’accession à la propriété, puisque la progression des prix immobiliers a été plus rapide que l’inflation et les taux d’emprunt réunis. Mais ceci a entrainé une bulle (classique) qui fait que tout ceci est terminé. La valeur de leur patrimoine commence à baisser, associé à la baisse des prestations sociales, des remboursement santé et l’accélération progressive mais réelle de l’inflation : cette classe est en phase de paupérisation et cela va aller de plus en plus vite. Il est intéressant de noter que la fameuse classe moyenne chinoise est en train de se faire plumée par la même bulle immobilière.

La classe « moyenne aisée », située en dehors des 3% les plus riches mais parmi les 10% les plus riches, sont entrées en stagnation. On va dire que parmi les non très riches, c’est celle qui s’en sort actuellement encore le mieux mais cela ne va pas durer. Elle vient de connaître la première attaque sur son pouvoir d’achat via la baisse du quotient familale pour les allocations du même nom. Et ce n’est que le début. Le chômage commence à la concerner, les cadres réussissant (mais de plus en plus difficilement) à se recaser via leurs réseaux pros, mais les artisans, entrepreneurs et indépendants sont sur le fil. Ceux qui ont du boulot en profitent et gardent leurs avantages voire peuvent améliorer leur sort mais ils ne se rendent pas du tout compte que leur cas va venir vite (c’est la raison de la pérennisation de commentaires du type « qu’ils bossent ces fainéants, moi je me lève à 5h du mat’, je bosse jusqu’à 23h, j’vois pas mes enfants grandir ... » chez Bourdin le matin). Mais ils vont se lever un jour à 5h du mat’ sans chantier avec une méga gueule de bois, pleins de crédits sur le dos acquis pendant la période d’euphorie, leurs enfants leur feront payer leurs absences, ça va faire mal mais bon....

Pour les 3%, eux seuls sont les gagnants. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ils sont les seuls à pouvoir avoir accès aux placements efficaces à effets de levier et surtout dans des établissements sans risque (bon y’a bien quelques Maadoff et en même temps quelques classes moyennes qui arrivent à maitriser un portefeuille d’actifs mais cela reste marginal). En plus, ils ont les moyens et capacités à extraire une bonne partie voire tous leurs revenus de l’imposition. cette accumulation est réinvestie, oui, mais pas en France mais là où c’est le plus intéressant, quand c’est capitalistique. Et dans la dette de pays comme la France. Quand ils investissent en France, c’est en contre partie d’aides financières qui font que la différence entre ce qu’ils investissent et les aides obtenues sont à leur avantage pendant les X première année. Etonnament, à la X+1 première année, ils remettent en question l’investissement, arguant de la pression concurrentielle du marché blablabla... Donc oui, les seuls qui ont intérêt à ce système de la dette et des intérêts ne représentent que 3% des gens. Ce système était une forme de « distribution » de pouvoir d’achat pour maintenir la consommation.

Mais seule une distribution directe au citoyen serait juste et efficace si on veut utiliser cette solution. Et cela ravirait autant les vrais socialistes (vraiment de gauche) car cela concernerait directement la population et aussi les libéraux favorables aux lois « naturelles » du marché puisque le citoyen définirait directement les productions où il faudrait investir. Mais cela nécessite d’autres changements (politiques avec une vraie démocratie etc...)


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